et ben, elle est belle la monarchie alaouite, tout en couleurs.......
source : tel quel (voir le site); larticle nest pas dans sa totalité, trop long!
Enquête.
Prisonniers de guerre. Héros sans gloire
Tindouf. Février 2003.
Rassemblement silencieux de
prisonniers de guerre marocains.
(GEERT VAN KESTEREN / MAGNUM)
Après 30 ans de captivité dans le désert, ils ont été libérés… puis abandonnés à leur sort. Aujourd’hui, ils réclament justice. Et dignité.
“Nous voulons marcher vers le palais royal pour exposer notre situation directement au roi. Nous n'avons plus rien à perdre, les forces de l'ordre peuvent nous tabasser si elles le veulent”, souffle Amina, une veuve de soldat. Son mari est mort au Sahara pour défendre l'intégrité territoriale du Maroc, comme les 18 000 veuves de guerre que compte le Maroc, d'après les estimations de l'Association des fils des martyrs
et des disparus du Sahara marocain (AFMDSM). Amina vivote à Sidi Slimane, ville de garnison où était stationné son époux. Une bourgade qui a donné son lot de chair à canon aux FAR lors du conflit du Sahara : “Plus de 64 veuves de guerre vivent ici”, explique Brahim Hajjam, président de l'Association. Il est lui-même orphelin de père. Son paternel, militaire de carrière, est mort en 1978 dans les premières années du conflit. “Ma mère a été convoquée à l'état major où on lui a annoncé la nouvelle sans ménagement”, se souvient Brahim Hajjam. L'annonce de la mort, justement : “Le service social des FAR a demandé une série de papiers administratifs à ma mère. Quand elle a demandé pourquoi, on lui a répondu de but en blanc que mon père était mort. Elle est tombée dans les pommes”, raconte Brahim. La mauvaise nouvelle tombe tel un couperet pour la mère de ce dernier. L'armée avait toujours refusé, jusque-là, de l'informer sur le sort de son mari.
“Du jour au lendemain, ma mère est devenue chef de famille, alors qu'elle ne sortait jamais de chez nous. Elle ignorait même le prix des denrées de base”, poursuit Hajjam. Elle s'est rattrapée depuis, par la force des choses : “J'ai raconté ma situation plusieurs fois à l'état major à Rabat qui m'a ignorée. Un jour de 1982, je me suis rendue avec une vingtaine d'autres femmes devant les portes du palais royal de Rabat. Au bout d'une journée d'attente sous le soleil, un secrétaire nous a reçues pour noter nos réclamations”, raconte la mère de Brahim Hajjam. Parmi les requêtes, percevoir la solde de son mari en totalité, amputée de la moitié suite à son décès au front, comme pour toutes les veuves de guerre du conflit saharien. La réponse sera loin d'être satisfaisante : “On nous a convoquées quelques semaines plus tard dans une salle à Sidi Slimane. La cérémonie était minable. Une table pleine de gâteaux et de limonade comme pour un anniversaire. Et des vêtements usés pour nos enfants ainsi que des albums-photo”, se souvient-elle. Des albums-photo à remplir sans le cliché du père absent.
Résiste, prouve que tu existes !
Brahim Hajjam décide de dénoncer cette situation en 1999, année où il crée son association. “On nous a mis des bâtons dans les roues d'entrée. On a aussi essayé de nous mettre en garde : attention, l'armée est un sujet dangereux !”. Fin de règne ou pas, Hassan II se n'est jamais départi d'un parti-pris définitif : refuser d'évoquer la question des militaires marocains détenus à Tindouf et, par ricochet, celle de leurs familles. Il a toujours préféré parler de “disparus”, euphémisme pour ne pas prononcer le mot de prisonniers. Le tabou.
Cette négation totale est une position adoptée par Hassan II dès le début du conflit. Ne jamais reconnaître les détenus marocains de Tindouf pour ne pas avoir à reconnaître le Polisario, ipso facto. Tous les “disparus” devront d'ailleurs leur libération à la médiation de pays étrangers qui en ont fait une cause humanitaire. Jamais aux bons offices du Maroc qui en avait fait une question stratégique. Pire, en 1984, Hassan II aurait refusé le survol du territoire national à un avion du CICR (Croix rouge) où se trouvent des militaires marocains libérés de Tindouf. Durant cette même période, nous assure-t-on, une dizaine de libérés arrivés au Maroc sont expulsés en Suisse par Hassan II.
À l'arrière, chez les familles des militaires détenus à Tindouf, le silence est aussi fortement conseillé. A partir des années 90, les damnés des camps du Polisario peuvent enfin correspondre avec leurs familles. Mais point trop n'en faut tout de même : “Les moqaddems et chioukh, chargés de distribuer le courrier des prisonniers à leurs familles, le faisaient avec mépris en menaçant ces dernières de tracasseries administratives. A cause de cette pression, certains parents ont demandé à leurs fils, détenus à Tindouf, d'arrêter de leur écrire afin de s'éviter des problèmes”, raconte un lieutenant. “Le courrier était si rare que celui qui recevait une lettre la lisait à beaucoup de ses camarades. Je vous laisse imaginer l'effet d'une telle nouvelle sur un prisonnier”.
Un dernier recours : Mohammed VI
“Tous les sit-in devant le Parlement et la délégation de l'ONU à Rabat n'ont servi à rien. Nous avons décidé de passer au stade supérieur : en appeler au roi”, martèle aujourd'hui Brahim Hajjam. La marche vers le palais royal que souhaite organiser son association regroupera toutes les veuves de soldats morts lors du conflit, ainsi que les épouses des militaires détenus à Tindouf. Une façon de souligner les dommages collatéraux de la guerre au Sahara : orphelins, veuves et familles séparées. S'adresser à Dieu plutôt qu'à ses saints est aussi le nouvel adage de l'Association marocaine des ex prisonniers de guerre de l'intégrité territoriale. Cet autre fer de lance du combat des ex de Tindouf a aussi décidé d'abattre la carte M6. Par l'intermédiaire du saint le plus proche de Dieu : Fouad Ali El Himma. “Je l'ai rencontré au Parlement pour lui exposer la situation dramatique des ex-prisonniers de Tindouf. Il m'a promis que le roi agirait à son retour de France”, raconte le capitaine Ali Najab, un pilote de chasse abattu dans le désert en 1978.
À sa libération en 2003, le capitaine Najab crée une association regroupant des militaires ex-détenus dans le camp saharien. Tous attendent, avec leurs familles, la fin totale du tabou depuis la visite de Mohammed VI à des membres des FAR libérés en 2000. Le nouveau roi franchit ce jour-là le rubicond en les saluant devant les caméras de TVM et 2M. “On a cru que c'était la fin de notre calvaire. Sidna allait prendre les choses en main”, se souvient un soldat, survivant de 14 ans de détention à Tindouf. Sept ans après la visite royale, l'homme est désabusé : “On ne veut plus entendre parler de nous. Nous sommes des indésirables pour l'armée”, lâche-t-il dépité. Ce vétéran de la guerre du Sahara a vécu le désenchantement le premier jour de sa liberté au Maroc, à son arrivée à la base aérienne d'Agadir où ont été accueillis la majorité des libérés de Tindouf. Par vagues successives, les quelque 2300 prisonniers de Tindouf ont vécu le même choc. Au moment précis où ils ont posé le pied hors de l'avion.
Héros de guerre ou personae non gratae ?
“Nous avons été accueillis comme des parias”, se souvient le capitaine Najab. Tous sont tombés de haut : “Nous les avions prévenus qu'ils ne seraient pas reçus comme des héros. Ils ne voulaient pas y croire et nous traitaient de menteurs”, se rappelle un fils d'ex-prisonnier à Tindouf. C'était la parole du rejeton contre celle des militaires. L'esprit de corps a été le plus fort : “A Tindouf, on avait entendu parler des difficultés rencontrées par les premiers libérés grâce aux lettres et aux échos qui nous parvenaient de temps en temps. Mais pour nous, il était impensable qu'on nous abandonne après toutes les souffrances endurées pour notre pays. Des membres des FAR nous ont rassurés à notre arrivée. On les a crus forcément, puisque nous étions entre militaires”, raconte un sous-officier libéré en 2004.
Tous ont eu pourtant droit, en guise de salut aux drapeaux, à une vague poignée de main d'un gradé. Ainsi qu'un paquetage militaire fait de bric et de broc : “On nous a donné des vêtements civils dépareillés. Certains ont eu droit à des uniformes, mais la couleur de leur tenue était différente afin de les distinguer des autres militaires de la base”, se souvient l'adjudant-chef Elyazami, pilote de Mirage F1 abattu en territoire ennemi. Une vexation parmi d'autres : “Nous avons subi les interrogatoires de plusieurs services de renseignements. Je sentais qu'on se méfiait de nous comme si nous étions des traîtres”, surenchérit le lieutenant Mohamed Astati, capturé en 1980 et libéré en 2003. L'homme a tenté de s'évader du camp en 1987, avant d'être capturé à quelques kilomètres du Mur de défense par une patrouille algérienne. “J'ai fait mon devoir de militaire en combattant et en tentant de m'échapper. Me considérer comme un traître est un comble !”.
Le climat de défiance, qui règne autour des libérés de Tindouf, trouve son origine dans les méthodes de propagande du Polisario. Certains militaires marocains sont passés à la radio du Front pour s'en prendre à Hassan II et (re)nier la marocanité du Sahara. Ce double crime de lèse majesté, concédé sous la torture, ne sera jamais excusable pour les têtes pensantes des FAR. “Le général Abdelaziz Bennani (contrôleur général des FAR) m'a affirmé que tous ceux qui n'ont pas essayé de s'évader sont des traîtres”, raconte l'adjudant-chef Elyazami. Lors de cet entretien, survenu quelques années après sa libération, l'adjudant-chef a ravalé son indignation. Il a salué le général Bennani comme un militaire se doit de saluer son supérieur : “Par respect pour son grade et l'institution. Mais pas pour la personne”.
source : tel quel (voir le site); larticle nest pas dans sa totalité, trop long!
Enquête.
Prisonniers de guerre. Héros sans gloire
Tindouf. Février 2003.
Rassemblement silencieux de
prisonniers de guerre marocains.
(GEERT VAN KESTEREN / MAGNUM)
Après 30 ans de captivité dans le désert, ils ont été libérés… puis abandonnés à leur sort. Aujourd’hui, ils réclament justice. Et dignité.
“Nous voulons marcher vers le palais royal pour exposer notre situation directement au roi. Nous n'avons plus rien à perdre, les forces de l'ordre peuvent nous tabasser si elles le veulent”, souffle Amina, une veuve de soldat. Son mari est mort au Sahara pour défendre l'intégrité territoriale du Maroc, comme les 18 000 veuves de guerre que compte le Maroc, d'après les estimations de l'Association des fils des martyrs
et des disparus du Sahara marocain (AFMDSM). Amina vivote à Sidi Slimane, ville de garnison où était stationné son époux. Une bourgade qui a donné son lot de chair à canon aux FAR lors du conflit du Sahara : “Plus de 64 veuves de guerre vivent ici”, explique Brahim Hajjam, président de l'Association. Il est lui-même orphelin de père. Son paternel, militaire de carrière, est mort en 1978 dans les premières années du conflit. “Ma mère a été convoquée à l'état major où on lui a annoncé la nouvelle sans ménagement”, se souvient Brahim Hajjam. L'annonce de la mort, justement : “Le service social des FAR a demandé une série de papiers administratifs à ma mère. Quand elle a demandé pourquoi, on lui a répondu de but en blanc que mon père était mort. Elle est tombée dans les pommes”, raconte Brahim. La mauvaise nouvelle tombe tel un couperet pour la mère de ce dernier. L'armée avait toujours refusé, jusque-là, de l'informer sur le sort de son mari.
“Du jour au lendemain, ma mère est devenue chef de famille, alors qu'elle ne sortait jamais de chez nous. Elle ignorait même le prix des denrées de base”, poursuit Hajjam. Elle s'est rattrapée depuis, par la force des choses : “J'ai raconté ma situation plusieurs fois à l'état major à Rabat qui m'a ignorée. Un jour de 1982, je me suis rendue avec une vingtaine d'autres femmes devant les portes du palais royal de Rabat. Au bout d'une journée d'attente sous le soleil, un secrétaire nous a reçues pour noter nos réclamations”, raconte la mère de Brahim Hajjam. Parmi les requêtes, percevoir la solde de son mari en totalité, amputée de la moitié suite à son décès au front, comme pour toutes les veuves de guerre du conflit saharien. La réponse sera loin d'être satisfaisante : “On nous a convoquées quelques semaines plus tard dans une salle à Sidi Slimane. La cérémonie était minable. Une table pleine de gâteaux et de limonade comme pour un anniversaire. Et des vêtements usés pour nos enfants ainsi que des albums-photo”, se souvient-elle. Des albums-photo à remplir sans le cliché du père absent.
Résiste, prouve que tu existes !
Brahim Hajjam décide de dénoncer cette situation en 1999, année où il crée son association. “On nous a mis des bâtons dans les roues d'entrée. On a aussi essayé de nous mettre en garde : attention, l'armée est un sujet dangereux !”. Fin de règne ou pas, Hassan II se n'est jamais départi d'un parti-pris définitif : refuser d'évoquer la question des militaires marocains détenus à Tindouf et, par ricochet, celle de leurs familles. Il a toujours préféré parler de “disparus”, euphémisme pour ne pas prononcer le mot de prisonniers. Le tabou.
Cette négation totale est une position adoptée par Hassan II dès le début du conflit. Ne jamais reconnaître les détenus marocains de Tindouf pour ne pas avoir à reconnaître le Polisario, ipso facto. Tous les “disparus” devront d'ailleurs leur libération à la médiation de pays étrangers qui en ont fait une cause humanitaire. Jamais aux bons offices du Maroc qui en avait fait une question stratégique. Pire, en 1984, Hassan II aurait refusé le survol du territoire national à un avion du CICR (Croix rouge) où se trouvent des militaires marocains libérés de Tindouf. Durant cette même période, nous assure-t-on, une dizaine de libérés arrivés au Maroc sont expulsés en Suisse par Hassan II.
À l'arrière, chez les familles des militaires détenus à Tindouf, le silence est aussi fortement conseillé. A partir des années 90, les damnés des camps du Polisario peuvent enfin correspondre avec leurs familles. Mais point trop n'en faut tout de même : “Les moqaddems et chioukh, chargés de distribuer le courrier des prisonniers à leurs familles, le faisaient avec mépris en menaçant ces dernières de tracasseries administratives. A cause de cette pression, certains parents ont demandé à leurs fils, détenus à Tindouf, d'arrêter de leur écrire afin de s'éviter des problèmes”, raconte un lieutenant. “Le courrier était si rare que celui qui recevait une lettre la lisait à beaucoup de ses camarades. Je vous laisse imaginer l'effet d'une telle nouvelle sur un prisonnier”.
Un dernier recours : Mohammed VI
“Tous les sit-in devant le Parlement et la délégation de l'ONU à Rabat n'ont servi à rien. Nous avons décidé de passer au stade supérieur : en appeler au roi”, martèle aujourd'hui Brahim Hajjam. La marche vers le palais royal que souhaite organiser son association regroupera toutes les veuves de soldats morts lors du conflit, ainsi que les épouses des militaires détenus à Tindouf. Une façon de souligner les dommages collatéraux de la guerre au Sahara : orphelins, veuves et familles séparées. S'adresser à Dieu plutôt qu'à ses saints est aussi le nouvel adage de l'Association marocaine des ex prisonniers de guerre de l'intégrité territoriale. Cet autre fer de lance du combat des ex de Tindouf a aussi décidé d'abattre la carte M6. Par l'intermédiaire du saint le plus proche de Dieu : Fouad Ali El Himma. “Je l'ai rencontré au Parlement pour lui exposer la situation dramatique des ex-prisonniers de Tindouf. Il m'a promis que le roi agirait à son retour de France”, raconte le capitaine Ali Najab, un pilote de chasse abattu dans le désert en 1978.
À sa libération en 2003, le capitaine Najab crée une association regroupant des militaires ex-détenus dans le camp saharien. Tous attendent, avec leurs familles, la fin totale du tabou depuis la visite de Mohammed VI à des membres des FAR libérés en 2000. Le nouveau roi franchit ce jour-là le rubicond en les saluant devant les caméras de TVM et 2M. “On a cru que c'était la fin de notre calvaire. Sidna allait prendre les choses en main”, se souvient un soldat, survivant de 14 ans de détention à Tindouf. Sept ans après la visite royale, l'homme est désabusé : “On ne veut plus entendre parler de nous. Nous sommes des indésirables pour l'armée”, lâche-t-il dépité. Ce vétéran de la guerre du Sahara a vécu le désenchantement le premier jour de sa liberté au Maroc, à son arrivée à la base aérienne d'Agadir où ont été accueillis la majorité des libérés de Tindouf. Par vagues successives, les quelque 2300 prisonniers de Tindouf ont vécu le même choc. Au moment précis où ils ont posé le pied hors de l'avion.
Héros de guerre ou personae non gratae ?
“Nous avons été accueillis comme des parias”, se souvient le capitaine Najab. Tous sont tombés de haut : “Nous les avions prévenus qu'ils ne seraient pas reçus comme des héros. Ils ne voulaient pas y croire et nous traitaient de menteurs”, se rappelle un fils d'ex-prisonnier à Tindouf. C'était la parole du rejeton contre celle des militaires. L'esprit de corps a été le plus fort : “A Tindouf, on avait entendu parler des difficultés rencontrées par les premiers libérés grâce aux lettres et aux échos qui nous parvenaient de temps en temps. Mais pour nous, il était impensable qu'on nous abandonne après toutes les souffrances endurées pour notre pays. Des membres des FAR nous ont rassurés à notre arrivée. On les a crus forcément, puisque nous étions entre militaires”, raconte un sous-officier libéré en 2004.
Tous ont eu pourtant droit, en guise de salut aux drapeaux, à une vague poignée de main d'un gradé. Ainsi qu'un paquetage militaire fait de bric et de broc : “On nous a donné des vêtements civils dépareillés. Certains ont eu droit à des uniformes, mais la couleur de leur tenue était différente afin de les distinguer des autres militaires de la base”, se souvient l'adjudant-chef Elyazami, pilote de Mirage F1 abattu en territoire ennemi. Une vexation parmi d'autres : “Nous avons subi les interrogatoires de plusieurs services de renseignements. Je sentais qu'on se méfiait de nous comme si nous étions des traîtres”, surenchérit le lieutenant Mohamed Astati, capturé en 1980 et libéré en 2003. L'homme a tenté de s'évader du camp en 1987, avant d'être capturé à quelques kilomètres du Mur de défense par une patrouille algérienne. “J'ai fait mon devoir de militaire en combattant et en tentant de m'échapper. Me considérer comme un traître est un comble !”.
Le climat de défiance, qui règne autour des libérés de Tindouf, trouve son origine dans les méthodes de propagande du Polisario. Certains militaires marocains sont passés à la radio du Front pour s'en prendre à Hassan II et (re)nier la marocanité du Sahara. Ce double crime de lèse majesté, concédé sous la torture, ne sera jamais excusable pour les têtes pensantes des FAR. “Le général Abdelaziz Bennani (contrôleur général des FAR) m'a affirmé que tous ceux qui n'ont pas essayé de s'évader sont des traîtres”, raconte l'adjudant-chef Elyazami. Lors de cet entretien, survenu quelques années après sa libération, l'adjudant-chef a ravalé son indignation. Il a salué le général Bennani comme un militaire se doit de saluer son supérieur : “Par respect pour son grade et l'institution. Mais pas pour la personne”.
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