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L'OMC au menu du conseil d’association Algérie-Union européenne

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  • L'OMC au menu du conseil d’association Algérie-Union européenne

    Le conseil d’association Algérie-Union européenne s’est tenu hier soir à Bruxelles en marge du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE, et en présence du ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci. Ce troisième conseil, depuis l’entrée en vigueur de l’accord d’association en septembre 2005, sera consacré à l’évaluation de la mise en œuvre de l’accord, à la lumière des deux visites à Alger en un mois, effectuées par les commissaires au Commerce et aux Relations extérieures et à la Politique de voisinage, respectivement M. Peter Mandelson et Mme Benita Ferrero-Waldner. De nombreuses questions restées en suspens et des actions de coopération restent à concrétiser et des contentieux commerciaux à régler, selon M. Mourad Medelci. Du point de vue de l’UE, il s’agit notamment de l’établissement d’un partenariat stratégique énergétique entre les deux parties et de l’accord sur l’immigration clandestine vers l’Europe, l’accélération de la libéralisation des services et des échanges de produits agricoles ainsi que le droit d’établissement.

    L’Algérie, elle, souhaite voir concrétiser la promesse d’aide à l’adhésion à l’OMC, la facilitation de l’octroi des visas, l’encouragement des investissements directs étrangers en Algérie et de l’assistance à la mise à niveau de son économie. Plus de deux années après l’entrée en vigueur, l’Algérie ne semble pas tirer profit de l’accord d’association. Au moment où le Maroc exporte pour 12,7 milliards d’euros, la Tunisie 11,5 milliards d’euros, les exportions hors hydrocarbures algériennes demeurent très faibles. Quelques mois après l’entrée en vigueur de l’accord d’association, des opérateurs économiques, chiffres à l’appui, avaient dénoncé le déséquilibre en faveur de l’UE, contenu dans l’accord. L’accès au marché européen de plus en plus difficile, assimilé à des barrières tarifaires. La multiplication des directives de l’UE pour faire entrer une marchandise sur le marché européen ; la politique des prix de référence pour les produits agricoles ; le calendrier d’entrée des marchandises et autres subventions européennes aux produits agricoles, autant d’instruments mis en œuvre par les Européens pour rendre l’entrée du produit algérien sur leur marché compliquée. Pas seulement, les exportations agricoles algériennes n’ont jamais atteint les contingents fixés. La production de produits agricoles frais de fruits et légumes n’arrive pas à se positionner sur le marché extérieur, en raison de contraintes internes, liée à la régulation, au conditionnement et à la norme et à la mise à niveau.

    “L’accord d’association ne nous rapporte rien”, a affirmé, hier, sur les ondes de la radio Chaîne III, le vice-président de l’Association nationale des exportateurs. Au-delà de la fragilité de leur structure qui est dominée essentiellement par les produits raffinés et les métaux non ferreux, les exportations hors hydrocarbures peinent à se développer en l’absence d’une réelle stratégie nationale. “L’exportation hors hydrocarbures n’est pas une priorité”, regrette-t-il. L’Union européenne, elle, consolide sa part sur le marché algérien, même si en raison principalement de l’envolée de l’euro par rapport au dollar, elle se voit menacée par les concurrences chinoise et asiatique. Cependant, les importations en provenance de l’Union européenne pourraient augmenter davantage avec l’entrée en vigueur, depuis septembre 2007, du démantèlement tarifaire sur les produits industriels. Sur un autre plan, l’accord d’association devait inciter les entreprises européennes à investir en Algérie.

    C’est du moins ce que les Européens avançaient comme argument, pour vendre aux Algériens l’accord d’association. Ce sont surtout les entreprises du Golfe, des pays émergents et de la Chine qui se sont engouffrées dans ce marché aux portes de l’Europe. Les entreprises européennes sont restées trop timides. Sur le plan économique, les insuffisances les plus criantes concernent la modestie des moyens du partenariat. Quelques dizaines de millions d’euros ont été dégagés pour la mise à niveau des quelques PME algériennes. L’Union européenne reconnaît que la ratification de l’accord d’association a été un exercice difficile pour les autorités algériennes qui ont principalement misé sur l’ancrage politique à l’union, plutôt que le libre-échange qui, en termes économiques, ne représente pas vraiment de valeur ajoutée pour l’Algérie. Il est peut-être temps aujourd’hui “de corriger”, de rendre le partenariat plus équilibré.

    source : Liberté
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