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Bush s'inquiète pour la première fois de l'effondrement du dollar

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  • Bush s'inquiète pour la première fois de l'effondrement du dollar

    C'est un tournant majeur dans la politique de changes des Etats-Unis. Pour la première fois, la Maison Blanche s'est publiquement inquiétée, mercredi 12 mars, de la chute du dollar.

    A la chaîne de télévision PBS qui lui demandait s'il voulait voir un "dollar plus fort", le président George Bush a répondu : "Absolument". " Ce ne sont pas des bonnes nouvelles", a-t-il dit après que l'euro eut franchi la barre de 1,55 dollar pour la première fois depuis son lancement en 1999. Jeudi matin, la monnaie européenne dépassait 1,56 dollar.

    Jusqu'à présent, Washington se contentait de rappeler régulièrement qu'"un dollar fort est dans l'intérêt des Etats-Unis". Cette formule, depuis plusieurs années, était devenue presque rituelle et ne retenait plus guère l'attention des marchés. Une anecdote avait illustré la vacuité de cette expression : un secrétaire américain au Trésor à qui on avait demandé, lors d'une conférence de presse, ce qu'il entendait précisément par "dollar fort", avait pris un billet de 10 dollars entre ses deux mains, avait tenté en vain de le déchirer, pour conclure : "Ça, c'est un dollar fort."


    En acceptant d'accoler l'adverbe "plus" à l'adjectif "fort", George Bush indique un changement de cap. Pour l'instant, l'affaiblissement du dollar semblait donner entière satisfaction à la Maison Blanche. Il permettait de stimuler les exportations au moment même où la demande intérieure, en raison de la crise des subprimes, ralentit fortement.


    CONSÉQUENCES INFLATIONNISTES


    Mais l'accélération récente de la chute du billet vert, hors de tout contrôle, a changé la donne. Washington craint d'abord les conséquences inflationnistes d'un plongeon du dollar. "Une des raisons pour lesquelles je suis favorable à un dollar fort, c'est parce que (...) je crois que cela aide les gens à faire face à l'inflation, a déclaré M. Bush, mercredi.

    L'affaiblissement du dollar a affecté notre capacité à acheter de l'énergie. (...) Notre dollar ne permet plus d'acheter autant de barils de pétrole qu'avant, et cela fait plus cher pour les Américains."

    Surtout, la Maison Blanche redoute un mouvement de défiance généralisé des investisseurs internationaux vis-à-vis des actifs financiers américains, susceptible de provoquer un grave problème de financement du déficit des Etats-Unis. Les investisseurs chinois, notamment, pourraient ne plus vouloir acheter des emprunts d'Etat américains ou se débarrasser de ceux qu'ils détiennent s'ils redoutent des pertes de change trop importantes. Ce qui pourrait provoquer une envolée des taux d'intérêt à long terme, aux effets dévastateurs pour l'économie américaine.

    "Nous pouvons signaler au monde que leur capital est le bienvenu aux Etats-Unis, que nous allons combattre le protectionnisme et que nous allons nous occuper" des difficultés que traverse actuellement l'économie américaine, a-t-il dit.

    Au-delà d'un changement de ton dans les commentaires de la Maison Blanche à propos du marché des changes, que peuvent faire les Etats-Unis pour éviter un effondrement du dollar ? Un moyen de faire remonter le dollar serait de mettre un terme à la baisse des taux de la Réserve fédérale américaine. Une solution à laquelle ne croient guère les experts, dans la mesure où la Fed, d'une part, est indépendante et, d'autre part, n'est pas chargée de la politique de change.

    Une autre arme consisterait à intervenir sur le marché des changes. Mais les Etats-Unis considèrent que dans un système de changes flottants, le cours des devises doit être librement fixé par les marchés, sans intervention directe de l'Etat. "Il y a certaines choses que nous pouvons faire", a expliqué, évasif, M. Bush.

    La politique de change traditionnelle de la Maison Blanche, celle de "benign neglect" - douce négligence - vis-à-vis du dollar, avait été résumée un jour par un haut dirigeant américain : "Le dollar, c'est notre monnaie, mais c'est votre problème." Apparemment, c'est en train de devenir le problème des Etats-Unis.

    Pierre-Antoine Delhommais (Le Monde)

  • #2
    les américains ne se soucient guère de leur $, la guerre de l'irak leur a coûté 3000 mrds, autant que la richesse créee en une année par la chine. Il faut financer cette guerre et aussi réduire la balance commerciale déficitaire. Le prix plancher du $ face à l'€ n'est pas encore atteint, puisque la politique monétaire de la fed laisse filer le $ et baisse le tx d'interet. D'autre part la première économie de l'UE et de la zone euro, l'allemagne, ne semble pas très affectée par la surrévaluation de l'€.

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    • #3
      Bush s'inquiète pour la première fois de l'effondrement du dollar

      La Chine n'a plus besoin de l'Amérique, avec ses 300 millions de cadres appartenant à la classe moyenne et ayant un pouvoir d'achat à faire pâlir un Américain, elle peut se passer de ses exportations.
      Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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