Le Vaisseau d'or

[Al-Fares]

Le manuscrit signé Le Vaisseau d'or de Émile Nelligan (1871-1941)
a été vendu aux encheres à Montréal pour la somme de 23.000$
toute l'histoire:
http://www.radio-canada.ca/url.asp?/.../003-final.asp


Le Vaisseau d'or

Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l'or massif:
Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues;
La Cyprine d'amour, cheveux épars, chairs nues,
S'étalait à sa proue, au soleil excessif.

Mais il vint une nuit frapper le grand écueil
Dans l'Océan trompeur où chantait la Sirène,
Et le naufrage horrible inclina sa carène
Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil.

Ce fut un Vaisseau d'Or, dont les flancs diaphanes
Révélaient des trésors que les marins profanes,
Dégoût, Haine et Névrose, entre eux ont disputés.

Que reste-t-il de lui dans la tempête brève?
Qu'est devenu mon coeur, navire déserté?
Hélas! Il a sombré dans l'abîme du Rêve!

[Thirga.ounevdhou]

Tres beau, pour d'avoir partage.

Bonne journee.

[Tazerwalt]

Merci, Djanoub, du lien proposé... et de ce superbe sonnet.

J'ai voulu répondre en gardant la structure du poème, mais
en y faisant éclore mes mots.

Amicalement à toi,

Tazerwalt

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Ce fut un grand vaisseau, à la large carène,
Ses mâts montaient si haut, semblaient porter le ciel,
Et ses voiles jouaient avec les arcs-en-ciel,
Quand la mer était d’huile, et les chants, de sirène.

Mais lorsqu’il disparut, engloutissant ses peines
Aux sourdes profondeurs d'amertume et de fiel,
Son âme s’envola vers des pays de miel
Où les sables sont d’or, et les rives lointaines.

Ce fut un vaisseau d’or, il échoua son rêve :
Plus jamais ne revint mouiller près de la grève,
Son cœur se fracassa aux terribles brisants…

Il ne reste de lui que cette ombre fugace,
Nous contant son histoire aux douloureux accents,
Qui s’enfle dans l’azur, et peu à peu s’efface…



Tazerwalt

[mancelle]

Je ne connaissais pas cette information, plutôt élevée le prix du manuscrit.
Merci Djanoub