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Demande d'euthanasie de Chantal Sébire: les politiques prudents.

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  • Demande d'euthanasie de Chantal Sébire: les politiques prudents.

    PARIS.
    Trois ans après la loi sur la fin de vie, la demande d'euthanasie de Chantal Sébire, défigurée par une maladie incurable, relance un débat éthique face auquel les responsables politiques se montrent d'une grande prudence.

    Rappel du dilemme: mère de famille de 52 ans vivant près de Dijon, Mme Sébire a demandé mercredi à la justice le droit, à titre exceptionnel, d'être euthanasiée par un de ses médecins. La justice doit trancher lundi.
    Cette ancienne institutrice, mère de trois enfants, domiciliée à Plombières-les-Dijon (centre-est), souffre d'une "esthesioneuroblastome", une tumeur évolutive des sinus et de la cavité nasale.
    Cette maladie très rare - 200 cas recensés dans le monde en 20 ans - est incurable et provoque une déformation irréversible du visage et des souffrances "atroces", selon Mme Sébire, qui dit être allée ''au bout" de ce qu'elle peut supporter.
    Après avoir lancé un appel au secours dans les médias pour "qu'on l'accompagne dignement dans la mort", Mme Sébire a saisi la justice d'une "demande exceptionnelle" d'euthanasie. Le président du tribunal de grande instance de Dijon (centre-est) doit se prononcer lundi.
    Cette requête "est une première pour le monde judiciaire, mais nous ne demandons que l'application de la loi du 22 avril 2005 sur les droits des malades, dite Loi Léonetti ", assure son avocat, Me Gilles Antonowicz.
    Or cette loi tend à instaurer un droit au "laisser mourir", sans permettre aux médecins de pratiquer une euthanasie active.
    Son auteur, le député UMP Jean Léonetti, estime donc que "la demande formulée n'entre pas dans le cadre de la loi. C'est une demande de suicide assisté, pas une demande d'accompagnement de fin de vie".
    L'action de Mme Sébire "confine à une impasse, car en réalité elle rompt le dialogue entre le corps médical et le malade", poursuit-il.
    "S'il y avait un dialogue apaisé avec les médecins, on devrait trouver une solution apaisée", estime M. Léonetti, par ailleurs prêt "à réfléchir sur des problèmes majeurs de société, sans présager de la décision législative, de manière apaisée, et non pas à partir de cas individuels".
    A demi-mot, l'élu des Alpes-Maritimes pointe du doigt le lobbying de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), qui estime que "la loi doit s'adapter aux cas particuliers".
    Au sommet de l'Etat, la prudence est de mise. Le conseiller santé du président Nicolas Sarkozy, auquel Mme Sébire a écrit, lui a proposé "qu'un nouvel avis soit donné sur son cas par un collège de professionnels de la santé du plus haut niveau pour que l'on s'assure ensemble que toutes les ressources de la médecine sont épuisées".
    Le Premier ministre François Fillon a fait cet humble aveu: "la difficulté pour moi dans cette affaire, c'est qu'on est là aux limites de ce que la société peut dire, de ce que la loi peut faire".
    La garde des Sceaux Rachida Dati s'est montrée plus péremptoire: "Je considère que la médecine n'est pas là pour administrer des substances létales".
    Au Parlement, le député PS de la Nièvre, Gaëtan Gorce, qui a préparé la loi Léonetti avec Nadine Morano (UMP), souhaite aujourd'hui "évaluer les conditions de son application, et voir ce qu'elle résout ou pas".
    Pour les cas extrêmes, M. Gorce suggère une "exception d'euthanasie pour les personnes victimes de maladies incurables, qui souffrent". Cette décision pourrait être prise "par une commission de médecins et de juristes".
    "Je ne vais pas aussi loin que le droit à mourir, qui est une notion qui me gêne", ajoute M. Gorce.
    A titre personnel, l'ex-Premier ministre socialiste Laurent Fabius se montre "plutôt partisan d'aller dans le sens de la législation belge ou néerlandaise" qui légalise l'euthanasie, "en évitant évidemment tous les abus".
    Forte de ses convictions religieuses, la ministre du Logement Christine Boutin a pris la position inverse: "Il faut dire à cette femme qui a le visage abîmé qu'elle peut être aimée et que sa dignité dépasse cela".
    "On est en train d'instrumentaliser la détresse légitime de cette femme pour pouvoir essayer de légaliser l'euthanasie. Vous croyez vraiment que donner la mort c'est un geste d'amour? C'est un non-respect de la dignité de cette personne", s'est-elle indignée.


    Par Samir TOUNSI.
    Sources: AFP.
    La pire chose pour l'Homme, serait qu'il meurt idiot.
    De grâce épargnez-moi la prolixe, la syntaxe et la chiffrerie à tout va
    .
    Merci.
    " TOUCHE PAS A MA NAPPE ALBIENNE "
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