La Russie a haussé le ton, hier, sur la question de l'indépendance du Kosovo que les Etats-Unis et plusieurs pays de l'UE ont décidé de reconnaître. Au lendemain de violentes manifestations à Belgrade des Serbes contre l'indépendance de ce territoire à majorité albanaise, la Russie a lancé une inquiétante menace d'intervention armée dans la région, si Washington et Bruxelles persistent dans leur position de soutien à la «sécession» des Kosovars, telle qu'elle est perçue par Belgrade.
«Si, aujourd'hui, l'Union européenne adopte une position unie sur la reconnaissance du Kosovo, ou si l'Otan dépasse son mandat au Kosovo, ces organisations vont défier l'ONU et nous allons alors, nous aussi, partir du fait que nous devons utiliser une force brutale qu'on appelle une force armée, pour qu'on nous respecte», a affirmé le représentant de la Russie à l'Otan Dmitri Rogozine. Il a ajouté que «nous n'avons aucun doute que, prochainement, des bases militaires de l'Otan seront déployées au Kosovo». Les Russes, alliés traditionnels des Serbes, ont déjà manifesté leur irritation après la reconnaissance de plusieurs Etats de l'UE ainsi que les Etats-Unis de l'indépendance de Pristina.
La Russie, qui a toujours soutenu les Serbes, même au plus fort des massacres des populations à confession musulmane en Bosnie-Herzegovine, et plus récemment au Kosovo, ont ainsi décidé d'engager un véritable bras de fer avec les Etats-Unis, mais également avec l'UE. Quitte à nourrir les plus vives inquiétudes quant à un conflit armé dans la région. «Il y a des informations inquiétantes qui doivent encore être vérifiées, selon lesquelles, certains militaires, responsables de l'Alliance (atlantique), posent la question (de savoir s'il faut décider) d'empêcher des dirigeants de la Serbie d'entrer sur le territoire du Kosovo», selon le diplomate russe qui a ajouté que «si ces informations sont confirmées, nous aurons un dialogue assez difficile avec nos partenaires et une évolution dramatique dans les discussions entre la Russie et l'Otan est possible».
Ces mises en garde sont lancées au lendemain de violentes manifestations à Belgrade organisées par des nationalistes serbes contre l'indépendance du Kosovo. Pour les Serbes, le Kosovo fait partie intégrante de la Grande Serbie, une utopie des nationalistes serbes dont la plupart sont jugés ou poursuivis pour crime de guerre, notamment Mladic qui n'a pas été remis au tribunal pénal international, siégeant à La Haye, d'où le retard de l'intégration à l'Union européenne. Les déclarations de responsables russes restent, par ailleurs, très inquiétantes quant à la suite des événements dans cette région qui sort de plus de dix ans de violence.
La présence de la force de maintien de la paix au Kosovo, la KFOR, n'est plus, après les déclarations d'officiels russes, «rassurantes». A moins que Moscou ne veuille prendre définitivement la charge politique de négocier directement avec les Américains et les Européens, en lieu et place des Serbes. Et, pour compliquer la situation, le chef d'un département du ministère russe des Affaires étrangères chargé des Balkans, Alexandre Botsan-Khartchenko, n'a pas exclu «une scission» de la province du Kosovo entre les Kosovars albanais et les Serbes, ceux de la Republika Srebska. «La situation risque de mener à l'isolement des Serbes du Kosovo qui n'acceptent pas la déclaration unilatérale de l'indépendance faite par Pristina. Cela peut entraîner une scission du Kosovo», a-t-il estimé.
Bref, Moscou a tancé tout le monde sur ce dossier qui «chauffe» de plus en plus et qui risque de devenir une vraie pomme de discorde avec Washington, que les Russes soupçonnent de vouloir installer des bases militaires au Kosovo et d'en faire une plateforme avancée de leurs systèmes de défense dans les Balkans, chasse gardée et pré-carré de sécurité des Russes. Certes, les rapports de force ont toujours été tendus dans cette partie de l'Europe entre Américains et Russes. Et les choses pourraient se compliquer davantage avec la menace des Serbes de Bosnie de faire, eux également, sécession en guise de réponse à l'indépendance du Kosovo. Et cette intention symbolise, selon des observateurs, l'extrême fragilité de l'équilibre des forces dans les nouvelles républiques de l'Ex-Yougoslavie, dans les Balkans.
Le Quotidien d'Oran.
Edition du 23 Fév 2008.
«Si, aujourd'hui, l'Union européenne adopte une position unie sur la reconnaissance du Kosovo, ou si l'Otan dépasse son mandat au Kosovo, ces organisations vont défier l'ONU et nous allons alors, nous aussi, partir du fait que nous devons utiliser une force brutale qu'on appelle une force armée, pour qu'on nous respecte», a affirmé le représentant de la Russie à l'Otan Dmitri Rogozine. Il a ajouté que «nous n'avons aucun doute que, prochainement, des bases militaires de l'Otan seront déployées au Kosovo». Les Russes, alliés traditionnels des Serbes, ont déjà manifesté leur irritation après la reconnaissance de plusieurs Etats de l'UE ainsi que les Etats-Unis de l'indépendance de Pristina.
La Russie, qui a toujours soutenu les Serbes, même au plus fort des massacres des populations à confession musulmane en Bosnie-Herzegovine, et plus récemment au Kosovo, ont ainsi décidé d'engager un véritable bras de fer avec les Etats-Unis, mais également avec l'UE. Quitte à nourrir les plus vives inquiétudes quant à un conflit armé dans la région. «Il y a des informations inquiétantes qui doivent encore être vérifiées, selon lesquelles, certains militaires, responsables de l'Alliance (atlantique), posent la question (de savoir s'il faut décider) d'empêcher des dirigeants de la Serbie d'entrer sur le territoire du Kosovo», selon le diplomate russe qui a ajouté que «si ces informations sont confirmées, nous aurons un dialogue assez difficile avec nos partenaires et une évolution dramatique dans les discussions entre la Russie et l'Otan est possible».
Ces mises en garde sont lancées au lendemain de violentes manifestations à Belgrade organisées par des nationalistes serbes contre l'indépendance du Kosovo. Pour les Serbes, le Kosovo fait partie intégrante de la Grande Serbie, une utopie des nationalistes serbes dont la plupart sont jugés ou poursuivis pour crime de guerre, notamment Mladic qui n'a pas été remis au tribunal pénal international, siégeant à La Haye, d'où le retard de l'intégration à l'Union européenne. Les déclarations de responsables russes restent, par ailleurs, très inquiétantes quant à la suite des événements dans cette région qui sort de plus de dix ans de violence.
La présence de la force de maintien de la paix au Kosovo, la KFOR, n'est plus, après les déclarations d'officiels russes, «rassurantes». A moins que Moscou ne veuille prendre définitivement la charge politique de négocier directement avec les Américains et les Européens, en lieu et place des Serbes. Et, pour compliquer la situation, le chef d'un département du ministère russe des Affaires étrangères chargé des Balkans, Alexandre Botsan-Khartchenko, n'a pas exclu «une scission» de la province du Kosovo entre les Kosovars albanais et les Serbes, ceux de la Republika Srebska. «La situation risque de mener à l'isolement des Serbes du Kosovo qui n'acceptent pas la déclaration unilatérale de l'indépendance faite par Pristina. Cela peut entraîner une scission du Kosovo», a-t-il estimé.
Bref, Moscou a tancé tout le monde sur ce dossier qui «chauffe» de plus en plus et qui risque de devenir une vraie pomme de discorde avec Washington, que les Russes soupçonnent de vouloir installer des bases militaires au Kosovo et d'en faire une plateforme avancée de leurs systèmes de défense dans les Balkans, chasse gardée et pré-carré de sécurité des Russes. Certes, les rapports de force ont toujours été tendus dans cette partie de l'Europe entre Américains et Russes. Et les choses pourraient se compliquer davantage avec la menace des Serbes de Bosnie de faire, eux également, sécession en guise de réponse à l'indépendance du Kosovo. Et cette intention symbolise, selon des observateurs, l'extrême fragilité de l'équilibre des forces dans les nouvelles républiques de l'Ex-Yougoslavie, dans les Balkans.
Le Quotidien d'Oran.
Edition du 23 Fév 2008.
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