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S'offrir le luxe du silence

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  • S'offrir le luxe du silence

    Le bruit est partout. La musique à l'épicerie, les amis au téléphone, les enfants dans la cuisine....! Pas étonnant qu'on ait parfois les nerfs à vif. Et si on s'offrait un peu de silence?
    Peu importe le lieu choisi, il semble que le simple fait de se retirer momentanément du capharnaüm de nos vies comporte des bénéfices qui se font sentir longtemps.

    Si on dit que le silence est d'or, c'est peut-être parce qu'il se fait si rare dans notre vie aujourd'hui. Pourtant, les lieux où il est possible d'effectuer une retraite de silence ou un séjour de méditation sont plus nombreux qu'autrefois…..


    L’exemple de Michel Rainville et sa conjointe Marie-Aurore Provost , Retour aux origines :

    Michel Rainville et sa conjointe Marie-Aurore Provost ont construit, sur leur terrain, cinq petits ermitages individuels où l'on peut séjourner le temps qui nous plaît. Chauffées par des poêles à combustion lente, les maisonnettes sont meublées de façon très minimaliste: un lit, une chaise, un bureau. Autour, des sentiers pour aller marcher en nature et le bruit d'un ruisseau qui court. Les repas, délicieux au dire d'anciens visiteurs, sont préparés par l'hôtesse et pris dans le bâtiment principal, à l'heure qui nous convient.

    «Il y a des gens de tous les horizons qui viennent séjourner chez nous. Parfois, c'est pour prendre du recul parce qu'ils vivent un deuil, un divorce ou une crise professionnelle. Parfois c'est simplement pour respirer un peu.» explique M. Rainville.

    On déconseille toutefois les ermitages aux personnes aux prises avec un trouble anxieux ou dépressif. «Avec l'obscurité, l'isolement et l'immobilisation, le silence fait partie des peurs situationnelles et peut susciter l'angoisse chez certaines personnes. Ça peut être très bénéfique d'apprivoiser ces peurs, mais certaines personnes peuvent paniquer», confirme encore Michel Rainville.

    Du temps pour soi

    Chercher le silence pour mieux s'écouter. Voilà ce que Claire Bonin s'offre chaque année depuis quatre ans à L'Ermitage de Warden.

    «Le but n'est pas de me taire absolument. C'est plutôt une sorte de recueillement que je recherche, un retrait de toute stimulation, confie-t-elle. Avec le travail que je fais comme infirmière, mes deux enfants à la maison et le bénévolat, ma vie implique beaucoup de don de soi et j'ai peu de solitude et de tranquillité. J'ai eu envie de vivre ça, quelques jours pour moi, à ne rien faire. Enlever ma montre, manger quand ça me tente, regarder les oiseaux, faire une sieste dans un hamac et sentir le vent. La dernière fois que j'y suis allée, je n'ai même pas apporté de quoi lire et écrire! C'est très ressourçant et ça m'apporte beaucoup d'apaisement.»

    Malgré la tradition spirituelle et religieuse entourant le concept d'ermitage, faire une retraite en solitude n'est pas forcément une expérience d'introspection métaphysique.

    «Tu n'es pas obligé de méditer ou d'observer un silence absolu. Pour moi, c'est une façon de simplement me reposer et reprendre contact avec la nature. Pour les gens qui n'ont pas de chalet, c'est une formule intéressante», croit Louis Bergeron, consultant en ressources humaines, qui s'offre une retraite quelques fois par année.

    Apprivoiser son espace

    Pour d'autres, le silence méditatif est pourtant la clé d'un meilleur contact avec soi. Daryl Vansier, ancien moine bouddhiste, est professeur de yoga à l'institut Ciel et Terre à Notre-Dame-de-Grâce. Il organise chaque année des retraites de yoga en petits groupes pour ses étudiants, où le silence et la méditation jouent un rôle important.

    «Le silence permet aux gens d'apprivoiser un espace qu'ils n'ont pas l'occasion d'explorer dans leur vie quotidienne. Socialement, nous avons tous un malaise face au silence, qu'on se croit obligés de remplir. Mais ça peut être très agréable de se libérer des politesses. Et puis, dans le silence, on s'ouvre à certaines émotions, on prend conscience de notre "cinéma intérieur", des mille préoccupations qui nous distraient. Si on se permet cette intimité avec soi, on peut retrouver son vrai foyer, un sentiment de bien-être», explique-t-il.

    Un baume

    La sérénité qu'on retrouve dans un séjour de silence ou de méditation est aussi un baume pour nos relations avec les autres.

    «Dans la vie de tous les jours, j'oublie souvent de respirer, de penser à moi, souligne Sylvie, ergothérapeute. Quand je reviens de mes séjours, je me sens plus détendue, plus disponible et attentive aux autres. Je prends plus le temps, par exemple, d'aller voir mon petit bonhomme jouer au soccer.» Elle s'inscrit chaque année à une retraite à Sutton organisée par son instructrice de Qi Gong et de yoga, Vivianne Schwartz.

    Peu importe le lieu choisi, il semble que le simple fait de se retirer momentanément du capharnaüm de nos vies comporte des bénéfices qui se font sentir longtemps.

    À une époque où l'on soigne attentivement notre alimentation, notre condition physique et notre apparence, notre esprit ne mériterait-il pas lui aussi une petite cure?

    - AP
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