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Plus de 20 quintaux saisis en 24 heures à Béchar,le kif traité en provenance du Maroc envahit l'Algérie
Considérée comme la plus importante des saisies jamais opérées, la quantité de kif traité découverte hier dans la wilaya de Béchar s’élève à un peu plus de 20 quintaux.
C’est ce que nous avons appris auprès du commandant Kerroud de la Gendarmerie nationale.
C’est au cours d’une patrouille des garde-frontières, dans la commune de Tabelbala, que la drogue a été découverte dans la broussaille. Elle était conditionnée en plaquettes et dissimilée dans 80 sacs.
Suite à cette importante prise, la brigade territoriale de Tabelbala a ouvert une enquête.
Béchar est une wilaya frontalière peu peuplée, située au sud-ouest du pays. Les services de sécurité y effectuent des patrouilles pédestres et motorisées pour la préservation de cette zone très sensible.
Pour rappel, une saisie de 20 kg de kif traité y avait été opérée en novembre 2007. Cette saisie avait fait suite à une enquête discrète par les éléments de la police judiciaire durant près de deux mois.
Au cours de ce même mois, les services de police avaient procédé à une première saisie de 8 kg de kif traité dissimulés à bord d’un véhicule au niveau du quartier Djeniène-Diffallah, toujours dans la wilaya de Béchar, suivie d’une seconde de près de 12 kg dissimulés à bord d’un véhicule à Debdaba.
Au regard de ces nombreuses saisies, un forum national sur la lutte et la prévention contre la drogue et la toxicomanie a été organisé le 11 décembre dernier à Béchar. Plusieurs représentants des secteurs de la santé, de la jeunesse, de l’éducation, du mouvement associatif, de la gendarmerie et de la Sûreté nationale y avaient participé.
En 2006, il a été saisi près de 160 kg de kif traité, 198 grammes d’opium, 2 grammes de chanvre indien, 82 comprimés de psychotropes et 20 millilitres d’un psychotrope liquide. Par ailleurs, quinze autres kilogrammes de kif traité ont été récupérés par les éléments de la section de recherche de la gendarmerie de Blida.
Ces derniers avaient interpellé, à 2 heures, au centre-ville de Zéralda deux personnes à bord de deux véhicules en possession de drogue. Immédiatement après et en vertu d’une autorisation d’extension de compétence, les éléments de la gendarmerie ont pu intervenir pour intercepter cette marchandise prohibée et mettre hors d’état de nuire les individus qui l’écoulaient.
Des statistiques alarmantes
En attendant les résultats d’une prochaine enquête par l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT), il est à noter que les chiffres et les statistiques disponibles au niveau des différentes institutions de l’Etat donnent un aperçu sur l’ampleur que prend le phénomène du trafic de drogue. Pour s’en rendre compte, il suffit de comparer les statistiques se rapportant aux quantités de drogue saisies d’une année à l’autre à l’échelle nationale.
Ainsi, de 1,2 tonne de cannabis saisie en 1993, l’on est passé à 9,6 tonnes en 2005 et 16,5 en 2007, soit une progression annuelle de près de 72 %. En 2006, 757 plans de cannabis ont été saisis et 6 260 autres ont été découverts par les éléments de la Gendarmerie nationale au niveau d’une plantation à Adrar en avril 2007. Concernant les psychotropes, près de 319 000 comprimés ont été saisis en 2006.
Les statistiques du ministère de la Justice font état de près de 87 000 affaires de drogue traitées entre 1994 et 2004, dont environ 13 000 en 2004, contre 3 450 en 1994. Près de 85 % des personnes impliquées et condamnées sont âgés de moins de 35 ans.
Une question se pose : les saisies records de ces dernières années sont-elles révélatrices d’une augmentation du trafic en Algérie ou bien dénotent-elles d’une plus grande efficacité des services de sécurité qui ont repris en main la lutte contre ce fléau après des années consacrées à la lutte antiterroriste ?
En attendant, il y a lieu de rappeler que l’Algérie est la voisine de l’un des plus gros producteurs de cannabis dans le monde, en l’occurrence le Maroc. Ce pays produit en effet près de 3 000 tonnes de haschisch annuellement, ce qui représente 31 % de la production mondiale et 80 % de la consommation européenne.
De pays de transit, l’Algérie tendrait-elle à devenir un pays de consommation ? La question demeure posée dès lors que le ministre de la Santé, de la Réforme hospitalière et de la Population, M. Amar Tou, a récemment affirmé que 50 % des quantités de drogue transitant par l’Algérie sont consommées localement.
Cela alors que le dernier rapport de l’ONLDT avait estimé, en juin 2007, ce même ratio à près de 26 %.
Le Jeune Indépendant(04 mars 2008)
Considérée comme la plus importante des saisies jamais opérées, la quantité de kif traité découverte hier dans la wilaya de Béchar s’élève à un peu plus de 20 quintaux.
C’est ce que nous avons appris auprès du commandant Kerroud de la Gendarmerie nationale.
C’est au cours d’une patrouille des garde-frontières, dans la commune de Tabelbala, que la drogue a été découverte dans la broussaille. Elle était conditionnée en plaquettes et dissimilée dans 80 sacs.
Suite à cette importante prise, la brigade territoriale de Tabelbala a ouvert une enquête.
Béchar est une wilaya frontalière peu peuplée, située au sud-ouest du pays. Les services de sécurité y effectuent des patrouilles pédestres et motorisées pour la préservation de cette zone très sensible.
Pour rappel, une saisie de 20 kg de kif traité y avait été opérée en novembre 2007. Cette saisie avait fait suite à une enquête discrète par les éléments de la police judiciaire durant près de deux mois.
Au cours de ce même mois, les services de police avaient procédé à une première saisie de 8 kg de kif traité dissimulés à bord d’un véhicule au niveau du quartier Djeniène-Diffallah, toujours dans la wilaya de Béchar, suivie d’une seconde de près de 12 kg dissimulés à bord d’un véhicule à Debdaba.
Au regard de ces nombreuses saisies, un forum national sur la lutte et la prévention contre la drogue et la toxicomanie a été organisé le 11 décembre dernier à Béchar. Plusieurs représentants des secteurs de la santé, de la jeunesse, de l’éducation, du mouvement associatif, de la gendarmerie et de la Sûreté nationale y avaient participé.
En 2006, il a été saisi près de 160 kg de kif traité, 198 grammes d’opium, 2 grammes de chanvre indien, 82 comprimés de psychotropes et 20 millilitres d’un psychotrope liquide. Par ailleurs, quinze autres kilogrammes de kif traité ont été récupérés par les éléments de la section de recherche de la gendarmerie de Blida.
Ces derniers avaient interpellé, à 2 heures, au centre-ville de Zéralda deux personnes à bord de deux véhicules en possession de drogue. Immédiatement après et en vertu d’une autorisation d’extension de compétence, les éléments de la gendarmerie ont pu intervenir pour intercepter cette marchandise prohibée et mettre hors d’état de nuire les individus qui l’écoulaient.
Des statistiques alarmantes
En attendant les résultats d’une prochaine enquête par l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT), il est à noter que les chiffres et les statistiques disponibles au niveau des différentes institutions de l’Etat donnent un aperçu sur l’ampleur que prend le phénomène du trafic de drogue. Pour s’en rendre compte, il suffit de comparer les statistiques se rapportant aux quantités de drogue saisies d’une année à l’autre à l’échelle nationale.
Ainsi, de 1,2 tonne de cannabis saisie en 1993, l’on est passé à 9,6 tonnes en 2005 et 16,5 en 2007, soit une progression annuelle de près de 72 %. En 2006, 757 plans de cannabis ont été saisis et 6 260 autres ont été découverts par les éléments de la Gendarmerie nationale au niveau d’une plantation à Adrar en avril 2007. Concernant les psychotropes, près de 319 000 comprimés ont été saisis en 2006.
Les statistiques du ministère de la Justice font état de près de 87 000 affaires de drogue traitées entre 1994 et 2004, dont environ 13 000 en 2004, contre 3 450 en 1994. Près de 85 % des personnes impliquées et condamnées sont âgés de moins de 35 ans.
Une question se pose : les saisies records de ces dernières années sont-elles révélatrices d’une augmentation du trafic en Algérie ou bien dénotent-elles d’une plus grande efficacité des services de sécurité qui ont repris en main la lutte contre ce fléau après des années consacrées à la lutte antiterroriste ?
En attendant, il y a lieu de rappeler que l’Algérie est la voisine de l’un des plus gros producteurs de cannabis dans le monde, en l’occurrence le Maroc. Ce pays produit en effet près de 3 000 tonnes de haschisch annuellement, ce qui représente 31 % de la production mondiale et 80 % de la consommation européenne.
De pays de transit, l’Algérie tendrait-elle à devenir un pays de consommation ? La question demeure posée dès lors que le ministre de la Santé, de la Réforme hospitalière et de la Population, M. Amar Tou, a récemment affirmé que 50 % des quantités de drogue transitant par l’Algérie sont consommées localement.
Cela alors que le dernier rapport de l’ONLDT avait estimé, en juin 2007, ce même ratio à près de 26 %.
Le Jeune Indépendant(04 mars 2008)