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Deux églises protestantes fermées à Tizi Ouzou

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  • Deux églises protestantes fermées à Tizi Ouzou

    La pression s'accentue sur l'Église protestante d'Algérie. La wilaya de Tizi Ouzou vient, en effet, de suspendre deux temples protestants qui comptent respectivement 700 et 200 membres, a indiqué, hier à l'AFP, le pasteur Mustapha Krim, président de l'Église protestante d'Algérie. L’église de la Nouvelle Ville et celle de Tafath resteront fermées jusqu'à ce qu'elles reçoivent un “certificat de conformité” pour l'exercice de leur culte, a précisé le révérend. Cette décision a été prise dans le cadre de la nouvelle loi de mars 2006, qui interdit l'exercice d'un culte non musulman “en dehors des édifices prévus à cet effet” et “subordonne l'affectation des édifices pour l'exercice (d'un tel) culte à l'obtention d'une autorisation préalable”. L'exercice d'un culte non musulman est soumis à une autorisation préalable de la wilaya, et ses adeptes doivent se constituer en association pour le pratiquer, selon un décret exécutif datant de juin 2007, pris en application de la loi de 2006.

    Selon ce décret, le wali peut interdire les rassemblements de non-musulmans s'ils “constituent un danger pour la sauvegarde de l'ordre public”, ou imposer leur transfert dans un autre lieu que celui initialement prévu par les organisateurs. Le pasteur Mustapha Krim a également affirmé à l'AFP que la wilaya de Tizi Ouzou a convoqué les responsables de l'Église protestante de Larbaâ Nath Irathen, “sans doute pour leur notifier la même demande”, a-t-il dit. Il a ajouté qu'à sa connaissance, l'Église protestante de Béjaïa n'avait reçu pour le moment aucune notification de fermeture. Le pasteur a précisé qu'il n'avait “pas l'intention de fermer les églises concernées” et qu'il allait “demander une audience à la wilaya de Tizi Ouzou pour présenter le dossier complet autorisant ces églises à exercer leur activité en toute légalité”. Les églises sommées de se conformer à la réglementation existaient avant l'entrée en vigueur de la loi de 2006 et l'application à leur encontre du texte aurait “un caractère rétroactif qui serait inacceptable”, a estimé le chef de l'Église protestante d'Algérie.

    Cette affaire intervient alors qu'une vive polémique oppose, depuis plusieurs semaines, responsables religieux musulmans et dignitaires chrétiens, accusés de prosélytisme. L'Église évangéliste en est la principale cible. Récemment implantée dans le pays, elle compterait quelque 50 000 adeptes dont 10 000 pratiquants, regroupés dans 33 communautés, selon Mustapha Krim. Peu de temps avant, l'ancien président de l'Église protestante, l'Américain Hugh Johnson, 74 ans, à la retraite depuis 2006, avait été sommé de quitter le territoire avant le 11 mars. Le recours du pasteur contre cette décision du ministère de l'Intérieur est en cours d'examen devant le Conseil d'État.

    source : Liberté
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