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Les non-dits du retour au pays.

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  • Les non-dits du retour au pays.

    Le come-back des enfants du bled et leur réintégration au bercail s’apparente à un parcours du combattant pour certains, à en croire les conclusions de la dernière enquête menée sur cette question par l’Institut Universitaire Européen, sis à Florence, en Italie. L’étude en question a été menée auprès de 1.000 migrants de retour au Maroc, en Algérie et en Tunisie.


    A souligner que cette enquête entre dans le cadre d’un projet financé notamment par l’UE, le MIREM, visant à soutenir la réintégration des migrants dans leur pays d’origine. Les résultats de ladite étude mettent en lumière de multiples aspects méconnus du retour des "exilés", si l’on peut dire, à leur pays d’origine. Pour ce qui est du cas particulier du Maroc, on apprend ainsi que sur les 330 migrants de retour interrogés, seuls 12,7% sont des femmes.
    Celles-ci sont en outre moins concernées par le retour forcé ou contraint par les circonstances (19,1% ) que les hommes, touchés à hauteur de 31,6%. Et, contrairement à une idée répandue, plus de la moitié (55,1%) des MRE qui décident de plier bagage pour le Maroc ont moins de 40 ans, tandis que les générations plus âgées ne représentent que 15,2% pour les 50-64 ans et 7% pour les 65 ans et plus. Intéressant aussi, ceux qui font leur baluchon pour l’étranger sont plus citadins (65,5% ) que ruraux et se réinstallent en ville à leur retour pour la plupart (84,2%). Beaucoup parmi eux sont étudiants à la veille du départ (29,4%), salariés (près de 20%) ou ayant des emplois instables (22,7%). De plus, alors que par le passé, la quasi-totalité des Marocains qui quittaient leur terre natale étaient sans instruction ni formation, aujourd’hui, 47,9% ont déjà atteint le niveau secondaire ou universitaire au moment de leur départ et 42,4% de ceux titulaires d’un diplôme affirment avoir pu le faire reconnaître à l’étranger.
    Famille
    L’exil porterait en outre bonheur aux âmes seules... Ainsi, si 67,9% des migrants de retour au Maroc étaient célibataires avant leur départ du pays, seulement 23% parmi eux ont conservé ce statut à leur rentrée au bercail. En outre, les divorcés sont très rares (1,7%) à opter pour l’immigration, contre 28,1% des personnes mariées. Les Marocains qui quittent leur pays le font certainement avec un gros pincement au cœur. 93% d’entre eux laissent en effet derrière eux une vie en famille élargie, avec leurs parents, leurs frères et sœurs et d’autres membres de la famille.
    Des familles généralement modestes par ailleurs. Si l’on se fie à la situation financière (moyenne à très mauvaise pour 78% des cas) et au type d’habitat occupé avant le départ. Les migrants enquêtés résidaient le plus souvent dans des maisons traditionnelles (46,7%) ou rurale (25,2%) à la veille de leur départ. Et, à leur retour au Maroc, rareté du foncier et cherté du logement en Europe (notamment) oblige, seuls 10,9% des MRE sont déjà propriétaires d’un logement dans leur dernier pays de séjour.
    Autre caractéristique : nombre de migrants marocains qui choisissent ou sont contraints de revenir au Maroc travaillaient auparavant à l’étranger dans des secteurs exigeant généralement peu de qualification ou d’études comme l’agriculture (28,8%), le commerce (17,8%) ou encore le bâtiment, l’hôtellerie et la restauration. Ceci dit, rares parmi eux (10,1% pour les forcés au retour et 1,3% pour ceux qui reviennent de leur plein gré) rentrent au pays en tant que chômeurs. Et 47,6% des interrogés affirment avoir voulu dès le départ revenir un jour ou l’autre au Maroc. Très peu parmi eux (9,7%) disent avoir eu des problèmes avec la société de leur pays d’accueil. Ces soucis, quand ils survenaient, concernaient l’accès au logement (44%), les difficultés d’intégration (32,7%) et la discrimination et le racisme (28,5%).
    Tracasseries
    Est-ce ce qui les incite à rentrer au Maroc ? Probablement, mais pas uniquement. En effet, s’ils sont 12,1% à confier être rentrés par nostalgie du pays et de ses traditions. Ils sont 14,7% à le faire pour gérer leurs affaires et 12,6% pour créer des projets. Mais que deviennent-ils une fois revenus au Maroc ? La majorité s’orientent vers le commerce (24,9%), l’agriculture (13,8%), le secteur des transports, l’hôtellerie et la restauration (12,6%) et le bâtiment (7,9%).
    A souligner également que beaucoup (75,5%) sont parvenus à améliorer leur situation matérielle durant leur séjour à l’étranger et, loin d’être individualistes, ils ont en fait profiter leurs proches restés au bercail : seuls 23% des MRE de retour avouent n’avoir jamais envoyé de l’argent à leur famille. Et parmi les "bons" époux, enfants, frères ou sœurs, 28% envoyaient plus de 1.000 euros par an.
    Où va cet argent, à savoir 45 milliards de dirhams par an, première source de devises pour le Maroc ? En priorité à la satisfaction des besoins de la famille (plus de 80%), à la scolarisation des enfants (24%), à la construction ou l’acquisition d’un logement (25%), à des projets économiques (14%), à des biens agricoles (12%) et, dans une moindre mesure, à la construction de monuments publics comme les mosquées ou les hôpitaux (2%).
    Contrairement à certains discours rassurants, 57% des Marocains qui s’installent dans leur pays d’origine n’y réalisent aucun investissement à leur retour. Sur le banc des accusés : les difficultés financières (insuffisance d’épargne), le manque d’expérience et de formation ou encore les contraintes administratives et institutionnelles liées à l’investissement au Maroc. Car l’épargne personnelle est citée par 88% des migrants de retour comme la principale source de financement de leurs projets au Maroc contre, 16,3% pour les crédits bancaires.
    Réticentes envers les MRE, les banques locales, derrière leurs slogans charmeurs ? C’est ce que soutiennent en tous cas les investisseurs migrants de retour au Maroc, dont plus de 90% confient par ailleurs n’avoir bénéficié d’aucune aide institutionnelle à leur rentrée au pays. Par dépit, ils se tournent vers les prêts auprès des parents ou des amis.
    Les investisseurs MRE reconnaissent toutefois des avantages à investir au pays comme la disponibilité du foncier (28,5%), la facilitation des procédures (24,5%) et les avantages fiscaux (17,6%). Enfin, ils sont trois migrants sur cinq, soit 59,1%, à déclarer vouloir demeurer définitivement au Maroc et 57,3% à s’estimer satisfaits de leur décision de retour. Les mécontents (23,9%) dénoncent pour leur part en premier lieu les failles du système de santé marocain, les tracasseries administratives, le chômage et les difficultés à se réinsérer et se réadapter au contexte socio-économique de leur pays d’origine. Autant de matière à méditer.


    Source : Maroc Hebdo - Mouna Izddine
    La pire chose pour l'Homme, serait qu'il meurt idiot.
    De grâce épargnez-moi la prolixe, la syntaxe et la chiffrerie à tout va
    .
    Merci.
    " TOUCHE PAS A MA NAPPE ALBIENNE "
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