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Faire pousser les médicaments dans la nature

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  • Faire pousser les médicaments dans la nature

    En 2006, l'Union européenne a approuvé le premier médicament produit par un animal transgénique. Mais ce succès, après près de 20 ans d'efforts, n'a pas réussi à faire décoller l'agriculture pharmaceutique. Les essais dans les étables et les serres ont beau se multiplier, les compagnies pharmaceutiques hésitent toujours à abandonner leurs méthodes actuelles.

    «Nous offrons la méthode de production la moins coûteuse et la plus flexible», explique Charles Arntzen, biologiste de l'Université d'État de l'Arizona, qui a été l'un des pionniers de cette technique au début des années 90. «Mais en Occident, le marketing forme l'essentiel des coûts variables des médicaments. J'en suis venu à penser que notre marché cible devrait être le tiers-monde. Le coût de la vaccination pour l'hépatite, par exemple, est de 7,50$ à cause de la réfrigération. Ce n'est rien pour les États-Unis, mais c'est la moitié des dépenses annuelles en santé, par habitant, en Afrique. Il y a là un marché pratiquement ignoré par les grandes compagnies pharmaceutiques.»

    Le médicament approuvé en 2006 en Europe, Atryn, illustre l'autre possibilité s'offrant aux «moléculteurs», le nom donné aux spécialistes du domaine: les rares médicaments qui coûtent très cher à produire. Ce médicament évite des caillots sanguins aux gens souffrant d'une maladie génétique rare - seulement un demi-million en Occident. Comme le marché est très petit, le coût de production était un élément crucial. M. Arntzen vise aussi les anticorps monoclonaux, une catégorie de médicaments anti-cancer très coûteux dont fait partie le célèbre Herceptin. «Une thérapie coûte des milliers de dollars. Même le Royaume-Uni, un pays riche, a hésité avant de le mettre sur la liste des médicaments remboursables.»

    Luzerne et tabac au Québec

    Au Québec, la compagnie Medicago est elle aussi dans le domaine de la moléculture. Après avoir tenté sa chance avec la luzerne, elle vise maintenant la production de vaccins dans du tabac. Début février, elle a annoncé un investissement de 1,5 million de dollars d'une compagnie pharmaceutique américaine. M. Arntzen travaille lui aussi sur le tabac, pour un vaccin contre le virus du Nil occidental. Auparavant, il a essayé la banane, la tomate et la pomme de terre. «L'idéal, ce serait de produire un vaccin qui se mange. Mais c'est très difficile parce qu'on ne peut pas arriver à une concentration suffisante. Alors pour le moment, on se concentre sur des plantes génétiquement modifiées qui produisent la molécule désirée, qu'il suffit d'extraire par la suite.»

    La dernière tentative de M. Arntzen est particulièrement ingénieuse. Il s'agit de tremper des plantes ordinaires dans un bouillon de culture viral. Le virus génétiquement modifié produit la molécule désirée. Entre cinq et 15 jours, il tue la plante, transformant ses feuilles en médicament. «Ça nous permet d'éviter des plantes génétiquement modifiées, une solution qui attire toujours des critiques à cause des craintes de contamination des cultures destinées à l'alimentation», dit M. Arntzen. Des représentants de l'Union of Concerned Scientists, groupe souvent critique de la biotechnologie, ont déclaré durant la conférence de M. Arntzen que si tout se déroulait à l'intérieur de serres, ils n'avaient pas d'objection à la moléculture.

    Meilleure traçabilité des plantes

    Un autre participant a avancé que pour rassurer davantage la population, les moléculteurs devraient améliorer la traçabilité de leurs plantes. «En cas de contamination accidentelle, il faut absolument pouvoir savoir d'où viennent les contaminants, et comment cela s'est produit, a expliqué Robert Wisner, économiste de l'Université d'État de l'Iowa. Nous ne savons toujours pas ce qui s'est passé dans le cas Libertylink.» En 2006, un riz génétiquement modifié de la compagnie Bayer s'est retrouvé dans des silos de riz du Texas. Or, le riz Libertylink, qui produit un insecticide, n'était pas alors approuvé aux États-Unis.

    - AFP

  • #2
    Moléculture est une idée géniale. Mais en Afrique, a t'on vraiment les moyens de suivre les cultures pour pouvoir séparer ce qui est biologique de ce qui est génétiquement modifié. L'article parle de riz modifié qui s'est trouvé dans des sillos aux USA, alors en Afrique tout peut passer dans des sillos soit par inadvertance, soit par inexpérience ou soit par mauvaise intention.

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