Cinq millions de dollars et la libération de cinq prisonniers algériens. C'est la demande de rançon qu'auraient fait parvenir à Vienne les ravisseurs des deux touristes autrichiens, enlevés le 22 février sur le sol tunisien. Les négociations se poursuivent entre Vienne et les représentant d'Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), par l'intermédiaire de la Libye, qui a offert sa médiation et a établi le contact avec les ravisseurs.Officielle depuis le 11 septembre 2006 et son annonce par le numéro 2 d'Al Qaïda, Ayman Al-Zawihiri, l'alliance entre le GSPC algérien (Groupe salafiste pour la prédication et le combat, principale organisation terroriste au Maghreb) et le réseau d'Oussama Ben Laden a donné naissance à l'AQMI. Outre ses actions en Algérie, en Mauritanie et au Maroc, l'organisation terroriste tente de se déployer en Tunisie, où elle trouve depuis peu l'appui de groupes islamistes radicaux.
Médiatisée par les voies d'Internet et des sites islamistes depuis le milieu des années 2000, l'émergence de ces groupes extrémistes tunisiens bénéficie de l'«appel d'air » consécutif au « vide » laissé par l'absence d'islam politique, selon les mots de la Tunisienne Souhayr Belhassen, présidente de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) : « En Tunisie, les partis d'opposition, en particulier islamiques, sont très faibles, réduits à leur plus simple expression. C'est très difficile de créer et de garder une base militante, quand vous ne pouvez pas diffuser votre programme, tenir des réunions, avoir un journal. Dans ce contexte, l'islam politique est faible, divisé. Les organisations font face à beaucoup de scissions. Cela nourrit automatiquement l'extrémisme. »
La politique de « l'assèchement des sources »
Une situation qui contraste fortement avec celle de la fin des années 1980, époque de la prise du pouvoir par le président tunisien Zine el- Abidine Ben Ali. À la suite des élections législatives anticipées organisées en 1989, le parti El Nahda (« Renaissance », parti islamique modéré) s'imposait alors comme la première force d'opposition en Tunisie. Pour Omeyya Seddick, chercheur en sciences politiques et membre du Parti démocratique progressiste (PDP, parti d'opposition du candidat à l'élection présidentielle de 2009 Nejib Chebbi [2]), l'émergence de l'islam radical naît alors de la marginalisation de l'islam institutionnel : « Après l'élection, le pouvoir tunisien a déclenché un cycle de répression très violent contre le parti El Nahda, une politique dite de « l'assèchement des sources ». Il s'agissait de réprimer non seulement les militants, mais aussi leur environnement social : leurs proches, leurs amis, leurs familles. Plus de 10.000 personnes proches de ce parti ont été emprisonnées au cours de la décennie 1990. Conséquence directe : El-Nahda a peu à peu disparu de l'action publique en Tunisie. »
Interdit en Tunisie, le parti islamique modéré a depuis poursuivi ses activités depuis le territoire français. « Nous militons pour la liberté, les droits de l'homme, contre la torture, qui perdure en Tunisie, précise Amer Larayed, exilé en France depuis 17 ans et membre du bureau politique d'El Nahda. Nous condamnons la prise d'otage des ressortissants autrichiens. De manière générale, notre démarche est de proscrire tout dérapage vers la violence, car ce processus est stérile et sans fin ».
Médiatisée par les voies d'Internet et des sites islamistes depuis le milieu des années 2000, l'émergence de ces groupes extrémistes tunisiens bénéficie de l'«appel d'air » consécutif au « vide » laissé par l'absence d'islam politique, selon les mots de la Tunisienne Souhayr Belhassen, présidente de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) : « En Tunisie, les partis d'opposition, en particulier islamiques, sont très faibles, réduits à leur plus simple expression. C'est très difficile de créer et de garder une base militante, quand vous ne pouvez pas diffuser votre programme, tenir des réunions, avoir un journal. Dans ce contexte, l'islam politique est faible, divisé. Les organisations font face à beaucoup de scissions. Cela nourrit automatiquement l'extrémisme. »
La politique de « l'assèchement des sources »
Une situation qui contraste fortement avec celle de la fin des années 1980, époque de la prise du pouvoir par le président tunisien Zine el- Abidine Ben Ali. À la suite des élections législatives anticipées organisées en 1989, le parti El Nahda (« Renaissance », parti islamique modéré) s'imposait alors comme la première force d'opposition en Tunisie. Pour Omeyya Seddick, chercheur en sciences politiques et membre du Parti démocratique progressiste (PDP, parti d'opposition du candidat à l'élection présidentielle de 2009 Nejib Chebbi [2]), l'émergence de l'islam radical naît alors de la marginalisation de l'islam institutionnel : « Après l'élection, le pouvoir tunisien a déclenché un cycle de répression très violent contre le parti El Nahda, une politique dite de « l'assèchement des sources ». Il s'agissait de réprimer non seulement les militants, mais aussi leur environnement social : leurs proches, leurs amis, leurs familles. Plus de 10.000 personnes proches de ce parti ont été emprisonnées au cours de la décennie 1990. Conséquence directe : El-Nahda a peu à peu disparu de l'action publique en Tunisie. »
Interdit en Tunisie, le parti islamique modéré a depuis poursuivi ses activités depuis le territoire français. « Nous militons pour la liberté, les droits de l'homme, contre la torture, qui perdure en Tunisie, précise Amer Larayed, exilé en France depuis 17 ans et membre du bureau politique d'El Nahda. Nous condamnons la prise d'otage des ressortissants autrichiens. De manière générale, notre démarche est de proscrire tout dérapage vers la violence, car ce processus est stérile et sans fin ».
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