A place «El-Khadem», la saleté et les immondices viennent de signer «la victoire». Et pourtant, c'était la place de la Victoire avant de devenir la place El-Bachir El-Ibrahimi. Mais il n'y a aucune présence de «victoire» ou du «penseur» sur l'une des placettes les plus importantes du centre-ville. Les Tlemcéniens assistent, les bras croisés, à la dégénérescence et à la clochardisation de la cité. Blass El-Khadem ne fait pas partie du programme de réhabilitation de la ville parce que justement elle a servi à réhabiliter les petits commerces à la sauvette qui bouchaient Derb Sidi Hamed et la rue Basse. Du provisoire, avaient dit les hauts responsables de la wilaya et de l'APC à l'époque. Du provisoire qui dure et qui dénature le centre-ville. Sans pour cela avoir éradiqué le commerce illicite de Derb Sidi Hamed et de la rue Basse. Mais, ce qui fait peur aux riverains, c'est que rien n'augure d'un bon présage en cas d'incendie car il n'existe pas de couloir de sécurité. Les espaces libres sur les flancs du bidonville ont été transformés en parking bien gardé par des hommes tenant gourdin et autres armes blanches. Et la rue du Commandant Mokhtari qui y mène est fermée par d'autres vendeurs à la sauvette bravant les services de sécurité, avec leurs tréteaux bancals ou leurs charrettes brinquebalantes.
Les stands ne sont que «fétus de paille» réalisés au jour le jour par des résidus de cartons d'emballage, de bâche, de toile mais surtout de plastique et autres matériaux inflammables cadrant mal avec le bâti colonial qui a perdu de son attrait d'antan. Et pourtant ce genre de commerce qu'abrite le bidonville de Blass El-Khadem, lingerie féminine en particulier, couvertures et tapis, jouets en peluche, ustensiles de cuisine, existent partout dans les boutiques alentour.
Cependant ce qui frappe la vue et l'amour-propre du Tlemcénien, qui sait que sa ville n'est plus une ville d'art et d'histoire, ce sont les ordures ménagères qui, chaque jour que Dieu fait, en plein centre-ville s'amoncellent à partir de 16 heures autour des platanes séculaires car la benne-ramasseuse-tasseuse n'y entre pas, les véhicules garés çà et là et les squatters lui interdisent l'accès. La police n'y peut rien car parfois les vendeurs leur brandissent des autorisations - de complaisance en général - et a d'autres chats à fouetter avec les mendiants qui figurent parmi ceux qui y trouvent leur compte. Ce n'est que lorsqu'elle prend place avant eux, le matin, que l'ordre est maintenu, sinon... Les visiteurs qui viennent chaque jour pour se ravitailler à Blass El-Khadem ont un regard écoeuré de cet état de fait et ne se donnent pas la peine de comprendre la situation ou de juger ceux qui laissent cette situation dans la déliquescence. Ils font leurs emplettes à bon marché et s'en vont médisant parfois des riverains qui sont obligés de jeter leurs immondices sur la voie publique à quelques mètres de la mairie sans pour autant voir d'un mauvais oeil le taudis duquel elles sont sorties.
Cet espace, qui est une véritable plaie béante, défigure le centre-ville, mais dévalorise aussi le mythique hôtel El-Maghreb, détruit par une bombe dans les années 90, et, tout proches, les remparts du Mechouar. A plusieurs reprises, les riverains mais aussi les commerçants de la rue Commandant Mokhtari se sont plaints et ont demandé la délocalisation du bidonville de Blass El-Khadem pour retrouver leur placette avec sa vasque et l'ombre des platanes séculaires. Mais devant la fuite en avant des élus locaux et des responsables de l'urbanisme, ils ont dû se résigner à cette situation. Leur souci, maintenant, est leur sécurité et leur qualité de vie vraiment atteinte. Et cela, disent-ils, en plein centre-ville.
par Belbachir Djelloul
Le Quotidien D'Oran
Les stands ne sont que «fétus de paille» réalisés au jour le jour par des résidus de cartons d'emballage, de bâche, de toile mais surtout de plastique et autres matériaux inflammables cadrant mal avec le bâti colonial qui a perdu de son attrait d'antan. Et pourtant ce genre de commerce qu'abrite le bidonville de Blass El-Khadem, lingerie féminine en particulier, couvertures et tapis, jouets en peluche, ustensiles de cuisine, existent partout dans les boutiques alentour.
Cependant ce qui frappe la vue et l'amour-propre du Tlemcénien, qui sait que sa ville n'est plus une ville d'art et d'histoire, ce sont les ordures ménagères qui, chaque jour que Dieu fait, en plein centre-ville s'amoncellent à partir de 16 heures autour des platanes séculaires car la benne-ramasseuse-tasseuse n'y entre pas, les véhicules garés çà et là et les squatters lui interdisent l'accès. La police n'y peut rien car parfois les vendeurs leur brandissent des autorisations - de complaisance en général - et a d'autres chats à fouetter avec les mendiants qui figurent parmi ceux qui y trouvent leur compte. Ce n'est que lorsqu'elle prend place avant eux, le matin, que l'ordre est maintenu, sinon... Les visiteurs qui viennent chaque jour pour se ravitailler à Blass El-Khadem ont un regard écoeuré de cet état de fait et ne se donnent pas la peine de comprendre la situation ou de juger ceux qui laissent cette situation dans la déliquescence. Ils font leurs emplettes à bon marché et s'en vont médisant parfois des riverains qui sont obligés de jeter leurs immondices sur la voie publique à quelques mètres de la mairie sans pour autant voir d'un mauvais oeil le taudis duquel elles sont sorties.
Cet espace, qui est une véritable plaie béante, défigure le centre-ville, mais dévalorise aussi le mythique hôtel El-Maghreb, détruit par une bombe dans les années 90, et, tout proches, les remparts du Mechouar. A plusieurs reprises, les riverains mais aussi les commerçants de la rue Commandant Mokhtari se sont plaints et ont demandé la délocalisation du bidonville de Blass El-Khadem pour retrouver leur placette avec sa vasque et l'ombre des platanes séculaires. Mais devant la fuite en avant des élus locaux et des responsables de l'urbanisme, ils ont dû se résigner à cette situation. Leur souci, maintenant, est leur sécurité et leur qualité de vie vraiment atteinte. Et cela, disent-ils, en plein centre-ville.
par Belbachir Djelloul
Le Quotidien D'Oran
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