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La délocalisation de Hassi Messaoud coûtera 6 milliards de dollars

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  • La délocalisation de Hassi Messaoud coûtera 6 milliards de dollars

    La ville de Hassi Messaoud ne sera plus une cité dortoir. La zone sera réservée exclusivement aux activités de production, de transport de pétrole et de transformation des hydrocarbures. Les 60.000 habitants que compte Hassi Messaoud ont sept ans de répit. Même perspective pour les installations de maintenance et de production connexes aux activités du champ de Hassi Messaoud. Total et d’autres compagnies étrangères disposent des sites de production et/ou de logistique. La délocalisation de Hassi Messaoud servira de modèle pour Hassi R’mel et dans une moindre mesure pour Arzew et Skikda dont les travaux démarreront bien plus tard. Les habitants continueront à vivre au même rythme en attendant Les commerces poursuivront leurs activités pendant cette période.

    Changement : les habitants de 300 bidonvilles implantés à l’intérieur du périmètre pétrolier ont été recasés. Autre changement fondamental : aucun permis de construire n’est aujourd’hui délivré à Hassi Messaoud. En raison de la complexité de ce méga chantier, la délocalisation de la ville de Hassi Messaoud prendra du temps. “Les travaux de terrassement débuteront le premier semestre 2009. La nouvelle ville sera achevée en 2015”, nous indique le directeur général de l’ENVH, l’Epic chargé de conduire ce gigantesque projet. Ce qui justifie cet exode forcé, c’est qu’une grande partie des habitants de la ville, se trouve sous la menace des risques liés à l’activité industrielle, c'est-à-dire de production et de transport de pétrole considérés comme très dangereux, rappelons-le.

    Des constructions et habitations sont à proximité de têtes de puits ou d’installations industrielles, d’autres dans le périmètre d’infrastructures pétrolières, d’autres encore sont bâties sur des pipes. Pour prévenir des accidents, voire une catastrophe majeure, les autorités ont décidé en 2004 de délocaliser la ville de Hassi Messaud. En 2005, un décret exécutif classe Hassi Messaud comme zone à risques majeurs. Le 18 septembre 2006, un nouveau décret fixe les missions, l’organisation, et les modalités de fonctionnement de l’organisme de la ville nouvelle de Hassi Messaoud. Ce dernier, chargé du projet de délocalisation est opérationnel depuis 2007. Il vient de procéder à l’ouverture des plis pour le choix de bureaux d’études chargés des études d’exécution et d’assistance à supervision des travaux. L’année 2008 sera consacrée à la conception dans les détails de la nouvelle ville. Quatre consortiums sont candidats à ce marché. Les chefs de file de ces groupements sont respectivement chinois, canadiens, français et sud coréens. Au cours du premier trimestre 2009, la société ou le consortium chargé de la réalisation sera choisi. Les travaux débuteront en principe le second trimestre 2009

    Les grandes lignes du plan de la ville sont déjà esquissées. En effet, le schéma directeur d’aménagement de l’agglomération a été adopté en conseil interministériel en juin 2007. La nouvelle ville sera implantée à 80 kilomètres au nord de Hassi Messaoud, non loin de la route qui mène à Touggourt. Elle est conçue pour abriter 80.000 habitants. Une bonne partie de l’agglomération accueillera le personnel des entreprises du groupe Sonatrach. Les salariés des compagnies étrangères seront également logés dans cette nouvelle ville. Ce qui veut dire que les six mille habitants que compte actuellement Hassi Messaoud résideront à partir de 2015 dans la nouvelle ville. “On estime son coût entre 5 à 6 milliards de dollars”, relève le DG de l’Envh, M. Zeriati. La nouvelle ville sera dotée de toutes les commodités. On prévoit notamment un hopital de 240 lits, quatre centres culturels, un théâtre, un musée, un marché de gros, un grand espace commercial, deux grands hôtels, deux piscines et nombre de terrains de sport.

    Un pole de recherche dans l’amont y sera édifié regroupant en particulier l’institut algérien du pétrole et le centre de recherche de Sonatrach (CRD). Une ceinture verte de 300 hectares protègera la ville des vents chauds. Un lac artificiel poussera au cœur de la ville. Une sorte d’oasis sera ainsi créée. L’aspect environnemental ne semble pas négligé. Ilest prévu beaucoup d’espaces verts Une station d’épuration figure également dans la liste des infrastructures d’accompagnement. En matière de conception, le cachet architectural local épousera le style moderniste. On a opté pour des constructions en R + 2 esthétiques à première vue.

    On prévoit aussi une zone logistique, une sorte de zone industrielle à 10 kilomètres au sud de la nouvelle ville, qui abritera les installations industrielles, de maintenance qui seront transférées de Hassi Messaoud ainsi que de nouveaux projets d’investissements, notamment de PME. Cette agglomération ainsi que cette zone seront desservies par la nouvelle voie ferrée Touggourt- Hasi Mesaoud qui reliera ainsi le lieu de travail à la nouvelle ville. Pour la route, le dédoublement de la voie Touggourt- Hassi Messaoud est en cours de réalisation.

    Au demeurant, les six milliards de dollars prévus pour délocaliser auraient pu servir à répondre à des besoins prioritaires. L’anarchie urbanistique inhérente à l’héritage dans la mauvaise gestion des communes coûte aujourd’hui au contribuable beaucoup d’argent. Ses séquelles seront ressenties encore pendant de nombreuses années. Ilest temps aujourd’hui de repenser l’urbanisme en Algérie, en associant les professionnels qui sont au premier chef soucieux de sécuriser les habitations et de réhabiliter l’image architecturale de nos villes.

    source : Liberté
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