Clinton évoque un ticket avec Obama
C'est la première fois que l'hypothèse est aussi clairement avancée. Hillary Clinton n'a pas écarté aujourd'hui un possible ticket avec Barack Obama, même si cette éventualité surprend vu l'acrimonie et le climat de guerre très froide entre les deux camps démocrates depuis deux mois. Interrogée sur la chaîne CBS sur la possibilité d'un ticket présidence/vice-présidence avec son challenger, la sénatrice de New York a affirmé: "C'est peut-être vers cela que nous nous dirigeons." Mais forte de trois victoires hier, surtout après onze défaites consécutives, Hillary Clinton a aussitôt précisé: "Evidemment, nous devons décider qui serait la tête d'affiche du ticket. Je crois que les gens dans l'Ohio ont très clairement dit que cela devrait être moi." C'est de bonne guerre.
Il n'est pourtant pas sûr que Barack Obama l'entende de cette oreille. Il est toujours en tête s'agissant du décompte des délégués. Il dispose du soutien de 1542 délégués (dont 202 super délégués) contre 1447 (241) pour Hillary Clinton, indique le site américain realclearpolitics.
L'un et l'autre sont donc encore loin des 2025 délégués nécessaires (sur 4049 dont 796 super délégués) pour être nominé. Rien n'exclut que la désignation dure longtemps encore et ne s'achève lors de la convention du parti démocrate à Denver, fin août.
Nul doute en tout cas que la compétition démocrate est sérieusement relancée. Les victoires hier dans trois Etats sur quatre hier de Clinton compliquent un peu plus la donne mais regonfle le moral de cette "femme qui ne renonce jamais", comme l'écrit l'AFP.
Son discours hier soir à Columbus (Ohio) était à cet égard révélateur. Les extraits de son speech donnent à voire des sourires, des foules, des applaudissements, de la joie. Bref, tous les signes extérieurs d'espoir qui semblaient avoir déserté une campagne atone et déprimée face au rouleau compresseur Obama.
"Le peuple de l'Ohio a dit fort et clair que nous continuons", a déclaré Clinton. "Aucun candidat, qu'il soit démocrate ou républicain, n'a gagné la Maison Blanche sans auparavant gagner la primaire de l'Ohio", a-t-elle ajouté.
"Nous avons deux guerres hors de nos frontières, nous faisons face à une récession qui nous menace chez nous. Les électeurs sont face une question clé: Qui est préparé et prêt à être commandant en chef dès le premier jour et qui sait comment faire repartir notre économie?", a-t-elle demandé.
Reprenant les arguments d'un spot électoral contesté qu'elle a fait diffuser au Texas et dans l'Ohio elle a déclaré: "Quand une crise survient et que le téléphone sonne à trois heures du matin à la Maison Blanche, ce n'est plus l'heure des discours ou de s'entraîner pour la fonction. Vous devez être prêt à prendre une décision."
Rendez-vous pour la primaire de Pennsylvanie, le 22 avril, sans savoir comment cela va finir. Et si Obama acceptera l'idée d'un ticket avec sa soeur ennemie.
Arnaud Vaulerin (Libération)
(photo Reuters)
C'est la première fois que l'hypothèse est aussi clairement avancée. Hillary Clinton n'a pas écarté aujourd'hui un possible ticket avec Barack Obama, même si cette éventualité surprend vu l'acrimonie et le climat de guerre très froide entre les deux camps démocrates depuis deux mois. Interrogée sur la chaîne CBS sur la possibilité d'un ticket présidence/vice-présidence avec son challenger, la sénatrice de New York a affirmé: "C'est peut-être vers cela que nous nous dirigeons." Mais forte de trois victoires hier, surtout après onze défaites consécutives, Hillary Clinton a aussitôt précisé: "Evidemment, nous devons décider qui serait la tête d'affiche du ticket. Je crois que les gens dans l'Ohio ont très clairement dit que cela devrait être moi." C'est de bonne guerre.
Il n'est pourtant pas sûr que Barack Obama l'entende de cette oreille. Il est toujours en tête s'agissant du décompte des délégués. Il dispose du soutien de 1542 délégués (dont 202 super délégués) contre 1447 (241) pour Hillary Clinton, indique le site américain realclearpolitics.
L'un et l'autre sont donc encore loin des 2025 délégués nécessaires (sur 4049 dont 796 super délégués) pour être nominé. Rien n'exclut que la désignation dure longtemps encore et ne s'achève lors de la convention du parti démocrate à Denver, fin août.
Nul doute en tout cas que la compétition démocrate est sérieusement relancée. Les victoires hier dans trois Etats sur quatre hier de Clinton compliquent un peu plus la donne mais regonfle le moral de cette "femme qui ne renonce jamais", comme l'écrit l'AFP.
Son discours hier soir à Columbus (Ohio) était à cet égard révélateur. Les extraits de son speech donnent à voire des sourires, des foules, des applaudissements, de la joie. Bref, tous les signes extérieurs d'espoir qui semblaient avoir déserté une campagne atone et déprimée face au rouleau compresseur Obama.
"Le peuple de l'Ohio a dit fort et clair que nous continuons", a déclaré Clinton. "Aucun candidat, qu'il soit démocrate ou républicain, n'a gagné la Maison Blanche sans auparavant gagner la primaire de l'Ohio", a-t-elle ajouté.
"Nous avons deux guerres hors de nos frontières, nous faisons face à une récession qui nous menace chez nous. Les électeurs sont face une question clé: Qui est préparé et prêt à être commandant en chef dès le premier jour et qui sait comment faire repartir notre économie?", a-t-elle demandé.
Reprenant les arguments d'un spot électoral contesté qu'elle a fait diffuser au Texas et dans l'Ohio elle a déclaré: "Quand une crise survient et que le téléphone sonne à trois heures du matin à la Maison Blanche, ce n'est plus l'heure des discours ou de s'entraîner pour la fonction. Vous devez être prêt à prendre une décision."
Rendez-vous pour la primaire de Pennsylvanie, le 22 avril, sans savoir comment cela va finir. Et si Obama acceptera l'idée d'un ticket avec sa soeur ennemie.
Arnaud Vaulerin (Libération)
(photo Reuters)
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