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Lettre d'un m3assekri à l'ambassadeur du Canada.

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  • Lettre d'un m3assekri à l'ambassadeur du Canada.

    Salut meussieu l'ambassade du Canada.

    Voilà, je m'apele KADA LAM3ASSEKRI et j'ai 20 tans. Je t'écrit pour te dire que le visa il me faut tout de suite un d'uregence s'il te plait. C'est une question de mort ou de mort. C'est vrai que je te jure que je te dis la viriti. Je vai exploser si tu me refuse à moi.

    Non, je diconne pas. C'est sirieux. Pour moi tout est OK. J'ai apelé mon cousin Rachid, que lui il est la bas depuis 35 an et lui il a tout préparé pour moi la bas. Tout. Il y a le travail, il y a le logement, il y a la femme pour le kocubinage, il y a les papiers et tout. Le vent il te touche pas il m'a dis mon cousin Rachid.

    Pour la sikiriti social pas de problème. Moi en très bon santé. Le état du Canada ne donne pas un centime pour moi pour romboursé le midicament. Je débrouille du début jusqua la fin. Je te jure, c'est vrai. Donne moi le visa et pas de problème.

    Moi, je fais la plomberie, de l'ilictriciti, la couisine, linformatik un peu sur le caramail, la micanique des voitures et la massonerie. Enfin, je débrouille beaucoup de domènes. Et si tu veu je te donne pour les enfonts de la bas les cours de l'arabe parce que moi j'ai lu beaucoup le journal El Khabar qui est très très bien pondant des annés pas de problème aussi.

    Ici dans mon piyé je suis pas bien meussieu l'ambassade. Le digoutage il te tue, la crise de l'iconomi, le chomage, la crise du logement, et beaucou de problème que tu connais. Il vaut mieu laissé le puis avec la couverture.

    Voilà meussieu l'ambassade. Je t'ai pas dit tout, mais s'est pas grave. La prochène fois, je te raconte tout. Je te jure. Moi j'ai beaucou le respecte pour ton piyé. Alors s'il te plait, donne moi le visa.

    En attendant que tu me donne le visa meussieu l'ambassade d'ici le plus rapide possible, je t'embrasse toi et toute la famille. A bientôt. KADA LAM3ASSEKRI.
    Truth seeker

  • #2
    Bonjour


    Véritable phénomène de société, les blagues de Mascara font fureur. Avec le raï, autre phénomène venu de l’Ouest, elles sont entrées en force dans notre culture orale pour fédérer la bouche et l’oreille de tous les Algériens. On se les maile, on se les envoie par SMS, on se les échange dans les cafés, dans les mariages, sur Internet, à Paris, à Marseille, à Tombouctou. Qui est derrière ces blagues ? Pourquoi Mascara ? Explication.

    Un jour, un couple dont le fils souffre de déficience mentale congénitale va voir un énième médecin. Auparavant, ils ont consulté plusieurs spécialistes. En vain. Le médecin en question est étonné, et pour cause : les parents de l’enfant sont de brillants esprits et rien ne les prédispose à accoucher d’un taré. Au terme d’un diagnostic très poussé, le médecin parvient à une hypothèse probante. Il demande à l’homme : “Vous êtes d’où ?” Il répond : “D’Alger, docteur.” “Et vous ? (à sa femme) “Moi, je suis de Tlemcen.” Et le toubib de s’extasier : “Ah ! voilà qui élucide tout. Normal. 16 + 13 = 29. Votre fils est un Mascaréen.”
    Cette blague avait été racontée à un groupe de journalistes par un ministre de la République, lors d’une visite de Bouteflika à l’intérieur du pays peu de temps avant l’élection présidentielle du 8 avril 2004. C’est une parmi un florilège de blagues qui sont venues doper le champ humoristique national depuis voilà une dizaine d’années. C’est dire le succès de ces “blagues de Mascara” qui font absolument fureur et qui ont fait la popularité de cette ville davantage que son enfant terrible Lakhdar Belloumi, ses pommes de terres généreuses et son vin réputé voluptueux.
    Il faut dire que depuis les fameuses blagues sur Chadli, on n’avait pas vu une production gouailleuse aussi prolifique. Décidément, on les entend partout. Il y a même des sites entiers qui leurs sont dédiés (voir : http://www.*************.com/humour-...maascris.html). “Chez nous, il y a de petites blagues sur les Mozabites, mais les blagues dominantes sont celles de Mascara”, confie un étudiant originaire de Ghardaïa. Oui. Jamais on n’aura charrié autant une région. Bien sûr, les Kabyles aussi ont eu leur quart d’heure moquerie, particulièrement sur le thème de l’accent berbère (“Depuis que je suis en France, j’ai complètement perdu l’accent kabyle”, dit une blague célèbre. À prononcer avec un fort accent de thamourth). Il y a eu également le “moment chaoui”. Souvenez-vous de l’époque où c’étaient les gens de l’Est qui avaient le pouvoir, dans l’armée notamment. À cette époque-là, les blagues brocardaient surtout les “BTS” (Batna-Tébessa-Souk Ahras). Ainsi, l’histoire de cet adjudant chaoui dans une caserne qui demande à ses troufions en hurlant : “Qui a cassé la vitre ?”. “Le Courant d’air mon adjudant”, rétorquent-ils, apeurés. Et le sous-officier furieux d’ordonner d’expédier le courant d’air vite fait dans les locaux disciplinaires avec une boule à zéro à la clé.

    Une tête de Turc nommé Kada
    Si l’on risquait une succincte analyse de contenu, il apparaît d’emblée que ces blagues alternent comique de caractère et comique de situation. Toutefois, il est aisé de relever que “statistiquement”, c’est le comique de caractère qui l’emporte, à travers notamment le personnage de Kada le “Maâssacri”, une espèce de “Jeha” à l’envers.
    Kada est décrit comme quelqu’un de niais. Un quidam un peu sot qui n’est pas sans rappeler l’idiot belge que s’amusent à railler les Gaulois. Quelqu’un qui n’a pas le mode d’emploi de la modernité, et qui passe son temps à se démener avec des objets urbains dont il a visiblement tout le mal du monde à assimiler les codes. Ainsi, cette situation où quelqu’un lui demande d’appeler l’ascenseur. Et Kada de se mettre à crier les mains en entonnoir : “L’Ascensssseeeeeur !” Sa maison brûle, il “bipe” les pompiers. Ou hèle un camion de Coca-Cola. Une blague qui a beaucoup circulé par texto évoque le cas d’un bellâtre qui, voulant séduire une jeune femme, lui fait la cour en lui disant : “Ya hemama” (ô pigeon !). Elle rectifie : “Non, ya ghzala, je suis une gazelle.” Et lui de rétorquer benoîtement : “El mouhim
    hayawane” (l’essentiel est que ce soit un animal).
    Le plus souvent, le moteur du propos facétieux est l’exagération de la bêtise de Kada. Au mieux, on lui devra quelques étincelles à travers des jeux de langue inspirés comme “facile-macile”, détournement de l’expression “sahla-mahla”. Sinon, ce sont des quiproquos taillés sur mesure. Même Bouteflika est mis à contribution pour donner de la “légitimité” au sujet comme dans cette blague où le président, fort de son ascendance tlemcénienne, harangue les Mascaréens en martelant : “Atkadmou chouiya ! Avancez, progressez !” Et les Mascaréens présents dans la salle de s’avancer avec leurs chaises.

    Le choc des nombrils
    On notera que Kada est a fortiori la risée de ses pairs quand ces derniers sont oranais ou algérois. C’est un peu Paris VS la Province, le Parigot se moquant du “bougnoule” auvergnat ou snobant le “paysan gascon” comme le suggère Smaïl Abdoun, poète et professeur de littérature au département de français de l’université d’Alger. C’est le “cavé” VS le “belda” comme disent les Algérois. L’“Algéocentrisme” se déclinera sur le mode du “Paricentrisme”. Les villes ont un ego et l’ego des capitales est partout le plus exacerbé. Et c’est le choc des nombrils. “Dans l’humour algérois, il y a toujours ce sentiment de supériorité. C’est un humour condescendant”, souligne Fatma Oussedik, sociologue spécialisée en culture urbaine, maître de conférences à l’université d’Alger et maître de recherche au Cread. Le thème de la citadinité occupe, en effet, une large partie du contenu de ces blagues qui opposent volontiers le monde de la cité, avec ses canons esthétiques et culturels, au monde des parvenus. Prises au premier degré, elles renvoient à un rapport ville-campagne, le citadin futé se gaussant du provincial candide. Le centre du monde est vite désigné comme l’illustre cette blague. Un Maâssacri à un autre : -“Tu sais, Mascara va devenir la capitale de l’Algérie.” - “Ah, bon ?”, s’exclame l’autre. - “Dans ce cas, ils vont nous appeler les Algérois.”

    suite ...
    Wahd chat'ha fi rassi loukan jaw ya3arfouha rejlia

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    • #3
      suite et fin

      “C’est la faute aux Oranais”
      Mais avec tout leur complexe de supériorité et leur ego gros comme ça, les Algérois sont innocents dans cette histoire. Non, ce ne sont pas eux qui ont commencé. “Dans la représentation des Algérois, Mascara est une ville secondaire. Elle ne fait pas partie de leur système de différenciation. Ils vont plutôt se mesurer aux autres grandes capitales régionales : Oran, Constantine, Annaba, etc.”, analyse Fatma Oussedik. “Les blagues de Mascara ? C’est nous, les Oranais, qui sommes derrière”, concède malicieusement Rafik, jeune Oranais rencontré à Alger.
      Et il n’a pas tort. Tout le monde s’accorde à dire, en effet – la piste faisant consensus –, que ce sont les mioches d’El-Hamri qui sont derrière cette “Mascara-de”.
      À l’évidence, l’Oranais a toujours le beau rôle comme l’illustre cette blague cueillie sur Internet qui souligne justement cette différence de “statut” entre Oran, Alger, et le reste du monde, et par laquelle la “hiérarchie” urbaine est nettement soulignée : “Gallek khatra Maassacri, Wahrani et un Algérois darou casse taâ bijouterie. Ayya la police qui jat, elle trouvé juste el Maasacri, mais a constaté qu'il n’aurait pas pu faire le casse tout seul. Ayya sekssawah. Galelhoum : avant le casse, tfahamna, el Wahrani yeddi liquide, l'Algérois les bijoux et anaya neddi elocal”. Ou encore cette autre : “Un Maassacri et un Oranais se sont rencontrés dans un café. L’Oranais commande : “Garçon ! Un Orangina stp !” Et le Maassacri qui fait : “Garçon... pour moi, un Mascaragina yarham bouk !”

      À Belloumi ne plaise !
      Les vannes se succèdent et redoublent de cruauté. Mais, à l’évidence, ce n’est pas le Mascaréen lambda qui est visé, à Belloumi ne plaise. “Cela n’a rien d’ethnique, c’est sociologique”, résume Smaïl Abdoun. Pour un autre universitaire, professeur de sociologie culturelle à l’université d’Alger, le sujet relèverait au fond de la “sociologie politique”, car, à bien y regarder, “c’est une question de pouvoir dans le rapport historique qui oppose Oran à son entourage”, estime-t-il, avant d’ajouter : “Les Oranais se sont toujours sentis marginalisés. À un moment donné, les Mascaréens se sont retrouvés à des postes-clés, dans les appareils de l’État, dans l’administration, l’université, la santé… Les gens de Mascara, de Tlemcen, de Nedroma étaient les maîtres de la ville. Donc, contrairement à une idée reçue, les Mascaréens sont d’une grande valeur intellectuelle. Avant eux, il y avait les Chaouis, les gens de Tébessa, de l’Est en général, surtout à l’époque de Chadli. Les Kabyles, eux, étaient dans la restauration. Donc, les Oranais se sont toujours sentis exclus, et à travers ces blagues, ils essaient de prendre une revanche sociale.”
      Historiquement, il faudrait rappeler que Mascara fut la capitale du bey Mustapha Benyoucef dit “Bouchelaghem” et le restera pendant près d’un siècle, de 1701 à 1791, date à laquelle le beylicat s’établit à Oran à la place des Espagnols. Ensuite elle sera “anoblie” par l'Émir Abdelkader qui en fera sa capitale en 1834, avant d’être incendiée par Clauzel en 1835. Elle sera à nouveau reconquise par Abdelkader, avant de tomber définitivement entre les mains de Bugeaud en 1842.
      Pour la sociologue Fatma Oussedik, les blagues comme production “urbaine”, participent d’un “processus de différenciation”. Pour elle, ce phénomène “traduit une problématique des équilibres de pouvoir à l’Ouest. Oran revendique le statut de capitale régionale mais voilà qu’elle se heurte à des lieux de pouvoir, les fameux “NTM””. Et de disséquer : “Deux processus simultanés sont à l’œuvre dans toute communauté : un processus d’incorporation et un processus de différenciation et de distinction, et ce, à partir d’un certain nombre de références, qu’elles soient vestimentaires, culinaires, religieuses ou autres. Par exemple, chez nous, à Alger, nous avons la “chorba bita” et pas la "h’rira". Quand on va visiter les saints, on visite le mausolée de Sidi Abderrahmane, pas Sidi M’Barek de Koléa, par exemple. En matière vestimentaire, nous avons le karakou, etc.” “L’appartenance, ajoute Fatma Oussedik, passe également par les jeux de la langue. C’est une façon de parler, un accent, des anecdotes, des proverbes et tout un patrimoine oral, et les blagues font justement partie de ce patrimoine linguistique.”
      La thèse de Fatma Oussedik est que “la différenciation est déjà opérée avec les grandes villes de l’Ouest, et qui ont une vraie culture citadine, à l’instar de Tlemcen, Mostaganem ou Sidi Bel-Abbès.” Selon cette analyse, les Oranais vont chercher à se distinguer par rapport à des gens qui, d’une certaine manière, leur ressemblent, et qui ont historiquement la même origine sociale. “Avant, Oran était une ville espagnole, une ville pied-noir. C’était la ville pied-noir par excellence et les autochtones n’y occupaient qu’une très faible proportion si bien qu’on a pensé que l’Oranais n’existait pas.
      À l’indépendance, il y a eu une affluence de toutes les bourgades alentour, notamment du monde rural, pour repeupler cette ville. Passé un certain temps, les gens qui ont peuplé Oran ont voulu affirmer et revendiquer leur citadinité”, explique la sociologue.

      “Concours de pureté”
      Force est de voir dans ces blagues limite “racistes” l’expression d’un certain repli identitaire. Phénomène qui se trouve, du reste, corroboré par le retour en force du tribalisme dans nos mœurs politiques. Le poids du clanisme et du régionalisme n’est plus à démontrer dans la redistribution du pouvoir à travers une cartographie pointilleuse des allégeances et des lieux de naissance. Pour Fatma Oussedik, ces phénomènes sonnent “l’échec de
      l’État-nation”. Notre interlocutrice trouve pour le moins paradoxal qu’à l’heure de la mondialisation et des sociétés multiraciales, “les gens éprouvent la nécessité de s’autodéfinir localement”. “Et cela donne lieu à des concours de pureté”, regrette-t-elle.
      Qui est plus pur que qui ? Qui est plus Algérois, plus Constantinois, plus Kabyle, plus Nedromi, plus Oranais que qui ? “On doit savoir d’où l’on vient mais pour en partir”, fait observer l’éminente sociologue. “C’est la fonction de l’origine. C’est un point de départ. Un lieu dont il est question justement d’en partir. C’est le mythe d’Ulysse.” Aussi plaide-t-elle pour des villes cosmopolites “comme l’était Alger au sortir de la nuit coloniale”, pour des melting-pot, bref, pour une plus grande ouverture sur l’autre, faisant sienne ce magnifique vers de Paul Éluard : “C’est à partir de toi que j’ai dit oui au monde.”

      Mustapha Benfodil
      Liberté du 16/8/2006
      Wahd chat'ha fi rassi loukan jaw ya3arfouha rejlia

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      • #4
        Le vent il te touche pas il m'a dis mon cousin Rachid.
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        • #5
          bonjour.je présume que ce kada a déja son visa et rih mayguisouch fcanada inchallah
          -Les choses sont rarement ce qu'elles semblent être. Mani

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          • #6
            trop cool la lettre saladdin
            Fashion Victime

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