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Blida Ces mendiants qu'on trouve partout

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  • Blida Ces mendiants qu'on trouve partout


    Conséquence directe de l'inflation et de la suppression de milliers d'emplois, la mendicité sévit d'une manière endémique dans chaque ville et village du territoire national, et apparaît plus dans les grandes villes.

    Ainsi, et pour la wilaya de Blida, des statistiques non officielles donnent un chiffre d'au moins cent mille mendiants qui sillonnent les rues et les marchés des villes quémandant quelques dinars à des gens parfois plus pauvres qu'eux. Quelquefois, c'est une véritable agression verbale que subissent les passants par des mendiants qui usent de tous les moyens pour leur soutirer de l'argent. Ainsi, nous remarquons que le nombre le plus important est constitué de femmes, entre deux âges, traînant avec elles un ou plusieurs enfants sales et en guenilles. Elles se déplacent à travers les rues, demandant aux passants un peu d'argent pour acheter des médicaments ou du lait pour le bébé, affirmant que ses enfants sont orphelins et n'ont aucun revenu. Certains leur remettent quelques dinars, d'autres ne répondent pas.

    Il y en a qui vont dans les marchés, du matin jusqu'au soir, guettant les clients et les implorant de leur acheter un kilo de pomme de terre ou quelques légumes, d'autres attendent devant les boulangeries ou les marchands ambulants de pain et demandent à ceux qui viennent acheter de leur donner un pain. Rares sont ceux qui refusent de remettre un ou deux pains à une femme qui parait en détresse. D'ailleurs, elles s'arrangent toutes pour mettre un hidjab qui a vu de beaux jours, mais maintenant sale et rapiécé. Elles s'assoient n'importe où, même sous la pluie, mettant au plus un sac en plastique sur leurs têtes, et restent là, devant une porte cochère, devant les magasins, aux portes des mosquées, à la sortie des marchés et devant les postes.

    La plupart réussisent à amasser plus de 2.000 DA par jour, ce qui nous a été confirmé aussi bien par quelques-unes d'entre elles que par les commerçants chez qui elles viennent échanger la monnaie contre des billets qu'elles s'empressent de cacher dans leur corsages. Mais, sauf en de rares exceptions, ces femmes ne tendent pas la main dans la ville ni même dans la wilaya où elles habitent, mais se déplacent vers les wilayas limitrophes. Ainsi, à Blida, nous trouvons des mendiantes qui viennent d'Aïn Defla, Médéa, Chlef, Alger ou encore Boumerdès ou Bouira. Quelques-unes passent la nuit dehors, sur un carton, le plus près possible de commissariats pour éviter les agressions, surtout sexuelles et vont, dès le lever du jour d'un lieu à un autre, et jusqu'à la prière du Maghreb, usant de mille subterfuges pour se voir remettre quelques pièces qui deviendront des billets et qui s'amoncelleront pour constituer une petite fortune.

    Pour les hommes, ils sont moins nombreux et plus discrets, sauf pour les handicapés, surtout les aveugles et ceux qui ont perdu un membre, car cela se voit et incite les gens à mettre la main à la poche. Nous pouvons trouver aussi des vieillards, délaissés par les leurs et n'ayant pas pu rester dans les centres, assis dans des endroits relativement cachés et qui attendent, sans rien demander, pathétiques et pensifs, peut-être regrettant une vie active au service d'une progéniture qui n'a pas su être reconnaissante. Enfin, il y a une troisième catégorie dont l'apparition est plutôt récente : ce sont des hommes en pleine possession de leurs moyens, âgés entre 40 et 60 ans, qui restent en général dans la ville où ils habitent et qui attendent le passage de connaissances ou de personnes en qui elles croient déceler une certaine bienveillance mais surtout d'aisance matérielle, et qui les abordent discrètement, pour leur dire à voix basse qu'ils sont sans travail, qu'ils doivent acheter du pain, des médicaments ou de la nourriture pour leurs enfants et qu'ils n'ont rien dans leurs proches. Souvent, les gens abordés ainsi ne trouvent pas d'autre alternative que de remettre un billet de 100 ou de 200 DA à l'homme qui ne tarit pas de remerciements et qui s'en va, dans une autre rue, demander d'autres billets à d'autres passants qui verront la détresse de ces hommes obligés de s'abaisser pur quémander de quoi nourrir leurs enfants et qui voient là le moyen de faire leur BA de la journée. Mais, au-delà de toutes ces considérations, qui, de nous tous, accepterait de devenir mendiant et demander aux autres la charité, devant des regards parfois condescendants, souvent hautains ou dédaigneux, si, vraiment le besoin ne se faisait pas sentir, et durement. Car, quoi qu'on en dise, il n'est pas facile pour un homme ou pour une femme de tendre la main, mais quand les enfants ne trouvent pas quoi manger, leurs parents sont prêts à tout. Espérons seulement que la vie sourira de nouveau à ces malheureux.

    Le Quotidien d’Oran 6 mars 2008

    "Je déteste les victimes quand elles respectent les bourreaux". Jean-Paul Sartre

  • #2
    Pfffff no comment..... Merci boutafaha...
    "Je déteste les victimes quand elles respectent les bourreaux". Jean-Paul Sartre

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    • #3
      Je trouve que ce journal analyse bien la situation alarmante de la mendicité. Le chiffre de 100 000 mendiants rien que pour Blida me paraît surréaliste, mais pourquoi pas c'est un "buisness" comme un autre.

      Malgré tout, le phénomène n'est pas très nouveaux étant donné que le nombre de mendiant s'est accru dans les années 90, inflation et insécurité oblige, provoquant le surpeuplement de la ville et de ses alentours avec les situation de précarité extrême qui s'en suivit.

      Si un mendiant "gagne" comme l'indique le journal 2000 dinars par jour, il n'y a pas de raison pour que cela décroisse même si la situation économique du pays s'améliore.

      S'il est vrai que tendre la main est un acte difficile à faire car humiliant, il n'en est pas moins vrai que "l'homme et le fils de ses habitudes" une fois la hachma enlevé difficile de reprendre un travail moins rémunérateur.

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      • #4
        c'est l'algerie toute entiére qui est devenu le terreau de la misére , avant il n'était pas imaginable de voir des jeunes gens faire la manche et dormir dehors cela était seulement reservé a des petits vieux , maintenant les liens de familles n'existent pas, l'algérie copie l'occident jusque dans sa misére
        « Ça m'est égal d'être laide ou belle. Il faut seulement que je plaise aux gens qui m'intéressent. »
        Boris Vian

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