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Pétrole cher et dollar faible vivent une relation houleuse

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  • Pétrole cher et dollar faible vivent une relation houleuse

    Un record du pétrole, un plancher historique pour le dollar... sommets de l'or noir et chute du billet vert coïncident de manière frappante, mais cette corrélation entre marché des changes et marché du pétrole est relativement récente et loin d'être systématique.

    Le dollar faible "affecte le prix du pétrole", a noté le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, mercredi devant le Congrès américain.

    Septembre: le baril de brut atteint 80 dollars, le dollar tombe à 1,40 pour un euro. Fin novembre: le pétrole va au-delà de 99 dollars, l'euro atteint 1,49 dollar. Mardi et mercredi: le prix du "light sweet crude" a battu ses records de novembre et passé les 102 dollars, tandis que la monnaie unique européenne a franchi les seuils de 1,50, puis de 1,51 dollar, pour la première fois.

    "C'est une observation empirique: en ce moment le dollar baisse, le pétrole monte", note Antoine Halff, analyste de la maison de courtage Newedge.

    "Si le dollar vaut moins, il faut plus de dollars pour acheter du pétrole", avance James Williams, analyste de WTRG Energy.

    L'or noir se vend en dollars pratiquement partout dans le monde. Par conséquent, l'affaiblissement du billet vert par rapport aux autres monnaies rend "plus attirantes les matières premières libellées en dollars aux yeux des investisseurs achetant avec d'autres devises", renchérissent les analystes du cabinet John Hall.

    Mais, selon M. Halff, le lien entre dollar et pétrole s'explique plutôt par une stratégie des investisseurs, qui veulent compenser sur un marché ce qu'ils perdent sur l'autre.

    "Il semble que certains acteurs utilisent les matières premières comme un refuge contre la dépréciation du dollar", explique-t-il. "On peut se protéger contre la dépréciation monétaire en investissant dans des denrées dont on pense que le cours va monter".

    Les analystes soulignent que si la corrélation entre pétrole cher et dollar faible est d'actualité, c'est d'abord parce que la tendance du marché du brut est de toute façon orientée vers le haut. "C'est très rare que le dollar s'affaiblisse suffisamment pour justifier l'ensemble de l'augmentation du prix du pétrole. Ce n'est qu'un élément de l'ensemble", affirme M. Williams.

    Par exemple, à la mi-2002, le dollar était à parité avec l'euro et le pétrole valait environ 25 dollars (et donc 25 euros), contre environ 100 dollars ou 67 euros aujourd'hui. "Les Américains paient quatre fois plus qu'il y a six ans, les Européens environ 2,5 fois plus", illustre l'analyste, qui souligne que le dollar faible, s'il est clairement un facteur en cause, "n'explique pas tout".

    Sur un an, les cours du brut ont grimpé d'environ 65% et l'euro face au dollar de seulement 14%.

    La corrélation dollar/pétrole "ne peut marcher que dans un marché déjà haussier", relève M. Halff.

    Or, les troubles dans des pays producteurs (Nigeria, nord de l'Irak), les tensions politiques avec des pays exportateurs (Iran, Venezuela), la forte demande énergétique, l'attitude de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l'arrivée massive de fonds spéculatifs... tout se combine pour générer un tourbillon des prix du brut vers les sommets.

    S'il est "une réalité en ce moment, le lien entre pétrole cher et dollar faible reste épisodique et n'est pas stable", rappelle l'analyste de Newedge. Début 2004 ou début 2005, par exemple, dollar et pétrole "montaient ou baissaient ensemble".

    "Investir dans le pétrole, contre le dollar, est une mode qui va et qui vient. La relation inversée entre ces deux marchés a été inconsistante, au mieux. Toutefois cette corrélation s'est intensifié ces deux dernières années", observaient récemment les analystes de JPMorgan.

    source : AFP
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