Drôle de temps et drôles de mœurs que celles qui tendent à s’instaurer en Algérie. Fini aussi le temps du «nif». Aujourd’hui, on assiste à des scènes et on enregistre des déclarations inimaginables il y a de cela quelques années, et que même la déliquescence de l’Etat ne saurait tolérer. Un exemple qui n’honore point mais qui met en évidence ce changement de mentalité intervenu chez l’Algérien que rien ni personne ne sauraient justifier et ce, quel que soit l’angle sous lequel il sera défendu.
Ainsi, dans leur lutte en vue d’arracher ce qu’ils estiment être leurs droits légitimes, les enseignants contractuels ont franchi un pas qui n’aurait jamais dû l’être. Ils ont menacé de s’adresser aux ambassades étrangères pour poser leurs problèmes et faire part de leurs revendications, si jamais les autorités algériennes concernées ne répondaient favorablement pas à leurs doléances réitérées lors d’un sit in organisé ce lundi devant le ministère de l’Education nationale. L’information est rapportée par un confrère, qui ajoute que ces enseignants contractuels s’adresseront en premier lieu à l’ambassade américaine, avant de poursuivre leur démarche auprès d’autres chancelleries étrangères.
C’est là sans nul doute un dérapage des plus graves et qui ne peut que nuire au mouvement syndical autonome en quête de reconnaissance et d’un statut social au même titre que l’UGTA. Et pour cause, si dans le fond on peut éprouver de la sympathie pour ce corps de l’éducation nationale engagé dans une lutte en vue de faire aboutir ses droits, force est de rappeler à ses représentants syndicaux que la nouvelle forme qu’ils veulent donner à cette lutte est des plus condamnables. Une forme d’autant plus grave et plus impardonnable encore qu’elle s’apparente à une «menace» ou à un «chantage» inacceptable que l’on veut exercer contre son propre Etat d’une part et qui intervient bizarrement, d’autre part, après la levée de boucliers qui ont suivi les révélations faites par MM. Azzi (président de la cellule de réconciliation nationale), Taazibt (député PT) et Bourzane (vice-président de l’Association des parlementaires) relatives à ce qui a été tout simplement assimilé à une ingérence de l’ambassadeur américain à Alger, Robert S. Ford, dans les affaires internes du pays. En effet, ce diplomate en poste dans la capitale algérienne avait organisé une série de rencontres avec des responsables de partis algériens et du mouvement associatif durant lesquelles il a soumis ses «invités» à un interrogatoire qui tournait autour de sujets algéro-algériens, portant notamment sur la révision de la Constitution, le troisième mandat et les raisons de la fronde sociale. Une initiative qui constitue de toute évidence un manquement grave aux règles diplomatiques auxquelles est tenu de se conformer tout diplomate en poste et que Robert S. Ford ne pouvait ignorer. Un manquement qui, s’il a été dénoncé, malheureusement par peu de responsables de formations politiques parmi ceux reçus, n’en n’a pas moins suscité la réprobation du gouvernement algérien. Et pour cause. L’attitude de cet ambassadeur est, pour Alger, et c’est le moins que l’on puisse la qualifier, injustifiable. Faisant fi de la réaction algérienne, les représentants des enseignants contractuels annoncent sans la moindre retenue leur intention «d’internationaliser» leur conflit et ce, en s’adressant à l’ambassadeur américain et à d’autres représentants de chancelleries occidentales. Ces syndicalistes sont-ils conscients de la gravité de leur geste ? Il est présentement difficile de répondre.
Pourtant, affirmer que ces représentants syndicaux agissent en toute connaissance de cause signifierait bien des choses et dévoilerait bien des desseins. Pour preuve, leur premier choix s’est porté sur l’ambassade américaine. Ce qui lui donne une toute sa signification, qui ne peut être que politique. Alors, à quoi joue-t-on ? Croit-on être en mesure de pousser Washington à faire pression sur Alger ? Quoi qu’il en soit, il reste que cet épisode rappelle celui vécu durant les années où l’Algérie était à feu et à sang. A cette époque, d’aucuns en appelaient à des parties étrangères, les priant de venir enquêter sur la situation sécuritaire en Algérie. Quelle leçon tirer, en définitive ? La première qui viendrait à l’esprit est que le mal est en nous. Et Robert S Ford le sait. Mieux, il a certainement dû prendre la mesure de toute la disponibilité dont font preuve certains de nos compatriotes. Sinon, il ne se serait pas risqué à leur faire subir l’interrogatoire dénoncé par quelques uns seulement. Aujourd’hui, encouragé par l’annonce de ce syndicat, il est en droit de croire qu’il peut se permettre d’autres écarts à l’avenir. Pourtant, il aurait tort. Car il y aura toujours au moins une personne pour dénoncer toute tentative d’ingérence dans les affaires internes. Car cette personne n’aura pas été corrompue par des dollars ou des euros, versés sous une forme certes enjolivée pour préserver les apparences.
Nadia Kerraz
Ainsi, dans leur lutte en vue d’arracher ce qu’ils estiment être leurs droits légitimes, les enseignants contractuels ont franchi un pas qui n’aurait jamais dû l’être. Ils ont menacé de s’adresser aux ambassades étrangères pour poser leurs problèmes et faire part de leurs revendications, si jamais les autorités algériennes concernées ne répondaient favorablement pas à leurs doléances réitérées lors d’un sit in organisé ce lundi devant le ministère de l’Education nationale. L’information est rapportée par un confrère, qui ajoute que ces enseignants contractuels s’adresseront en premier lieu à l’ambassade américaine, avant de poursuivre leur démarche auprès d’autres chancelleries étrangères.
C’est là sans nul doute un dérapage des plus graves et qui ne peut que nuire au mouvement syndical autonome en quête de reconnaissance et d’un statut social au même titre que l’UGTA. Et pour cause, si dans le fond on peut éprouver de la sympathie pour ce corps de l’éducation nationale engagé dans une lutte en vue de faire aboutir ses droits, force est de rappeler à ses représentants syndicaux que la nouvelle forme qu’ils veulent donner à cette lutte est des plus condamnables. Une forme d’autant plus grave et plus impardonnable encore qu’elle s’apparente à une «menace» ou à un «chantage» inacceptable que l’on veut exercer contre son propre Etat d’une part et qui intervient bizarrement, d’autre part, après la levée de boucliers qui ont suivi les révélations faites par MM. Azzi (président de la cellule de réconciliation nationale), Taazibt (député PT) et Bourzane (vice-président de l’Association des parlementaires) relatives à ce qui a été tout simplement assimilé à une ingérence de l’ambassadeur américain à Alger, Robert S. Ford, dans les affaires internes du pays. En effet, ce diplomate en poste dans la capitale algérienne avait organisé une série de rencontres avec des responsables de partis algériens et du mouvement associatif durant lesquelles il a soumis ses «invités» à un interrogatoire qui tournait autour de sujets algéro-algériens, portant notamment sur la révision de la Constitution, le troisième mandat et les raisons de la fronde sociale. Une initiative qui constitue de toute évidence un manquement grave aux règles diplomatiques auxquelles est tenu de se conformer tout diplomate en poste et que Robert S. Ford ne pouvait ignorer. Un manquement qui, s’il a été dénoncé, malheureusement par peu de responsables de formations politiques parmi ceux reçus, n’en n’a pas moins suscité la réprobation du gouvernement algérien. Et pour cause. L’attitude de cet ambassadeur est, pour Alger, et c’est le moins que l’on puisse la qualifier, injustifiable. Faisant fi de la réaction algérienne, les représentants des enseignants contractuels annoncent sans la moindre retenue leur intention «d’internationaliser» leur conflit et ce, en s’adressant à l’ambassadeur américain et à d’autres représentants de chancelleries occidentales. Ces syndicalistes sont-ils conscients de la gravité de leur geste ? Il est présentement difficile de répondre.
Pourtant, affirmer que ces représentants syndicaux agissent en toute connaissance de cause signifierait bien des choses et dévoilerait bien des desseins. Pour preuve, leur premier choix s’est porté sur l’ambassade américaine. Ce qui lui donne une toute sa signification, qui ne peut être que politique. Alors, à quoi joue-t-on ? Croit-on être en mesure de pousser Washington à faire pression sur Alger ? Quoi qu’il en soit, il reste que cet épisode rappelle celui vécu durant les années où l’Algérie était à feu et à sang. A cette époque, d’aucuns en appelaient à des parties étrangères, les priant de venir enquêter sur la situation sécuritaire en Algérie. Quelle leçon tirer, en définitive ? La première qui viendrait à l’esprit est que le mal est en nous. Et Robert S Ford le sait. Mieux, il a certainement dû prendre la mesure de toute la disponibilité dont font preuve certains de nos compatriotes. Sinon, il ne se serait pas risqué à leur faire subir l’interrogatoire dénoncé par quelques uns seulement. Aujourd’hui, encouragé par l’annonce de ce syndicat, il est en droit de croire qu’il peut se permettre d’autres écarts à l’avenir. Pourtant, il aurait tort. Car il y aura toujours au moins une personne pour dénoncer toute tentative d’ingérence dans les affaires internes. Car cette personne n’aura pas été corrompue par des dollars ou des euros, versés sous une forme certes enjolivée pour préserver les apparences.
Nadia Kerraz
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