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L'Algérie doit adopter une stratégie nationale pour les jeunes

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  • L'Algérie doit adopter une stratégie nationale pour les jeunes

    Un péril bien plus fatal que la tentation de l’exode pèse sur les jeunes Algériens. C’est celui des drogues de toute nature qui s’implantent de façon insidieuse chez des classes d’âge moralement et matériellement démunies. L’objectif des trafiquants qui tentent ainsi une telle mainmise sur ces populations fragiles est de créer chez elles un effet de dépendance fatidique. Du coup, c’est toute la société algérienne qui est en appel car il s’agit d’une responsabilité collective, et très lourde, face au phénomène de l’addiction aux drogues. Il y a bien sûr des institutions dont c’est la mission d’enrayer de tels trafics et d’identifier leurs commanditaires. Balzac écrivait qu’à l’origine de toutes les fortunes il y a un crime. C’est parfaitement vrai pour ce qui concerne le trafic abominable des stupéfiants et ses incidences sur la santé physique et moral des pays qui y sont confrontés. Il y a en effet des barons de la drogue qui entendent tirer des profits considérables au détriment de jeunes qui ont basculé dans l’addiction. Le problème est assez largement international, mais il convient certainement de ne pas le laisser prendre de l’ampleur, voire d’en éradiquer les racines. Additivement à l’action des autorités les plus légalement habilitées à y faire face, il y a obligatoirement le travail des parents, des enseignants, du tissu associatif et des espaces sportifs et culturels.

    Les jeunes qui tombent dans la consommation de drogues diverses sont en déficit de prise en charge et d’idéal après des échecs scolaires ou des épisodes familiaux aussi violents que la disparition d’un parent aimé ou d’un divorce. Le risque serait fortement relativisé si dans les villes algériennes, et à l’intérieur des quartiers réputés exposés, il y avait des cellules de prévention psychologiques. Il est préférable en effet d’endiguer un mal que d’avoir à le soigner. Il y a autant lieu de surveiller et protéger les frontières du pays que d’écouter, dans nos villes et villages, des jeunes souvent livrés à eux-mêmes et susceptibles de constituer des proies faciles. Il est plus gratifiant pour la société de disposer de jeunes qui privilégient la musique, la lecture ou le football à la consommation de psychotropes. Le danger est autant celui de voir les jeunes Algériens devenir des harraga que des victimes des trafiquants de drogue. C’est tout un environnement culturel et sportif qu’il convient de mettre en place dans les quartiers défavorisés. Former un sauteur en longueur ne demande pas des moyens colossaux. Il suffit d’une aire et d’un peu de sable. Et peut-être l’Algérie formera-t-elle ainsi un champion. De la même manière, il est possible d’ouvrir des conservatoires et des bibliothèques de proximité sur tout le territoire national. L’Etat a les capacités d’instituer des bourses de la vocation pour inciter les jeunes à se transcender au lieu de les laisser nourrir le sentiment d’être abandonnés alors qu’ils ont besoin d’accompagnement et de reconnaissance. Il y a aujourd’hui de l’argent jeté par les fenêtres plutôt que de servir une insertion intelligente de nombreux jeunes que le pays tout entier a le devoir d’arracher aux pernicieux marchands de la mort qui agissent sans état d’âme.

    source : el Watan
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