L'échec du projet de fabrica-tion de la première voiture algérienne à Tiaret en partenariat avec le constructeur italien Fiat déjà consommé, le gouvernement ne baisse pas les bras et cherche à attirer des investissements directs étrangers dans l'automobile. Le développement de l'industrie mécanique d'une façon générale constitue un élément fondamental de la nouvelle stratégie industrielle lancée fin 2007 par le gouvernement. Il devra se faire en partenariat avec les grands constructeurs européens et asiatiques. Des discussions sont en cours avec les groupes français PSA (Peugeot-Citroën) et Renault et asiatiques (Hyundai) et chinois. Vexées par la décision de Renault d'investir dans une usine de montage de Logan au Maroc, les autorités algériennes ont entamé des pourparlers avec les équipementiers automobiles pour s'installer et investir en Algérie dans la fabrication de la pièce de rechange et des accessoires pour véhicules. «Les discussions sont en cours, il n'y a aucune concrétisation pour le moment. Nous avons beaucoup de projets pour développer créer et développer l'industrie automobile», affirme un responsable au ministère de l'industrie et de la promotion des investissements (MIPI). Mais l'Algérie n'arrive pas à attirer les constructeurs automobiles étrangers essentiellement à cause de l'absence d'une industrie locale de fabrication de pièces de rechange et d'accessoires. «Les groupes étrangers de voitures délocalisent leurs usines de montage dans les pays émergents où sont déjà implantés les équipementiers automobiles. Ils délocalisent pour réduire les coûts de production et profiter de la main d'œuvre locale bon marché. Or en Algérie, la fabrication d'une voiture nécessite l'importation de tous les composants, ce qui n'est pas intéressant pour les constructeurs de voitures», explique un spécialiste du secteur.
Monnayer l’accès au marché national
En fait, l'Algérie n'a jamais cherché réellement à attirer des investissements directs étrangers dans le montage et la fabrication de voitures. Une étude du ministère du Commerce a même montré qu'une voiture «made in Algeria» ne serait pas compétitive en termes de prix de vente par rapport aux voitures asiatiques. La raison? L'Algérie ne dispose ni de savoir-faire nécessaire dans l'industrie automobile ni d'une industrie de fabrication d'équipements pour l'automobile. En plus, le gouvernement a ouvert totalement le marché aux constructeurs étrangers sans aucune restriction ni obligation d'investir dans le pays. Résultat : avec un marché de 200.000 véhicules neufs par an depuis plusieurs années, l'Algérie n'arrive pas à attirer les délocalisations dans le secteur automobile. Sans tapage, le Maroc a réussi à convaincre Renault d'investir plus d'un milliard d'euros dans une usine de montage de Logan à Tanger. La Tunisie a réussi, elle, à attirer des équipementiers automobiles de renom en obligeant les constructeurs de voitures présents sur son marché à acheter la pièce de rechange et les accessoires fabriqués localement. En Algérie, aucun grand constructeur européen ou asiatique ne semble prêt à y produire des voitures. Ni Renault, ni Peugeot n'ont de projets de délocalisations en Algérie. Pourtant, les deux marques françaises détiennent à elles seules plus de 70% du marché algérien de la voiture. «Tant que notre marché est ouvert sans aucune restriction ni obligation, les constructeurs de voitures ne viendront pas investir en Algérie. Il faut monnayer l'accès à notre marché par des investissements», propose le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Réda Hamiani. D'autant que l'Algérie a des traditions industrielles beaucoup plus fortes que ses voisins maghrébins, le Maroc et la Tunisie. Les grands complexes industriels construits dans les années 70 sont toujours vivants et nécessitent seulement des mises à niveau pour les relancer. Mieux, des PME et des groupes privés ont émergé ces dernières années dans le secteur de la mécanique et sont capables de conclure des partenariats avec des PME européennes pour le transfert de technologie en échange d'un accès au marché algérien. Mais pour le moment, le gouvernement algérien continue de prôner une politique économique libérale avec une ouverture totale du marché aux marques et produits étrangers. Les appels du patronat pour plus de protectionnisme semblent vains alors que toute l'industrie algérienne est dans le rouge, avec seulement 4.5% du PIB en 2007 contre 20% il y a vingt ans.
Le financier-dz
Monnayer l’accès au marché national
En fait, l'Algérie n'a jamais cherché réellement à attirer des investissements directs étrangers dans le montage et la fabrication de voitures. Une étude du ministère du Commerce a même montré qu'une voiture «made in Algeria» ne serait pas compétitive en termes de prix de vente par rapport aux voitures asiatiques. La raison? L'Algérie ne dispose ni de savoir-faire nécessaire dans l'industrie automobile ni d'une industrie de fabrication d'équipements pour l'automobile. En plus, le gouvernement a ouvert totalement le marché aux constructeurs étrangers sans aucune restriction ni obligation d'investir dans le pays. Résultat : avec un marché de 200.000 véhicules neufs par an depuis plusieurs années, l'Algérie n'arrive pas à attirer les délocalisations dans le secteur automobile. Sans tapage, le Maroc a réussi à convaincre Renault d'investir plus d'un milliard d'euros dans une usine de montage de Logan à Tanger. La Tunisie a réussi, elle, à attirer des équipementiers automobiles de renom en obligeant les constructeurs de voitures présents sur son marché à acheter la pièce de rechange et les accessoires fabriqués localement. En Algérie, aucun grand constructeur européen ou asiatique ne semble prêt à y produire des voitures. Ni Renault, ni Peugeot n'ont de projets de délocalisations en Algérie. Pourtant, les deux marques françaises détiennent à elles seules plus de 70% du marché algérien de la voiture. «Tant que notre marché est ouvert sans aucune restriction ni obligation, les constructeurs de voitures ne viendront pas investir en Algérie. Il faut monnayer l'accès à notre marché par des investissements», propose le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Réda Hamiani. D'autant que l'Algérie a des traditions industrielles beaucoup plus fortes que ses voisins maghrébins, le Maroc et la Tunisie. Les grands complexes industriels construits dans les années 70 sont toujours vivants et nécessitent seulement des mises à niveau pour les relancer. Mieux, des PME et des groupes privés ont émergé ces dernières années dans le secteur de la mécanique et sont capables de conclure des partenariats avec des PME européennes pour le transfert de technologie en échange d'un accès au marché algérien. Mais pour le moment, le gouvernement algérien continue de prôner une politique économique libérale avec une ouverture totale du marché aux marques et produits étrangers. Les appels du patronat pour plus de protectionnisme semblent vains alors que toute l'industrie algérienne est dans le rouge, avec seulement 4.5% du PIB en 2007 contre 20% il y a vingt ans.
Le financier-dz
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