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La Belgique se dote d'un gouvernement qui reste en sursis

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  • La Belgique se dote d'un gouvernement qui reste en sursis

    La Belgique s'est dotée jeudi d'un nouveau gouvernement avec la nomination du Premier ministre Yves Leterme, après plus de neuf mois d'une crise politique sans précédent qui a fait craindre l'éclatement du pays et risque de rebondir dans les mois à venir.

    Quinze ministres et sept secrétaires d'Etat, issus de cinq formations politiques, trois francophones (socialistes, libéraux et centristes) et deux néerlandophones (chrétiens-démocrates et libéraux), font partie du nouveau cabinet qui a prêté serment à la mi-journée devant le roi Albert II, selon un scénario écrit depuis plusieurs semaines.

    Yves Leterme, chef de file des chrétiens-démocrates flamands, âgé de 47 ans et vainqueur des législatives du 10 juin 2007, succède au Premier ministre sortant, Guy Verhofstadt, en poste depuis 1999.

    Son équipe hétéroclite part cependant sur des bases très fragiles en raison de profonds clivages en son sein entre Flamands et francophones sur l'avenir du pays, mais aussi de fortes inimitiés entre certaines de ses personnalités.

    La population est d'ailleurs des plus sceptique: 63% des Belges "n'ont pas confiance" dans le nouveau gouvernement, selon un sondage publié jeudi.

    Dans son premier discours en tant que chef du gouvernement, M. Leterme a estimé devant les députés que la Belgique pouvait "espérer un avenir prospère", mais à condition, a-t-il prévenu, qu'elle accepte "le changement".

    La longue crise de 2007 a "clairement démontré qu'il est nécessaire de parvenir à un nouvel équilibre entre les communautés, les régions et l'Etat fédéral", ce qui passe immanquablement par une nouvelle réforme de l'Etat, a souligné à la tribune M. Leterme.

    Sans doute pour rassurer les francophones -qui soupçonnent les Flamands de préparer la scission du pays et redoutent une remise en cause des transferts financiers dont ils bénéficient-, il a juré que "chaque citoyen de ce pays, qu'il soit flamand, wallon, bruxellois ou germanophone, tirera profit" de ces réformes.

    Après un premier accord en février sur un transfert très limité de compétences de l'Etat central belge vers les régions, comme le code de la route, M. Leterme a promis de présenter "d'ici à la mi-juillet" une deuxième série de propositions "poursuivant les mêmes objectifs".

    Cette date fait déjà figure d'ultimatum. Les partis flamands menacent clairement le pays d'une nouvelle crise si les francophones (40% des 10,5 millions de Belges) continuent à refuser des transferts importants de compétences aux régions, notamment en matière de politique de l'emploi.

    "C'est un gouvernement qui a un mandat jusqu'en 2011, mais qui a une étape intermédiaire à franchir le 15 juillet", a insisté jeudi le président de la Chambre des députés, Herman Van Rompuy, membre du même parti qu'Yves Leterme.

    Alors même que les dossiers qui fâchent vraiment n'ont pas encore été abordés, il a déjà fallu plusieurs jours de négociations aux cinq partis de la coalition pour s'accorder sur le programme économique du gouvernement, alliant mesures "sociales" et légères baisses d'impôts, et pour s'entendre sur la répartition des ministères, finalement acquise à l'arrachée jeudi matin.

    Aux côtés d'Yves Leterme, on retrouve aux principaux postes les ministres du gouvernement précédent, dont le libéral flamand Karel De Gucht aux Affaires étrangères et le libéral francophone Didier Reynders aux Finances.

    Seule vraie nouveauté: la centriste Joëlle Milquet, surnommée "Madame non" en Flandre pour sa défense intransigeante des francophones, fait son entrée au ministère de l'Emploi.

    source : AFP
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