Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Record historique de l'Euro face au Dollar

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Record historique de l'Euro face au Dollar

    La crise aux Etats-Unis fait flamber l'euro

    Maintes fois frôlée au cours des derniers mois, la barre symbolique de 1,50 dollar a finalement été franchie par l'euro mardi 26 février dans la soirée, sur le marché des changes new-yorkais. La monnaie européenne est montée jusqu'à 1,5047 dollar. Mercredi matin, elle continuait à progresser, atteignant 1,5055 dollar dans les premiers échanges à Londres. Le précédent record remontait au 23 novembre, où l'euro avait coté 1,4967 dollar.

    Cette flambée de l'euro s'explique par le décalage de croissance apparent de part et d'autre de l'Atlantique. Alors que les Etats-Unis s'enfoncent dans la crise, affectés par la déroute des subprimes, les économies européennes semblent au contraire faire preuve d'une certaine résistance.

    Les mauvais indicateurs économiques s'accumulent outre-Atlantique. On a ainsi appris mardi que la confiance des ménages était tombée, en janvier, à son plus bas niveau depuis dix-sept ans. De leur côté les prix de l'immobilier continuent de chuter et les procédures de saisies de logement augmentent. Le tout dans un contexte d'accélération du rythme d'inflation. L'économie américaine semble profondément malade.

    Toujours mardi, le baromètre IFO, qui mesure le moral des chefs d'entreprise allemands, a été publié. Il est remonté en février à 104,1 points, après 103,4 points en janvier, alors qu'un recul à 102,7 points était attendu. Cette progression semble indiquer que l'Europe résiste à la crise et à la menace d'une récession outre-Atlantique.

    Jusqu'ici, les économistes avaient coutume de dire que lorsque les Etats-Unis éternuaient, l'Europe s'enrhumait. Ils en sont aujourd'hui moins convaincus. "Nous avons le sentiment d'une désynchronisation de la croissance entre Europe et Etats-Unis", atteste Christian Parisot, économiste chez Aurel Leven.

    Ce sentiment a été encore renforcé par les propos du vice-président de la Réserve fédérale américaine, Don Kohn, mardi soir. Ce dernier s'est dit préoccupé par la santé de la première économie mondiale secouée depuis le moins d'août par une violente crise financière provoquée par l'effondrement du marché des crédits immobiliers à risque, les fameux subprimes.

    Aujourd'hui la Fed est suffisamment inquiète pour envisager une nouvelle baisse des taux d'intérêt en dépit des menaces inflationnistes. Depuis le mois d'août 2007, l'autorité monétaire américaine a déjà réduit de 2,25 points le coût de l'argent au jour le jour, aujourd'hui à 3 %.
    De ce côté-ci de l'Atlantique, la Banque centrale européenne (BCE) se montre en revanche beaucoup plus sensible à la dérive des prix qu'aux troubles de l'économie. "La BCE ne bougera pas si l'économie tient", présage M. Parisot. La BCE pourrait ainsi maintenir les taux au niveau de 4 %. Ce décalage de politiques monétaires ne fait qu'amplifier le renchérissement de l'euro par rapport au dollar.

    Mais si cet écart entre la monnaie européenne et le dollar semble témoigner d'un "découplage" entre les deux économies, il n'est pas une bonne nouvelle pour le Vieux continent. L'envolée de l'euro s'accompagne en effet de nombreux effets pervers. En particulier pour le commerce extérieur. En Allemagne l'industrie, plus spécialisée dans la fourniture de biens d'équipements, destinés notamment aux pays asiatiques en forte croissance, est compétitive et peut faire face à un euro fort. "L'Allemagne a une sorte de monopole sur son secteur et peut imposer ses prix", estime Philippe Brossard, économiste. "Mais la France, l'Italie, l'Espagne et dans une moindre mesure la Belgique en paient le prix", poursuit-il.

    L'aggravation du déficit commercial record de la France en 2007 à plus de 39 milliards d'euros en témoigne. Et pour garder coûte que coûte leurs clients, les entreprises doivent, ou devront, faire des sacrifices, en rognant sur leur marge ou en réduisant leurs coûts, optant par exemple pour des délocalisations. "L'industrie perd chaque année entre 40 000 et 60 000 emplois en France chaque année", signale M. Brossard. Les plus petites entreprises, qui n'ont pas les moyens de se doter d'outils de couverture de change, sont les plus vulnérables.

    Le seul "mini-avantage", selon Alexander Law, économiste chez Xerfi, est que l'euro fort atténue les tensions inflationnistes et a "une légère incidence" positive sur le pouvoir d'achat, permettant aux ménages d'acheter moins cher les produits importés.


    Claire Gatinois (Le Monde)

  • #2
    C'est tres inquitant et perturbant, toute mes economies partent en poussiere

    Commentaire

    Chargement...
    X