Journées sanglantes à Gaza avec l'intensification des raids israéliens
Le Monde
Au moins vingt-huit Palestiniens, dont six enfants, ont été tués depuis mercredi 27 février dans des raids israéliens dans la bande de Gaza. Les attaques, qui ont fait, dans un premier temps, onze morts mercredi à Gaza (cinq activistes du Hamas, quatre civils, un enfant de 12 ans et un bébé de 6 mois), se sont intensifiées après la mort d'un Israélien, tué par la chute d'une roquette tirée par le Hamas près de Sderot, dans le sud d'Israël.
Après avoir frappé plusieurs cibles à Gaza dans la nuit, Israël a mené de nouveaux raids jeudi matin, tuant huit membres du Hamas et deux autres combattants, ainsi que quatre enfants, âgés de 7 à 12 ans, et un civil, selon des sources médicales. Parmi les morts du Hamas figure Hamzah Al-Hayyah, le fils d'un haut responsable du mouvement islamiste. En fin d'après-midi, un autre raid, visant un poste de police du Hamas dans le camp de réfugiés de Chati, a entraîné la mort d'un policier.
Le porte-parole de l'agence de l'ONU d'aide aux réfugiés palestiniens, Christopher Gunness, a "vivement condamné" la mort des enfants, qu'il a qualifiée de "tragique et condamnable", appelant Israël à "ne pas mettre les civils en danger".
MENACE D'UNE OPÉRATION TERRESTRE D'ENVERGURE
En visite à Tokyo, le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, a affiché sa détermination à poursuivre les opérations contre les lanceurs de roquettes. "Nous ne cesserons pas notre bataille", a déclaré M. Olmert, après une rencontre avec la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice. "Nous obligerons les terroristes à payer un prix très élevé." Mme Rice, attendue la semaine prochaine au Proche-Orient, a pour sa part rendu responsable le Hamas de "ce qui se passe". "Les attaques de roquettes doivent cesser", a-t-elle déclaré, exprimant, en outre, sa "préoccupation" sur le sort des "personnes innocentes et la situation humanitaire à Gaza".
En Israël, le ministre de la défense, Ehoud Barak, a brandi la menace d'une opération terrestre de grande envergure dans la bande de Gaza : "Il faut se préparer à une escalade sur le front sud. Une opération terrestre de grande envergure est d'actualité."
A Gaza, Ismaïl Haniyeh, chef du gouvernement du Hamas, non reconnu par la communauté internationale, a condamné "les crimes successifs commis par l'occupation sioniste". Il a appelé les pays arabes à "sortir de leur silence regrettable et à agir d'urgence pour faire cesser l'agression".
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