« Le Soir d'Algérie », quotidien paraissant à Alger, s'est fendu d'un témoignage de l'un de ses lecteurs dont il convient de mettre le message en exergue. Ni plus ni moins, le lecteur a lancé un appel à l'Algérie et au Maroc pour ouvrir des négociations directes sur le devenir du Sahara et, au-delà, pour l'édification du Grand Maghreb. A moins d'une semaine de la reprise des négociations du 4ème round prévues à Manhasset (New York), ce témoignage porte à conséquence. Il dit haut ce qu'une très grande majorité d'Algériens pensent bas. Il reflète aussi une manière de révolte et de colère rentrée d'un peuple qui n'en finit pas d'être perplexe et ahuri devant l'inexplicable paralysie dans cette construction du Maghreb entravée qui trouve son origine principale dans l'attitude de son gouvernement.
Sans doute devrait-on se réjouir que des consciences s'élèvent en Algérie pour dénoncer ce pourrissement dans les relations avec le Maroc. A vrai dire, il en a toujours existé de ces « consciences lumineuses » et révoltées qui ne se sont jamais faites à l'idée scabreuse de ce conflit artificiel. De Mohamed Lebjaoui à feu Mohamed Boudiaf qui, après avoir passé plus de trente-cinq en exil à Kénitra, a regagné l'Algérie pour y être assassiné au motif qu'il s'opposait avec énergie à la mascarade d'un Etat fantoche au Sahara que l'ancien président Boumedienne et ses successeurs entendaient imposer.
« Je me sens désemparé et, surtout, révolté par cette situation depuis que je me suis rendu au Maroc en août et en décembre derniers et j'ai bien constaté qu'il n'y avait aucune suspicion à mon égard malgré ma citoyenneté algérienne, c'est même le contraire ». C'est même le contraire, en effet ! Celui qui parle, citoyen algérien Lambda, est à coup sûr à l'image de millions d'autres qui ont à cœur de voir la relation maroco-algérienne retrouver sa force, sa profondeur et sa raison d'être. Ils déchantent face à cette insondable hargne que le pouvoir algérien met à l'endroit du Maroc. « L'UMA, homme malade de l'Afrique et du monde méditerranéen » ! Les Algériens se retrouvent derrière cette métaphore douloureuse, au point qu'ils commencent à douter fort de la manière unilatérale et caricaturale dont leur gouvernement entend leur présenter l'affaire du Sahara.
Force nous est de constater qu'au-delà des propagandes et des campagnes d'hostilité orchestrées contre le Maroc, le peuple algérien n'en demeure pas moins averti sur la réalité et notamment les soubassements d'un conflit fabriqué de toutes pièces et qui, à rebours de l'idéal maghrébin, n'en finit jamais de détruire le rêve que caressent quelque 100 millions de citoyens de la région. Car, voilà enfin un regroupement géopolitique, économique, un espace social aux ressources naturelles, agricoles, humaines et intellectuelles qui est paralysé, systématiquement combattu au nom d'une froide Realpolitik dont on ne mesure pas les répercussions graves. Le Maghreb, devrait-on dire encore, n'appartient ni aux chefs d'Etat, ni aux gouvernements ou à quelque force que ce soit, mais aux peuples !
Or, l'appellation « Maghreb des peuples », qui avait autrefois fait fortune dans les cœurs et mobilisé tout le monde, est à présent plus que jamais fourvoyée dans les dédales de l'opportunisme et sacrifiée sur l'autel du cynisme. Tandis que partout dans le monde, des groupements et des ensembles se constituent ou se refont, et que les Etats coordonnent leurs initiatives vers la convergence d'un même objectif, en l'occurrence celui du développement et de la croissance, au Maghreb nous en sommes encore aux archaïsmes et aux anachronismes des siècles passés. Il n'est pas meilleur moyen de tuer notre idéal à petit feu…
source: le matin
Sans doute devrait-on se réjouir que des consciences s'élèvent en Algérie pour dénoncer ce pourrissement dans les relations avec le Maroc. A vrai dire, il en a toujours existé de ces « consciences lumineuses » et révoltées qui ne se sont jamais faites à l'idée scabreuse de ce conflit artificiel. De Mohamed Lebjaoui à feu Mohamed Boudiaf qui, après avoir passé plus de trente-cinq en exil à Kénitra, a regagné l'Algérie pour y être assassiné au motif qu'il s'opposait avec énergie à la mascarade d'un Etat fantoche au Sahara que l'ancien président Boumedienne et ses successeurs entendaient imposer.
« Je me sens désemparé et, surtout, révolté par cette situation depuis que je me suis rendu au Maroc en août et en décembre derniers et j'ai bien constaté qu'il n'y avait aucune suspicion à mon égard malgré ma citoyenneté algérienne, c'est même le contraire ». C'est même le contraire, en effet ! Celui qui parle, citoyen algérien Lambda, est à coup sûr à l'image de millions d'autres qui ont à cœur de voir la relation maroco-algérienne retrouver sa force, sa profondeur et sa raison d'être. Ils déchantent face à cette insondable hargne que le pouvoir algérien met à l'endroit du Maroc. « L'UMA, homme malade de l'Afrique et du monde méditerranéen » ! Les Algériens se retrouvent derrière cette métaphore douloureuse, au point qu'ils commencent à douter fort de la manière unilatérale et caricaturale dont leur gouvernement entend leur présenter l'affaire du Sahara.
Force nous est de constater qu'au-delà des propagandes et des campagnes d'hostilité orchestrées contre le Maroc, le peuple algérien n'en demeure pas moins averti sur la réalité et notamment les soubassements d'un conflit fabriqué de toutes pièces et qui, à rebours de l'idéal maghrébin, n'en finit jamais de détruire le rêve que caressent quelque 100 millions de citoyens de la région. Car, voilà enfin un regroupement géopolitique, économique, un espace social aux ressources naturelles, agricoles, humaines et intellectuelles qui est paralysé, systématiquement combattu au nom d'une froide Realpolitik dont on ne mesure pas les répercussions graves. Le Maghreb, devrait-on dire encore, n'appartient ni aux chefs d'Etat, ni aux gouvernements ou à quelque force que ce soit, mais aux peuples !
Or, l'appellation « Maghreb des peuples », qui avait autrefois fait fortune dans les cœurs et mobilisé tout le monde, est à présent plus que jamais fourvoyée dans les dédales de l'opportunisme et sacrifiée sur l'autel du cynisme. Tandis que partout dans le monde, des groupements et des ensembles se constituent ou se refont, et que les Etats coordonnent leurs initiatives vers la convergence d'un même objectif, en l'occurrence celui du développement et de la croissance, au Maghreb nous en sommes encore aux archaïsmes et aux anachronismes des siècles passés. Il n'est pas meilleur moyen de tuer notre idéal à petit feu…
source: le matin
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