Une patrouille de l’ANP (Armée nationale populaire) a procédé, hier mercredi, à la récupération des dernières 24 armes du groupe des Patriotes de Haouch Gros aux environs de Boufarik, à une quarantaine de kilomètres d’Alger. Cette mesure technique, qui n’est que l’aboutissement d’une décision politique, révolte le groupe de Mokhtar Sellami, dernier noyau de ce bastion de la résistance citoyenne face au terrorisme. Sur les lieux où nous nous sommes rendus, hier dans l’après-midi, nous avons, en effet, rencontré des Patriotes désarmés et désormais privés de cette squelettique indemnité de 11 000 DA mais qui sont restés dignes. «Nous nous sommes sacrifiés pour ce pays. Nous nous sommes mobilisés pour notre pays et non pas pour ces misérables 11 000 DA dont on nous prive aujourd’hui», insistait El Hadj, le plus âgé des Patriotes.
Mokhtar Sellami complète le triste constat : «Nous, même si nous nous sommes constitués en groupe de Patriotes le 8 avril 1995, nous avons commencé notre résistance face aux hordes du FIS dès 1991. Nous avons tout sacrifié pour l’Algérie : nos vies, nos familles, nos postes de travail. Nous avons combattu le terrorisme dans les maquis et nous avons toujours été aux premières lignes avec les forces de l’ANP. Le groupe des Patriotes de Haouch Gros est le premier à être constitué en Algérie et menait des opérations sur toute l’étendue de la Mitidja, de Boufarik à Médéa, de Aïn-Defla à Boumedfaâ. Nous avons perdu au combat une vingtaine des nôtres sans parler des blessés, des handicapés, etc. Le dernier à payer de sa vie pour sauver le pays, l’a été il y a tout juste un mois. Mort au maquis, lors d’une opération de l’ANP, sa dépouille a été transportée dans une voiture civile et pas dans une ambulance militaire. Après tout ça, on vient nous désarmer et nous couper les vivres. Voilà comment l’Algérie nous récompense ! Voilà ce qu’est la réconciliation nationale.»
Tous les autres Patriotes partagent ce constat. Mokhtar Sellami veut toutefois assumer ses responsabilités jusqu’au bout : «Oui ! Je le dis et j’assume toutes mes responsabilités : nous sommes victimes de la politique de la réconciliation nationale qui sacrifie les résistants que nous sommes et prime les terroristes. Aujourd’hui, alors que nous, on nous jette comme un citron pressé, les Kertali, Belhadjar, Benaïcha (des émirs du GIA, ndlr) roulent en voitures de luxe, croulent sur de colossales fortunes et bénéficient même de la garde... Pis encore, Madani Mezrag est reçu avec les honneurs à la Présidence.» Le drame de ces Patriotes est aggravé par le mépris que leur réserve la République. «Nous n’avons aucun interlocuteur en face pour réclamer nos droits alors que les terroristes que nous combattions sont, eux, pris en charge. Mais qui sommes-nous ? Des auxiliaires ? Des volontaires ? Considérez-nous même des mercenaires s’il le faut, mais nous voulons nos droits et nous ne les lâcherons pas. Les quatorze années de lutte et de sacrifice ne partiront pas comme ça.» Après ce cri de détresse et d’amertume «El Hadj» tient à intervenir de nouveau : «Mais pourquoi nous ont-ils désarmés ? Pour nous exposer aux représailles du GIA ? Pour nous faire payer notre résistance ?» Un risque effectivement qui accentue la déprime de ces dignes résistants, candidats désormais à une grave précarité sociale.
source : le Soir d'Algérie
Mokhtar Sellami complète le triste constat : «Nous, même si nous nous sommes constitués en groupe de Patriotes le 8 avril 1995, nous avons commencé notre résistance face aux hordes du FIS dès 1991. Nous avons tout sacrifié pour l’Algérie : nos vies, nos familles, nos postes de travail. Nous avons combattu le terrorisme dans les maquis et nous avons toujours été aux premières lignes avec les forces de l’ANP. Le groupe des Patriotes de Haouch Gros est le premier à être constitué en Algérie et menait des opérations sur toute l’étendue de la Mitidja, de Boufarik à Médéa, de Aïn-Defla à Boumedfaâ. Nous avons perdu au combat une vingtaine des nôtres sans parler des blessés, des handicapés, etc. Le dernier à payer de sa vie pour sauver le pays, l’a été il y a tout juste un mois. Mort au maquis, lors d’une opération de l’ANP, sa dépouille a été transportée dans une voiture civile et pas dans une ambulance militaire. Après tout ça, on vient nous désarmer et nous couper les vivres. Voilà comment l’Algérie nous récompense ! Voilà ce qu’est la réconciliation nationale.»
Tous les autres Patriotes partagent ce constat. Mokhtar Sellami veut toutefois assumer ses responsabilités jusqu’au bout : «Oui ! Je le dis et j’assume toutes mes responsabilités : nous sommes victimes de la politique de la réconciliation nationale qui sacrifie les résistants que nous sommes et prime les terroristes. Aujourd’hui, alors que nous, on nous jette comme un citron pressé, les Kertali, Belhadjar, Benaïcha (des émirs du GIA, ndlr) roulent en voitures de luxe, croulent sur de colossales fortunes et bénéficient même de la garde... Pis encore, Madani Mezrag est reçu avec les honneurs à la Présidence.» Le drame de ces Patriotes est aggravé par le mépris que leur réserve la République. «Nous n’avons aucun interlocuteur en face pour réclamer nos droits alors que les terroristes que nous combattions sont, eux, pris en charge. Mais qui sommes-nous ? Des auxiliaires ? Des volontaires ? Considérez-nous même des mercenaires s’il le faut, mais nous voulons nos droits et nous ne les lâcherons pas. Les quatorze années de lutte et de sacrifice ne partiront pas comme ça.» Après ce cri de détresse et d’amertume «El Hadj» tient à intervenir de nouveau : «Mais pourquoi nous ont-ils désarmés ? Pour nous exposer aux représailles du GIA ? Pour nous faire payer notre résistance ?» Un risque effectivement qui accentue la déprime de ces dignes résistants, candidats désormais à une grave précarité sociale.
source : le Soir d'Algérie
Commentaire