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Microsoft ouvre ses logiciels

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  • Microsoft ouvre ses logiciels

    C'est un geste fort. Microsoft, premier éditeur mondial de logiciels, a annoncé, jeudi 21janvier, qu'il allait donner accès librement et gratuitement à la documentation technique associée à la plupart de ses produits phares : son nouveau système d'exploitation Windows Vista, sa suite bureautique Office, sa base de donnée SQL Server…

    Ces informations – "représentant des années et des millions de dollars de travail", selon Steve Ballmer, PDG de Microsoft – étaient jusqu'à présent, pour l'essentiel, jalousement gardées secrètes. Le groupe américain avait levé le voile ces dernières années, mais de façon très partielle et en direction de partenaires précis (accès aux codes sources de sa gamme bureautique Office pour les gouvernements d'une soixantaine de pays, en 2004, accord avec l'éditeur de logiciels Novell en 2006…). Dès vendredi, 30 000 pages de documentation sur Windows, qui équipe environ 9 ordinateurs sur 10 dans le monde, étaient accessibles sur le Web.

    Pour exploiter commercialement ces données – qui comportent de nombreux éléments brevetés –, il faudra néanmoins payer des "royalties" à Microsoft. L'éditeur s'est engagé à proposer un prix "raisonnable et non discriminatoire" pour ces droits. "Nous allons mettre sur un pied d'égalité nos ingénieurs et les autres", explique Marc Mossé, directeur des affaires juridiques de Microsoft France.
    Le but affiché par Microsoft est de rendre possible une meilleure "interopérabilité" – un meilleur dialogue – entre ses produits et ceux de ces concurrents. Et d'encourager la communauté des développeurs à multiplier la création de programmes compatibles avec les siens.
    S'il ne s'agit pas d'un changement de modèle économique – il faudra toujours acheter une licence d'exploitation pour Windows et la suite bureautique Office –, c'est en tout cas un changement de posture radical. Le groupe, cofondé en 1975 par Bill Gates et Paul Allen, a bâti une grande partie de son exceptionnel succès sur le caractère difficilement "interopérable" de ses produits. Une manière, pour l'éditeur, d'imposer ses logiciels sur les PC ainsi que les serveurs et de "verrouiller" son écosystème en freinant la concurrence. Cette attitude explique la mauvaise réputation du groupe, voire la haine qu'il suscite chez certains, notamment les thuriféraires du "logiciel libre" et du système d'exploitation Linux, qui prônent un usage libre de droits des programmes informatiques.
    "ABUS DE POSITION DOMINANTE"

    C'est cette attitude qu'a condamnée la Justice européenne en septembre 2007. Le Tribunal de première instance auprès de la Cour de justice européenne a confirmé la condamnation de l'éditeur par la Commission européenne en 2004 pour "abus de position dominante" (assortie d'une amende record de 497 millions d'euros). Pour Bruxelles, Microsoft avait abusé de son "quasi-monopole" sur le marché des systèmes d'exploitation afin de "restreindre la concurrence".
    L'annonce de jeudi est pour Microsoft une manière de donner des gages à Bruxelles, alors que la Commission a recommencé à enquêter, en janvier 2008, sur d'autres produits de l'éditeur (Office et son navigateur Internet Explorer). Voire de préparer le terrain avant un éventuel rachat du portail Internet Yahoo!, qui ne manquerait pas d'être examiné à la loupe par les autorités de la concurrence européennes.
    Chez Microsoft, on explique aussi qu'il s'agit de s'adapter à un contexte concurrentiel qui n'a plus rien à voir avec celui des années 1990. Des concurrents redoutables, comme Google, proposent aujourd'hui des logiciels fermés (leur code source n'est pas accessible), mais gratuits. Les logiciels libres deviennent par ailleurs des alternatives de plus en plus crédibles aux programmes payants. Selon des chiffres de l'institut IDC, le quart des serveurs d'Europe de l'Ouest "tournent" aujourd'hui sous Linux. "A l'ère de l'Internet, la valeur d'un logiciel est surtout dans sa capacité à interagir avec d'autres", souligne Patrice Geoffron, directeur du Laboratoire d'économie de Dauphine.
    L'annonce de Microsoft suscite quand même du scepticisme. La Commission européenne a jugé, jeudi, qu'elle ne "répond pas à la question de savoir si oui ou non Microsoft s'est conformé aux règles anti-monopoles européennes par le passé".

    Frédéric Couchet, de l'April (une association de promotion et de défense du logiciel libre) reconnaît "l'intérêt" de l'annonce, mais regrette l'obligation de payer des royalties qui reste "une pratique anticoncurrentielle pour le monde du libre".

    Tristan Nitot, président de l'association à but non lucratif Mozilla Europe (qui distribue un navigateur Internet, Firefox), a des mots plus durs : "J'ai déjà l'impression d'avoir entendu cette annonce à de multiples reprises. Mais à chaque fois, la documentation fournie n'est pas complète. Dommage pour Microsoft : aujourd'hui, l'informatique n'a de sens que si elle est connectée."

    Le monde.fr

  • #2
    Sacré GroSoft !

    J'ai déjà l'impression d'avoir entendu cette annonce à de multiples reprises...
    Moi, aussi je ne crois pas au pere noel...
    La documentation sur windows donnera ceci, comme resultat...

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