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Visite à l'École d'application de l'infanterie de Cherchell

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  • Visite à l'École d'application de l'infanterie de Cherchell

    Lundi 3 mars. Il est 8h30 mn quand nous franchissons le portail de l’École d’application de l’infanterie (EAI) de Cherchell (Tipasa), dépendante de la 1re Région militaire de Blida. Le premier slogan nous saute aux yeux : “Rigueur et professionnalisme”. Deux maîtres mots, et non des moindres, qui reviennent au quotidien dans la bouche des élites des forces terrestres algériennes à travers cette prestigieuse école, le bastion de l’arme de l’infanterie de l’Armée nationale populaire (ANP). Les formalités d’accueil accomplies, le commandant de l’EAI, le colonel El Hadi Mesbahi, annonce la couleur aux professionnels des médias : une visite guidée dans l’ensemble des services, mais également dans l’ensemble des circuits composant les champs de tir et d’exercice et, enfin, assister à des séances de tirs réelles à l’arme lourde.

    Et si cette visite guidée s’inscrit dans le plan de communication annuel de l’EAI, il est évident que ses responsables misent à mettre en valeur les avancées remarquables enregistrées par cette grande école depuis 1993, date de sa création. Dépendante depuis plusieurs années de l’arme blindée, donc de l’École d’application de l’arme blindée (EAAB) basée à Batna (5e Région militaire), l’EAI s’est lancée depuis quinze ans déjà dans la formation et le perfectionnement des officiers et des sous-officiers issus des autres écoles, notamment de l’Académie interarmes de Cherchell, avec pour credo l’application de toute forme de théorie et de notion reçue lors des précédentes sessions d’enseignement. “Dans notre école, on ne fait pas de la formation tel que certains la conçoivent. Notre souci est d’arriver à former, à travers les normes d’application, donc d’exécution de toutes les notions sur le terrain, les futures élites qui deviendront les chefs de l’infanterie dans les unités, les bataillons ou les compagnies”, nous précisera le colonel Mesbahi.

    Qualité des disciplines et normes d’application
    À l’EAI, n’est pas un officier ou sous-officier d’élite qui veut ! Dans cette école, tout se mérite. La qualité des disciplines enseignées et les normes d’application dispensées sur le terrain suggèrent “bravoure et compétence opérationnelle”, pour paraphraser le slogan de cet établissement des forces terrestres de l’ANP. Et même si au bout de quinze ans, l’EAI a décollé et atteint les objectifs définis dans son cahier des charges, le colonel Mesbahi soutient que “le premier souci d’une école d’application est de s’adapter au jour le jour, d’assurer une mise à la page de l’ensemble des connaissances et de faire appel aux nouvelles technologies pour que tout stagiaire, officier ou sous-officier diplômé sort de l’EAI avec un bagage suffisant et des compétences opérationnelles à même de lui permettre d’occuper des postes suprêmes, notamment dans les compagnies et les bataillons”. En effet, à travers la visite d’une dizaine de salles de cours, nous avons eu à rencontrer les stagiaires, mais également les enseignants, dont ceux qui exercent en qualité de personnel civil assimilé (PCA), mais aussi ceux issus des facultés et des universités algériennes et qui dispensent des cours pratiques de langues, d’histoire de l’Algérie, des nouvelles technologies…

    La qualité des disciplines est également visible dans les salles et les ateliers où les stagiaires s’appliquent à manipuler les armes lourdes de l’infanterie, comme les BMP-1 et BMP-2, ainsi que toutes sortes d’armes comme les fusils mitrailleurs. Ces armes, nous expliquent les enseignants, des officiers supérieurs de l’EAI, servent notamment à l’application pour leur bon usage dans la défense terrestre, comme les antichars, et la défense antiaérienne. Et pour arriver à ce stade, les stagiaires devront au préalable passer par l’étape du combat et de l’affrontement tactiques. Cette étape constitue le lien entre la théorie et la pratique. “Dans cette salle, la tactique est enseignée avec la plus grande précision. Les stagiaires travaillent sur des maquettes et s’appliquent à définir avec précision et détail le terrain de combat. On étudie toute forme de combat, avec en appoint l’étude des reliefs, des climats et d’application des normes d’intervention en cas d’affrontement avec un ennemi”, a encore expliqué le commandant de l’école. Dans ces salles de cours, comme dans les ateliers de pratique, d’ailleurs, les cadres affectés, que ce soit de la Gendarmerie nationale, de la Garde républicaine ou d’autres armes de l’ANP, reçoivent des cours de haute qualité. Ici, les sessions de perfectionnement des officiers et des sous-officiers se déroulent deux fois par an, avec une moyenne de 900 à 1 500 stagiaires, selon les besoins et le cahier des charges de l’EAI. Il y a même des étrangers, issus des pays amis et voisins, qui sont affectés à cette école pour bénéficier des normes d’application de l’arme de l’infanterie. En outre, l’enseignement des langues pour l’acquisition de la terminologie militaire d’usage avec des méthodes récentes, l’initiation à l’informatique pratique et l’usage des nouvelles technologies dans l’enseignement sont autant de modules techniques et pratiques que dispense l’EAI.

    L’application par la technologie et le franc combat
    Si l’arme de l’infanterie est par excellence une arme de combat beaucoup plus tactique, il n’en demeure pas moins que l’EAI s’est dotée de simulateurs d’application des armes utilisées dans la guerre. “Ces simulateurs nous permettent non seulement de dispenser un enseignement de qualité, avant la pratique, mais aussi d’économiser les munitions et, par voie de conséquence, de parer au gaspillage et d’économiser les balles et les obus”, nous développe le colonel Mesbahi. Durant cette dernière étape de la visite des salles de théorie d’application de l’arme de l’infanterie, les stagiaires ont, en effet, démontré que ces simulateurs permettent un meilleur pilotage des BMP-1 et BMP-2, des BTR-60 et BTR-80, le bon usage des projectiles contre les cibles avec notamment l’arme 9K-111 et les kalachnikovs et un gain de temps dans l’enseignement.

    Ces simulateurs permettent également aux futurs officiers et sous-officiers de l’infanterie de mieux s’adapter à toutes les situations de combats, de climats et de reliefs. Ce programme journalier ne se limite guerre aux salles de cours que nous avons visitées. Le train quotidien des stagiaires ne s’arrête pas seulement aux théories qui leur permettent de mieux s’appliquer et d’exceller dans cette arme lourde. En effet, ce programme se traduit dans les multiples circuits qui composent l’EAI, des champs de tirs, d’exercice et de combat. Moment fort et plein d’émotions, cette dernière étape nous a plongé dans un autre univers. Celui du combat frontalier, avec des simulations réelles, des tirs d’obus sur des cibles et des opérations de débusquement de l’ennemi. Au premier champ de tirs, des stagiaires ont lancé, avec succès, des obus sur des centaines de mètres contre des cibles repérées grâces aux outils enseignés. D’autres troupes s’exécutent et lancent une opération de diversion contre un ennemi, constitué en noyau isolé et qui se réfugie dans une maison.

    Là aussi, les stagiaires, tous des officiers, ont démontré tout le tact et le génie avec lesquels ils ont mené une telle opération sur un terrain accidenté. “Ces exercices sont quotidiens. Ils nous permettent d’évaluer l’application des stagiaires de l’arme de l’infanterie”, nous dit le colonel Mesbahi, secondé par le chef de la cellule de communication du Commandement des forces terrestres (CFT) et le responsable de la formation. Cette journée placée sous le signe “découvrir et vivre le quotidien des hommes de l’école” a eu le mérite de mettre en valeur deux choses et non des moindres. Si au plan du déploiement constant, l’EAI s’applique à former les futures élites de l’arme de l’infanterie en misant sur la qualité de l’enseignement appliqué, elle participe, sans aucun doute, à la dynamique de la professionnalisation des forces terrestres en Algérie, à travers le développement des compétences appliquées d’une arme qui constitue, du reste, l’un des piliers de l’ANP, l’héritière de la glorieuse Armée de libération nationale (ALN). C’est dire aussi que la professionnalisation de l’ANP est un processus dont les premiers effets visibles révèlent les choix stratégiques d’une option motivée par les grandes mutations auxquelles l’EAI adhère pleinement pour les besoins de la défense nationale et la nécessité d’une gestion rigoureuse des ressources humaines tant au plan qualitatif que quantitatif.

    source : Liberté

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