Air Algérie – que les Algériens surnomment "Air Couscous" – souffre d’une image des plus déplorables pour une compagnie aérienne: mauvais accueil, retards à répétition, service à bord totalement défaillant. De nouvelles mesures pourraient toutefois inverser la tendance.
S'exprimant à la radio nationale le 19 février, le directeur général de la compagnie, a déclaré que pas moins de quinze compagnies étrangères opéraient sur le marché des vols internationaux et qu'Air Algérie tirait son épingle du jeu: "Nous avons pu nous distinguer et accaparer cinquante pour cent des parts du marché", a affirmé Abdelnacer Hadj-Rabia.
Il a même souhaité que le marché intérieur soit ouvert à la concurrence. "Cela nous permettrait de minimiser nos pertes", a-t-il expliqué.
En effet, Air Algérie a connu jusqu'à présent de fortes turbulences sur le marché intérieur. Les prix des billets ne sont pas suffisamment élevés pour couvrir les coûts, mais la compagnie ne peut les augmenter sans l'accord du gouvernement. La plupart des gens ne peuvent se permettre de les acheter en l'état actuel des choses, en particulier dans les régions sud du pays, et des prix plus élevés signeraient donc l'arrêt de mort de la compagnie.
Les finances de la compagnie sont également très tendues depuis sa tentative de maintenir ses liaisons intérieures après la liquidation de Khalifa Airways.
Une autre des insuffisances dont souffre la compagnie est celle des retards. Selon les chiffres publiés par Air Algérie, seuls 54,7 pour cent des vols sont partis à l'heure en 2007. L'une des raisons de ces retards, a expliqué le directeur d'Air Algérie à Casablanca aux participants à la conférence annuelle de la compagnie le 13 février, est un manque d'avions. Plusieurs responsables partagent son point de vue, affirmant que la flotte d'Air Algérie connaît actuellement ses limites. Si un seul appareil tombe en panne, il s'ensuit une cascades de perturbations.
Pour remédier au problème, le gouvernement vient de donner à Air Algérie le feu vert pour acheter cinq appareils de taille moyenne, quatre avions de transport régional et deux avions de faible capacité, pour un total de cent millions de dollars.
Air Algérie n’est toutefois pas confrontée au seul problème de la modernisation de sa flotte. Les pilotes désertent de plus en plus le pavillon national, attirés par les salaires plus élevés que leurs offrent les compagnies étrangères. Plus d’une trentaine d’entre eux sont déjà partis; cinquante, selon le syndicat des pilotes.
La direction d’Air Algérie est consciente que pour garder son personnel naviguant, elle doit revoir sa politique salariale. Les négociations sont actuellement en cours avec le syndicat. Elle s’apprête également à former et recruter de nouveaux pilotes, mais également à améliorer les prestations sociales de tous ses personnels.
C’est au vu de ces insuffisances que les experts ont recommandé qu'Air Algérie mette l’accent dans sa nouvelle stratégie sur la formation, la valorisation des ressources humaines et la communication. Un projet de vente de billets en ligne est également à l'étude.
L’ambition est qu’à l’horizon 2015, Air Algérie puisse prendre en charge cinquante pour cent des seize millions de touristes attendus en Algérie. Pour y parvenir, un accord de partenariat est envisagé entre l'Office National du Tourisme et Air Algérie.
Air Algérie continue de bénéficier d'un soutien gouvernemental, mais cette disposition pourrait s'arrêter prochainement, a indiqué le directeur de l'aviation civile au Ministère des Transports, Messaoud Benchemam, expliquant: "Nous sommes dans une économie de marché et l'environnement international obligera à la libéralisation du secteur aérien."
Un message similaire a été envoyé par le Ministre des Transports Mohamed Maghlaoui: "Il est impératif de pouvoir soutenir la concurrence par l'amélioration des qualités de service car, tôt ou tard, le secteur du transport aérien sera ouvert."
Selon le ministre, le coup d'envoi de l’ouverture du marché aérien ne se produira pas avant 2009.
Air Algérie dispose donc d’un sursis pour se mettre au diapason et relever le défi de la concurrence.
Par Mohand Ouali pour Magharebia à Alger – 24/02/08
S'exprimant à la radio nationale le 19 février, le directeur général de la compagnie, a déclaré que pas moins de quinze compagnies étrangères opéraient sur le marché des vols internationaux et qu'Air Algérie tirait son épingle du jeu: "Nous avons pu nous distinguer et accaparer cinquante pour cent des parts du marché", a affirmé Abdelnacer Hadj-Rabia.
Il a même souhaité que le marché intérieur soit ouvert à la concurrence. "Cela nous permettrait de minimiser nos pertes", a-t-il expliqué.
En effet, Air Algérie a connu jusqu'à présent de fortes turbulences sur le marché intérieur. Les prix des billets ne sont pas suffisamment élevés pour couvrir les coûts, mais la compagnie ne peut les augmenter sans l'accord du gouvernement. La plupart des gens ne peuvent se permettre de les acheter en l'état actuel des choses, en particulier dans les régions sud du pays, et des prix plus élevés signeraient donc l'arrêt de mort de la compagnie.
Les finances de la compagnie sont également très tendues depuis sa tentative de maintenir ses liaisons intérieures après la liquidation de Khalifa Airways.
Une autre des insuffisances dont souffre la compagnie est celle des retards. Selon les chiffres publiés par Air Algérie, seuls 54,7 pour cent des vols sont partis à l'heure en 2007. L'une des raisons de ces retards, a expliqué le directeur d'Air Algérie à Casablanca aux participants à la conférence annuelle de la compagnie le 13 février, est un manque d'avions. Plusieurs responsables partagent son point de vue, affirmant que la flotte d'Air Algérie connaît actuellement ses limites. Si un seul appareil tombe en panne, il s'ensuit une cascades de perturbations.
Pour remédier au problème, le gouvernement vient de donner à Air Algérie le feu vert pour acheter cinq appareils de taille moyenne, quatre avions de transport régional et deux avions de faible capacité, pour un total de cent millions de dollars.
Air Algérie n’est toutefois pas confrontée au seul problème de la modernisation de sa flotte. Les pilotes désertent de plus en plus le pavillon national, attirés par les salaires plus élevés que leurs offrent les compagnies étrangères. Plus d’une trentaine d’entre eux sont déjà partis; cinquante, selon le syndicat des pilotes.
La direction d’Air Algérie est consciente que pour garder son personnel naviguant, elle doit revoir sa politique salariale. Les négociations sont actuellement en cours avec le syndicat. Elle s’apprête également à former et recruter de nouveaux pilotes, mais également à améliorer les prestations sociales de tous ses personnels.
C’est au vu de ces insuffisances que les experts ont recommandé qu'Air Algérie mette l’accent dans sa nouvelle stratégie sur la formation, la valorisation des ressources humaines et la communication. Un projet de vente de billets en ligne est également à l'étude.
L’ambition est qu’à l’horizon 2015, Air Algérie puisse prendre en charge cinquante pour cent des seize millions de touristes attendus en Algérie. Pour y parvenir, un accord de partenariat est envisagé entre l'Office National du Tourisme et Air Algérie.
Air Algérie continue de bénéficier d'un soutien gouvernemental, mais cette disposition pourrait s'arrêter prochainement, a indiqué le directeur de l'aviation civile au Ministère des Transports, Messaoud Benchemam, expliquant: "Nous sommes dans une économie de marché et l'environnement international obligera à la libéralisation du secteur aérien."
Un message similaire a été envoyé par le Ministre des Transports Mohamed Maghlaoui: "Il est impératif de pouvoir soutenir la concurrence par l'amélioration des qualités de service car, tôt ou tard, le secteur du transport aérien sera ouvert."
Selon le ministre, le coup d'envoi de l’ouverture du marché aérien ne se produira pas avant 2009.
Air Algérie dispose donc d’un sursis pour se mettre au diapason et relever le défi de la concurrence.
Par Mohand Ouali pour Magharebia à Alger – 24/02/08
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