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“Notre avenir est en Algérie”

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    Deuxième forum du REAGE à Paris

    Le deuxième forum du Reage a aussi valu par des témoignages de jeunes entrepreneurs ayant décidé de prendre le risque Algérie en y créant des entreprises. Ils ont été nombreux à prendre le micro pour faire part de leur “succes story”. C'est quasiment le même constat et quasiment avec les mêmes mots, à savoir “l'existence d'opportunités considérables en Algérie”, mais aussi la difficulté à concrétiser un projet.

    Le deuxième forum du Reage (Réseau des Algériens de grandes écoles), qui s'est tenu samedi dernier à Paris, à l'École supérieure de commerce, aura été un franc succès. À la fin de la manifestation, achevée autour d'un cocktail bon enfant, Fatah Ouzani, le président du Reage, ne cachait pas d'ailleurs sa satisfaction.

    Voir, en effet, autant de monde défiler toute le journée pour visiter les différents stands augure d'un bel avenir pour cette organisation portée par des jeunes issus des universités qui ont l'Algérie dans le cœur. Cevital, Aigle Azur, Danone, IBM Algérie, Caci, Nedjma, Deloite, Société Générale, Epad, KPMG, Alstom et d'autres boîtes qui représentent le nouveau visage de l'économie algérienne ont vu leur stands pris d'assaut par des étudiants en quête de bonnes opportunités, des hommes d'affaires, de simples bandeaux poussés par la curiosité d'en savoir plus sur cette “Algérie qui bouge”.

    Au four et au moulin, Fatah Ouzani a ouvert le deuxième forum par une prise de parole improvisée dans la cour de l'école, dont lui-même est issu, après y avoir fait de brillantes études. Il constate d'abord que le Reage “a grandi en enregistrant d'autres arrivées”. Et de rappeler, juste après, les objectifs du Reage, à savoir “accompagner la dynamique de développement économique en Algérie, à travers des profils de formation et des compétences capables de tirer l'économie algérienne vers des standards d'efficacité et de compétitivité”.

    Le président du Reage explique aussi dans son intervention liminaire que l'objectif de cette organisation est de “servir de lubrifiant” aux relations entre l'Algérie et la France. Parmi les invités de marque à ce second forum, l'ex-Premier ministre dans les années 1980, Mme Edith Cresson, qui préside la commission économique de la Fondation algéro-française. Mme Cresson a d'abord évoqué ses multiples rencontres avec les responsables économiques algériens pour renforcer les relations économiques.

    Elle a noté l'existence de “chefs d'entreprise, de fonctionnaires, tous motivés pour mettre le cap sur l'Algérie”. L’ancien Premier ministre du président Mitterrand a noté également “l'évolution du contexte économique” en Algérie. Au-delà de ce constat, elle plaide surtout pour que les relations algéro-françaises dépassent “la dimension technique et commerciale pour intégrer aussi une dimension humaine”, compte tenu, a-t-elle mis en avant, du passé commun entre nos deux pays. Pour Édith Cresson, les éléments du Reage “sont de futurs entrepreneurs appartenant à une génération qui doit prendre conscience des changements intervenus dans le monde en intégrant dans leur démarche la dimension européenne et méditerranéenne”.

    Ali Abou a parlé, de son côté, de l'internationalisation de l'entreprise algérienne et de l'apport de la diaspora pour sa mise à niveau. Tout en revenant sur la décennie de violence, qui a poussé des milliers d'intellectuels et d’universitaires à l'exil forcé, Ali Abou a noté qu'il n'existe pas de cadre réglementaire qui définit le mode d'intervention de la diaspora dans le processus d'internationalisation des entreprises algériennes. Il a noté enfin l'insuffisance de compétences et d'expérience sur le marché national et propose “la définition d'un cadre de partenariat entre les Chambres de commerce et le Reage”.

    Pour sa part, Marc Boutellier, chef de la mission économique à l'ambassade de France, a surtout tenté de battre en brèche l'idée reçue selon laquelle les investisseurs français sont frileux. Chiffres à l'appui, il démontre la prééminence des entreprises françaises en dehors du secteur des hydrocarbures. À titre d’exemple, il prend l'année 2007 pour noter que la France est le premier fournisseur de l'Algérie avec un taux de 17%, suivie de l'Italie et de la Chine.

    Le deuxième forum du Reage a aussi valu par des témoignages de jeunes entrepreneurs ayant décidé de prendre le risque Algérie, en y créant des entreprises. Ils ont été nombreux à prendre le micro pour faire part de leur “succes story”.

    C'est quasiment le même constat et quasiment avec les mêmes mots, à savoir “l'existence d'opportunités considérables en Algérie”, mais aussi la difficulté à concrétiser un projet. En cause, la bureaucratie. “Pour créer mon entreprise, raconte Farouk, j’ai dû me soumettre à une cinquantaine de procédures administratives, alors qu'en Tunisie et au Maroc, c’est bien plus simple et ça prend moins de temps. Mais je ne me suis pas découragé et j'ai réussi. J'emploie actuellement 130 personnes.”

    Amel et sa sœur habitent à Strasbourg, elles veulent créer une société de nettoyage.
    Elles ont déjà entrepris des contacts à Alger et chargé un commissaire aux comptes pour les procédures. Elles ne cachent pas pour autant leurs appréhensions. “Il y a des promesses, mais on ne sait pas s'il y a quelque chose derrière les mots”, s'inquiète l'une d'elles, qui croit néanmoins dur comme fer que “l'avenir c'est en Algérie. Il faut se battre contre les inerties et les freinages bureaucratiques”.

    Salah, qui a fait l'université Paris Dauphine, se plaint pour sa part de la discrimination dont sont victimes les expatriés algériens engagés par les entreprises françaises en Algérie. “Nous avons fait les mêmes études, mais au niveau des salaires, ces entreprises nous proposent des salaires inférieurs à ceux des Européens”, s'insurge-t-il. À travers les témoignages et les interventions des uns et des autres, il se dégage nettement un sentiment chez ces jeunes du Reage, à savoir que leur avenir est en Algérie, en mettant à profit leurs compétences et leur savoir étalonné sur les standards internationaux, pour sortir l'économie algérienne de son marasme structurel.

    Et c'est l'avis de Réda Hamiani, du FCE, qui n'a pas manqué de positiver l'initiative du Reage : “C'est une bonne chose, il faut que ce type d'expérience se répète. Ces jeunes ont un savoir, des compétences, des capacités managériales dont les sociétés algériennes ont aujourd'hui besoin.” Ces jeunes du Reage ont un autre atout. “Ils connaissent les sociétés étrangères, ils peuvent donc exercer sur elles une influence, du lobbying pour les ramener en Algérie”, estime Hamiani qui reproche cependant au Reage “son caractère un peu élitiste”.

    Une observation que n’a pas manqué de prendre en considération Fatah Ouzani, le président du Reage, qui a d'ores et déjà mis sur les rails la troisième édition du forum qui prendra une nouvelle dimension. Rendez-vous donc pour 2009.

    N. S. (Liberté)
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