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En 2007, l’insolente santé des entreprises du CAC 40

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  • En 2007, l’insolente santé des entreprises du CAC 40

    iSubprimes, inflation qui revient, récession qui menace… «C’est la crise», entonnent les économistes depuis quelques mois. «Ah bon ?» répondent les sociétés du CAC 40. Et oui : comme l’année d’avant, et comme depuis un sacré bout de temps, les profits des plus grosses entreprises françaises cotées ont augmenté l’année dernière. En 2004, le bénéfice cumulé des entreprises composant l’indice phare de la Bourse de Paris était de 66 milliards. En 2005, de 84,5 milliards. En 2006, de 97,7 milliards. Pour 2007, la hausse devrait être limitée (de l’ordre de 2 %). Mais, pour la première fois, la barre symbolique des 100 milliards devrait être franchie.

    Jusqu’à hier, 39 entreprises avaient ainsi déjà communiqué leurs chiffres. Pour un total cumulé de 99 796 milliards d’euros (soit le total des bénéfices retranché des pertes réalisées par les entreprises dans le rouge). Et Lagardère, la dernière à publier aujourd’hui ses résultats, devrait permettre de franchir ce seuil. Le groupe de médias avait réalisé un bénéfice de 500 millions d’euros au premier semestre.

    Isolé. Explication de cette santé florissante, la crise financière n’a atteint que les sociétés… financières. Mais pas toutes. Le désastre de la Société générale (7 milliards d’euros brûlés à cause des subprimes et du comportement de son trader «vedette» Jérôme Kerviel, lire ci-contre) est isolé. Le Crédit agricole ou la banque franco-belge Dexia ont vu leur résultat baisser, mais affichent plusieurs milliards de bénéfices. Quant à BNP Paribas, il fait mieux que l’année dernière : + 7 % à 7,8 milliards. Comme Axa (+ 11 % à 5,6 milliards).

    Les entreprises industrielles, elles, n’ont pas été atteintes par la conjoncture. Certaines en ont même profité. Tel Total qui occupe, comme pour 2006, la première place de ce Top 40 des profits. Avec 12,2 milliards de profits, la major pétrolière a bénéficié de la hausse des prix du brut. Les tensions sur le marché énergétique ont aussi profité à Suez (+ 9 %), et à Gaz de France (+ 7,6). Quant à ArcelorMittal (+ 30 % de résultat, à 7,5 milliards), il a pu augmenter ses prix grâce à une demande mondiale en acier toujours poussée par la croissance chinoise et indienne. Massivement présentes sur ce continent, d’autres multinationales ont surfé sur la bonne santé économique de l’Asie. C’est le cas du secteur du luxe et des produits cosmétiques : L’Oréal fait + 29 %, PPR + 35 % et LVMH + 8 %.

    Plan. Deux entreprises, enfin, ont connu une année exceptionnelle. La vente de son pôle biscuit a permis à Danone d’afficher une hausse de son résultat de 300 %. Quant à Peugeot, son bénéfice a été multiplié par cinq, après une mauvaise année 2006, grâce aux premiers effets du plan initié par son PDG, Christian Streiff. Face à ces océans de profits, les trois entreprises déficitaires font mauvais genre, mais ne représentent pas grand-chose. Deux sont dans le secteur des équipementiers en électronique (Alcatel-Lucent et STMicroelectronics). Quant à EADS, sa perte doit être relativisée : les comptes du groupe sont affectés par son plan de restructuration et la baisse du dollar, tandis que ses commandes battent tous les records (lire page suivante).

    Parmi les salariés qui voient leur pouvoir d’achat stagner, ces 100 milliards vont faire des envieux. Mais les actionnaires, eux, se frottent déjà les mains. Le taux de distribution (le pourcentage du bénéfice réparti aux actionnaires) devrait augmenter par rapport à l’année dernière. Et c’est plus de 40 milliards d’euros qui devraient leur revenir sous forme de dividendes. Un autre chiffre appréciable. Et là aussi, un record.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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