Un peu en retard, mais serait beau de quitter l’hiver et de recevoir le printemps par ces beaux payasages recouverts de neige!
Reportage par ***********
Après deux mois de sécheresse et un hiver plutôt doux, la Kabylie s’est enfin décidée à sortir du placard ce fameux burnous blanc immaculé qui sied si bien à ses collines et à ses montagnes. Anzar, qui commande aux nuages, a finalement consenti à leur indiquer la direction du pays des Kabyles qui ont oublié de célébrer son culte.
Il a neigé pendant trois jours et trois longues nuits et l’épaisseur de la belle poudreuse a atteint, par endroits, 90 centimètres comme sur tous les reliefs dépassant les 1200 mètres d’altitude. Comme au temps béni de grand-mère qui racontait des histoires de Loundja et Tsériel au coin du feu, les gens se sont retrouvés autour de la lueur vacillante d’une bougie à se consoler d’avoir raté un épisode de Star Académie. Ils se sont regroupés autour du chauffage à gaz butane, non par nostalgie mais tout bonnement pour cause de panne d’électricité comme cela arrive à chaque fois qu’il tombe deux ou trois gouttes de pluie. La neige, c’est très beau et personne ne vous dira le contraire. Mais quand vous habitez un village perdu, à plus ou moins mille mètres d’altitude. Un village qui comptabilise deux ou trois siècles de solitude. Un de ces hameaux où aucun responsable, quel que soit son niveau, n’a jamais posé le pied. Un de ces lieux-dits hors du temps et dont le nom commence toujours par ighil, tighilt, taourirt ou tizi et qui compte plus d’enfants sous le ciel de France que sous le toit de ses propres maisons. Quand vous êtes bloqué dans votre trou perdu pendant des jours, vous êtes plus enclin à mesurer l’état d’indigence dans lequel se trouve le pays qu’à apprécier la beauté du paysage. C’est ce qui est arrivé dans beaucoup de régions de la Kabylie. Routes coupées, écoles fermées, pannes d’électricité prolongées, toits effondrés, évacuations de malades ou de parturientes impossibles et tutti quanti.
Personne ne s’est plaint. Et pour cause on a appris à se débrouiller seuls sans cet Etat qui ne construit en Kabylie que des recettes d’impôts, des prisons, des tribunaux et des casernes de gendarmes.
Malgré tout, la neige a apporté de la joie dans les villages. Repas de crêpes (thighrifine) arrosées d’huile d’olive, bonhommes de neige, batailles rangées de boules de neige, photos souvenirs, chacun a immortalisé à sa façon ces moments magiques de communion avec la nature. Thamgout, le pic de Yemma Khelidja, le plus haut sommet du pays kabyle, a retrouvé toute sa majesté.
Reportage par ***********
Après deux mois de sécheresse et un hiver plutôt doux, la Kabylie s’est enfin décidée à sortir du placard ce fameux burnous blanc immaculé qui sied si bien à ses collines et à ses montagnes. Anzar, qui commande aux nuages, a finalement consenti à leur indiquer la direction du pays des Kabyles qui ont oublié de célébrer son culte.
Il a neigé pendant trois jours et trois longues nuits et l’épaisseur de la belle poudreuse a atteint, par endroits, 90 centimètres comme sur tous les reliefs dépassant les 1200 mètres d’altitude. Comme au temps béni de grand-mère qui racontait des histoires de Loundja et Tsériel au coin du feu, les gens se sont retrouvés autour de la lueur vacillante d’une bougie à se consoler d’avoir raté un épisode de Star Académie. Ils se sont regroupés autour du chauffage à gaz butane, non par nostalgie mais tout bonnement pour cause de panne d’électricité comme cela arrive à chaque fois qu’il tombe deux ou trois gouttes de pluie. La neige, c’est très beau et personne ne vous dira le contraire. Mais quand vous habitez un village perdu, à plus ou moins mille mètres d’altitude. Un village qui comptabilise deux ou trois siècles de solitude. Un de ces hameaux où aucun responsable, quel que soit son niveau, n’a jamais posé le pied. Un de ces lieux-dits hors du temps et dont le nom commence toujours par ighil, tighilt, taourirt ou tizi et qui compte plus d’enfants sous le ciel de France que sous le toit de ses propres maisons. Quand vous êtes bloqué dans votre trou perdu pendant des jours, vous êtes plus enclin à mesurer l’état d’indigence dans lequel se trouve le pays qu’à apprécier la beauté du paysage. C’est ce qui est arrivé dans beaucoup de régions de la Kabylie. Routes coupées, écoles fermées, pannes d’électricité prolongées, toits effondrés, évacuations de malades ou de parturientes impossibles et tutti quanti.
Personne ne s’est plaint. Et pour cause on a appris à se débrouiller seuls sans cet Etat qui ne construit en Kabylie que des recettes d’impôts, des prisons, des tribunaux et des casernes de gendarmes.
Malgré tout, la neige a apporté de la joie dans les villages. Repas de crêpes (thighrifine) arrosées d’huile d’olive, bonhommes de neige, batailles rangées de boules de neige, photos souvenirs, chacun a immortalisé à sa façon ces moments magiques de communion avec la nature. Thamgout, le pic de Yemma Khelidja, le plus haut sommet du pays kabyle, a retrouvé toute sa majesté.
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