Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La classe moyenne s'érode en Allemagne

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La classe moyenne s'érode en Allemagne

    En Allemagne, il est plus facile de glisser de l'échelle sociale que d'y grimper. C'est ce qu'indique une étude publiée par Joachim Frick et Markus Grabka chercheurs à l'Institut pour la recherche en économie (DIW) de Berlin. La classe moyenne, le «milieu», a longtemps été la préoccupation principale des partis politiques allemands de tout bord. Mais son importance décroît. En 2000, elle représentait encore plus de 62 % de la population allemande. En 2006, cette catégorie autrement dit les Allemands qui gagnent entre 70 % et 150 % du revenu médian était tombée à 54 %.

    Où sont partis ses anciens membres ? Ils ont malheureusement surtout glissé dans la catégorie des revenus inférieurs à 70 % du revenu médian, soit 16 200 euros par an. Pour les experts, le phénomène s'explique par les risques liés au marché du travail. Le chômage dure souvent plus longtemps qu'avant. Les allocations ont été réduites par diverses mesures, comme la loi Hartz-IV introduite par le gouvernement de Gerhard Schröder. Et la flexibilité accrue du travail entraîne plus de précarité. Selon l'étude, alors que 64 % des actifs exerçaient une activité à plein-temps en 2000, ils n'étaient plus que 55 % en 2006.

    La tendance actuelle constitue «un changement significatif» dans l'histoire allemande, affirme Joachim Frick. Du fait de l'évolution des structures familiales dans la société, les individus sont plus exposés. «Le nombre de personnes vivant seules est plus élevé, tout comme celui des familles monoparentales.» La société allemande a longtemps été caractérisée par une certaine égalité. Dans les années 1960, le sociologue Karl Martin Bolte la comparait à un oignon, épais au centre et fin aux extrémités.

    Pression sur les salaires

    Aujourd'hui, en haut de l'échelle, les richesses issues du capital ne cessent d'augmenter. «La répartition des revenus est plus inégale et plus polarisée qu'avant» , souligne Joachim Frick. Enfin, il est de plus en plus rare de disposer d'un emploi à temps plein et les salaires ne suffisent plus. Directeur de la fondation Herbert Quandt, Albrecht von Kalnein explique ces changements par la chute de l'URSS, l'ouverture de la Chine et la mondialisation. En quelques années, le réseau mondial de main-d'œuvre a explosé. La délocalisation des services, dont vit la classe moyenne, est désormais monnaie courante. Cette offre mondialisée exerce «une pression sur les salaires en Allemagne», explique Albrecht von Kalnein.

    Enfin, la confiance s'érode. Dans les années 1950-60, en période de forte croissance, l'optimisme était de mise, rappelle Albrecht von Kalnein. Personne ne doutait que sa situation s'améliorerait, «tôt ou tard». Dans les années 1990, 30 % des Allemands ne se faisaient pas de souci quant à leur situation économique. En 2006, ils n'étaient plus que 23 %. Aujourd'hui, malgré la reprise, Joachim Frick estime que les chiffres pour 2007 ne devraient montrer qu'une «amélioration marginale». Quoi qu'il en soit, les derniers sondages indiquent que les Allemands n'ont pas le sentiment d'avoir bénéficié de la croissance. La lutte pour l'augmentation des salaires dans de nombreux secteurs en est un signe.

    source : le Figaro
Chargement...
X