L'ambassadeur américain en Algérie, Robert Ford, est revenu hier, en marge de la tenue de la 4ème rencontre des organismes nationaux arabes chargés de la défense des droits de l'homme, à l'hôtel Aurassi, sur l'affaire des églises protestantes dont les activités ont été suspendues.
Le chef de la diplomatie américaine à Alger, Robert Ford, a souligné que les églises doivent nécessairement respecter les lois de la République algérienne. «L'Algérie a une législation et les églises doivent la respecter », a-t-il affirmé à la presse. L'ambassadeur répondait aux journalistes qui l'ont interpellé sur sa position à propos de « l'expulsion » du pasteur Hugh Johnson d'Algérie et du gel des activités de deux églises protestantes à Tizi-Ouzou par décision de la wilaya de Tizi-Ouzou.
M. Ford a affirmé que l'Algérie consacre à travers ses lois la liberté du culte mais elle dispose également de lois régissant les activités des églises « et les églises sont sommées de les respecter ». L'ambassadeur américain vient ainsi réconforter la position du ministère des Affaires étrangères.
Rappelons que le département de Ghoulamallah a déjà expliqué ces actions en insistant sur le fait qu'il faut faire la part des choses entre la liberté de conscience, qui est garantie par la Constitution, et le prosélytisme qui menace la cohésion sociale et nationale.
Abordant le sujet relatif aux droits de l'homme en Algérie, M. Ford est revenu sur le dernier rapport de son département du 11 mars dernier. Un rapport qui a été qualifié par le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme, Mustapha Farouk Ksentini, de « sévère ». Pour l'ambassadeur américain, le rapport en question n'est pas du tout sévère puisqu'il parle de l'amélioration de la situation des droits de l'homme en Algérie. Toutefois, a-t-il mentionné, ce dernier rapport a évoqué deux principaux points sensibles, à savoir « la torture secrète dans certaines prisons » et « les atteintes à la liberté d'expression ».
Il revient pour expliquer que le département américain n'a rien inventé mais la question de la torture dans les prisons a été évoquée dans un rapport émanant d'une association algérienne, en l'occurrence la Ligue algérienne des droits de l'homme. En ce qui concerne le deuxième point soulevé dans le rapport relatif à la liberté d'expression, Ford a estimé que la presse écrite indépendante jouit d'une certaine liberté mais elle n'est pas à l'abri de la censure.
«Vous pouvez interroger les premiers concernés, à savoir les journalistes », a-t-il indiqué, en ajoutant que le mal est beaucoup plus ressenti dans l'audiovisuel qui reste le monopole de l'Etat. Ford dira « qu'il peut y avoir un changement dans le futur pour l'ouverture du champ audiovisuel mais tout dépendra de la volonté de la classe politique algérienne », a-t-il ajouté. L'ambassadeur américain a cependant reconnu que les droits des travailleurs et des enfants sont respectés en Algérie.
Pour sa part, Farouk Ksentini a regretté le fait que le rapport du département américain ne se soit pas basé sur des rapports fiables ou des « sources sûres ». Il ira loin en déclarant que l'Algérie respecte les droits de l'homme mieux que les Etats-Unis eux-mêmes. « Vous avez devant vous l'opinion publique qui peut être prise à témoin », a-t-il lancé. Enfin, M. Ford a affirmé le soutien de son pays à l'Etat algérien pour l'amélioration des droits de l'homme en Algérie. Il a estimé qu'il est aujourd'hui nécessaire qu'il y ait un dialogue profond entre l'Algérie et le département d'Etat américain sur les droits de l'homme. Pour l'ambassadeur américain, « l'Algérie est un pays fort et important qui a beaucoup d'influence sur le continent africain et sur les pays arabes ».
Le diplomate américain a écarté, par ailleurs, toute ingérence de son département dans les affaires internes de notre pays. « Le département américain n'a pas à se mêler des questions de la révision de la constitution, ni du troisième mandat », a-t-il précisé, tout en affirmant que les Etats-Unis travailleront avec l'actuel président ou avec le prochain sans aucun problème.
Enfin, Robert Ford a ouvert une parenthèse sur l'affaire des deux Autrichiens enlevés dans le sud de la Tunisie. Il a exigé au nom de son département la libération sans conditions des touristes. Il a également affirmé le soutien de l'Etat américain aux Etats menacés pour lutter contre le terrorisme. « Nous disposons de moyens d'aide à ces Etats pour lutter contre le terrorisme à travers le monde, car le terrorisme ne concerne pas uniquement le Maghreb, mais le monde entier », a-t-il conclu.
Grâce pour les prisonniers algériens détenus en Libye
Farouk Ksentini a confirmé que les 56 algériens détenus dans les prisons libyennes ont été graciés par le président libyen Mouammar Al-Kadhafi. Il a saisi l'occasion pour demander aux familles des prisonniers algériens d'attendre l'aboutissement des procédures administratives pour assurer leur retour. Ksentini infirme ainsi les dernières informations rapportées par la chaîne Al-Djazira, qui a annoncé que le ministère des Affaires étrangères libyen a démenti la grâce de ces prisonniers. Pour Farouk Ksentini, Al-Djazira n'est pas une institution diplomatique pour faire ce genre de démenti. « De mon côté, j'affirme que j'ai appris par le biais du ministère des Affaires étrangères algérien que ces détenus ont été graciés », a-t-il souligné.
Concernant les dépassements commis contre des citoyens algériens à l'étranger, comme ça a été le cas pour les enseignants universitaires algériens malmenés en Egypte, Ksentini a fait savoir que son organisation n'est ni une force militaire ni une force politique. « Nous avons agi selon nos prérogatives en condamnant seulement les faits », a-t-il précisé.
La mondialisation, une ingérence dans les affaires internes des pays ?
Les questions soulevées hier par les participants à cette 4ème rencontre ont largement porté sur la mondialisation et ses effets négatifs et positifs sur la promotion des droits de l'homme. Certains délégués de pays arabes ont posé des questions bien pointues. Le représentant de la Syrie est allé s'interroger: « Est-ce que la définition de la mondialisation est l'ingérence des Etats-Unis dans les affaires internes des pays arabes ? ».
Pour sa part, la représentante de la Palestine s'est interrogée: « Comment peut-on parler des droits des Palestiniens, alors qu'ils subissent des punitions collectives que leur inflige Israël ? ». D'autres se demanderont comment on peut parler de la promotion des droits de l'homme alors que le monde arabe compte 100 millions d'analphabètes.
Le Quotidien d'Oran
Le chef de la diplomatie américaine à Alger, Robert Ford, a souligné que les églises doivent nécessairement respecter les lois de la République algérienne. «L'Algérie a une législation et les églises doivent la respecter », a-t-il affirmé à la presse. L'ambassadeur répondait aux journalistes qui l'ont interpellé sur sa position à propos de « l'expulsion » du pasteur Hugh Johnson d'Algérie et du gel des activités de deux églises protestantes à Tizi-Ouzou par décision de la wilaya de Tizi-Ouzou.
M. Ford a affirmé que l'Algérie consacre à travers ses lois la liberté du culte mais elle dispose également de lois régissant les activités des églises « et les églises sont sommées de les respecter ». L'ambassadeur américain vient ainsi réconforter la position du ministère des Affaires étrangères.
Rappelons que le département de Ghoulamallah a déjà expliqué ces actions en insistant sur le fait qu'il faut faire la part des choses entre la liberté de conscience, qui est garantie par la Constitution, et le prosélytisme qui menace la cohésion sociale et nationale.
Abordant le sujet relatif aux droits de l'homme en Algérie, M. Ford est revenu sur le dernier rapport de son département du 11 mars dernier. Un rapport qui a été qualifié par le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme, Mustapha Farouk Ksentini, de « sévère ». Pour l'ambassadeur américain, le rapport en question n'est pas du tout sévère puisqu'il parle de l'amélioration de la situation des droits de l'homme en Algérie. Toutefois, a-t-il mentionné, ce dernier rapport a évoqué deux principaux points sensibles, à savoir « la torture secrète dans certaines prisons » et « les atteintes à la liberté d'expression ».
Il revient pour expliquer que le département américain n'a rien inventé mais la question de la torture dans les prisons a été évoquée dans un rapport émanant d'une association algérienne, en l'occurrence la Ligue algérienne des droits de l'homme. En ce qui concerne le deuxième point soulevé dans le rapport relatif à la liberté d'expression, Ford a estimé que la presse écrite indépendante jouit d'une certaine liberté mais elle n'est pas à l'abri de la censure.
«Vous pouvez interroger les premiers concernés, à savoir les journalistes », a-t-il indiqué, en ajoutant que le mal est beaucoup plus ressenti dans l'audiovisuel qui reste le monopole de l'Etat. Ford dira « qu'il peut y avoir un changement dans le futur pour l'ouverture du champ audiovisuel mais tout dépendra de la volonté de la classe politique algérienne », a-t-il ajouté. L'ambassadeur américain a cependant reconnu que les droits des travailleurs et des enfants sont respectés en Algérie.
Pour sa part, Farouk Ksentini a regretté le fait que le rapport du département américain ne se soit pas basé sur des rapports fiables ou des « sources sûres ». Il ira loin en déclarant que l'Algérie respecte les droits de l'homme mieux que les Etats-Unis eux-mêmes. « Vous avez devant vous l'opinion publique qui peut être prise à témoin », a-t-il lancé. Enfin, M. Ford a affirmé le soutien de son pays à l'Etat algérien pour l'amélioration des droits de l'homme en Algérie. Il a estimé qu'il est aujourd'hui nécessaire qu'il y ait un dialogue profond entre l'Algérie et le département d'Etat américain sur les droits de l'homme. Pour l'ambassadeur américain, « l'Algérie est un pays fort et important qui a beaucoup d'influence sur le continent africain et sur les pays arabes ».
Le diplomate américain a écarté, par ailleurs, toute ingérence de son département dans les affaires internes de notre pays. « Le département américain n'a pas à se mêler des questions de la révision de la constitution, ni du troisième mandat », a-t-il précisé, tout en affirmant que les Etats-Unis travailleront avec l'actuel président ou avec le prochain sans aucun problème.
Enfin, Robert Ford a ouvert une parenthèse sur l'affaire des deux Autrichiens enlevés dans le sud de la Tunisie. Il a exigé au nom de son département la libération sans conditions des touristes. Il a également affirmé le soutien de l'Etat américain aux Etats menacés pour lutter contre le terrorisme. « Nous disposons de moyens d'aide à ces Etats pour lutter contre le terrorisme à travers le monde, car le terrorisme ne concerne pas uniquement le Maghreb, mais le monde entier », a-t-il conclu.
Grâce pour les prisonniers algériens détenus en Libye
Farouk Ksentini a confirmé que les 56 algériens détenus dans les prisons libyennes ont été graciés par le président libyen Mouammar Al-Kadhafi. Il a saisi l'occasion pour demander aux familles des prisonniers algériens d'attendre l'aboutissement des procédures administratives pour assurer leur retour. Ksentini infirme ainsi les dernières informations rapportées par la chaîne Al-Djazira, qui a annoncé que le ministère des Affaires étrangères libyen a démenti la grâce de ces prisonniers. Pour Farouk Ksentini, Al-Djazira n'est pas une institution diplomatique pour faire ce genre de démenti. « De mon côté, j'affirme que j'ai appris par le biais du ministère des Affaires étrangères algérien que ces détenus ont été graciés », a-t-il souligné.
Concernant les dépassements commis contre des citoyens algériens à l'étranger, comme ça a été le cas pour les enseignants universitaires algériens malmenés en Egypte, Ksentini a fait savoir que son organisation n'est ni une force militaire ni une force politique. « Nous avons agi selon nos prérogatives en condamnant seulement les faits », a-t-il précisé.
La mondialisation, une ingérence dans les affaires internes des pays ?
Les questions soulevées hier par les participants à cette 4ème rencontre ont largement porté sur la mondialisation et ses effets négatifs et positifs sur la promotion des droits de l'homme. Certains délégués de pays arabes ont posé des questions bien pointues. Le représentant de la Syrie est allé s'interroger: « Est-ce que la définition de la mondialisation est l'ingérence des Etats-Unis dans les affaires internes des pays arabes ? ».
Pour sa part, la représentante de la Palestine s'est interrogée: « Comment peut-on parler des droits des Palestiniens, alors qu'ils subissent des punitions collectives que leur inflige Israël ? ». D'autres se demanderont comment on peut parler de la promotion des droits de l'homme alors que le monde arabe compte 100 millions d'analphabètes.
Le Quotidien d'Oran
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