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Les prostituées voient rouge

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  • Les prostituées voient rouge

    Raphaël Domenach
    samedi 22 mars 2008 | Le Parisien

    Les Assises pour les droits des prostitués ont été l'occasion, hier, de dénoncer leur situation précaire. Aujourd'hui place à la **** Pride à Pigalle.

    ***** mais pas soumises ! Cinq ans après l'entrée en vigueur de la loi contre le racolage passif - le 18 mars 2003 -, les prostituées et les associations qui les défendent ont organisé, hier, les Assises pour les droits des prostitués. Leur constat est sans appel : « La situation a gravement empiré », fustige Malika Amaouche, du collectif Droits et Prostitution. Alors elles répliquent en organisant la **** Pride - une manifestation de soutien aux prostitués (hommes et femmes) -, aujourd'hui à Pigalle (13 heures) avant de lancer les premières Assises européennes de la prostitution, l'an prochain à Paris.




    Du bois de Boulogne à la forêt de Saint-Germain-en-Laye. « L'effet majeur de la loi est le déplacement des prostituées de la voie publique vers des lieux plus discrets comme les forêts de grande couronne (NDLR : Saint-Germain-en-Laye, Melun, Sénart...) pour éviter le délit de racolage », indique un enquêteur spécialisé. S'ils ne sont pas abandonnés, les points les plus visibles de la capitale - la rue Saint-Denis ainsi que les bois de Boulogne et de Vincennes - sont moins fréquentés. Et nombreuses sont les prostituées à être passées sur Internet. « Les filles sont réprimées et se cachent, c'est le plus dangereux ! estime Kouka Garcia, de l'association Paris-T. Elles sont à la merci des clients. On va vers une précarisation de plus en plus grande. » Selon Malika Amaouche, la loi sur le racolage a « favorisé le proxénétisme ». « Les prostituées parties vers des endroits plus discrets se sont éloignées des structures de prévention et ont parfois pris des risques, notamment en se mettant sous la protection de proxénètes. » Un argument réfuté par la même source policière.

    « De plus en plus de clients refusent le préservatif ». « Il y a de plus en plus de victimes d'infections sexuellement transmissibles (NDLR : sida, herpès, syphilis...) car, sous la pression des clients, les prostitués prennent davantage de risques », assure Miguel-Ange Garzo, de l'association Arcat (Association pour la recherche et la communication pour l'accès aux traitements). « De plus en plus de clients refusent le préservatif, confirme Camille Cabral, prostituée fondatrice de l'association Past (Prévention action santé travail transgenre). Cela peut relancer le sida, si les pères de famille sont contaminés par certaines prostituées séropositives. La situation est extrêmement grave. Je connais même des clients séropositifs qui veulent faire l'amour sans capote. » Les prostituées de rue gagnant « deux fois moins d'argent qu'il y a cinq ans », selon Thierry Schaffauser, travailleur du sexe de 25 ans, nombre d'entre elles accepteraient.

    « L'Etat est notre proxénète. » Les revendications des prostituées sont simples : le retrait de l'article 50 de la loi du 18 mars 2003 instituant le délit de racolage passif et la reconnaissance de leur statut professionnel. « Quand nous serons reconnues, nous paierons des impôts avec plaisir, estime Camille Cabral. Aujourd'hui, en rackettant notre argent par le biais de redressements fiscaux, c'est l'Etat notre proxénète. »
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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