Le Dalaï Lama et l'autonomie élargie
Publié le : 23.03.2008 | 14h33
Y a-t-il autant d'autorités morales et spirituelles comme le Dalaï Lama sur lequel les projecteurs d'une actualité brûlante et foisonnante ne cessent de se braquer depuis que cette histoire des Jeux Olympiques en Chine et du Tibet a été déclenchée ? Tandis que le débat fait rage un peu partout dans le monde, mettant aux prises les sociétés civiles qui en appellent au boycott des Jeux Olympiques et les gouvernements soucieux de ménager leurs rapports avec Pékin, le Dalaï Lama vient de faire une déclaration officielle qui surprendra plus d'un. Elle porte sur les rapports entre la province du Tibet et l'intégrité territoriale de la Chine.
Il a ni plus ni moins proclamé que le peuple tibétain respecte « l'intégrité territoriale de la Chine et ne réclame pas son démembrement. Il revendique une autonomie interne élargie » ! Il interpelle ainsi la Chine. Comment ne pas être attentif à cette proclamation, à cette profession de foi qu'un sage, l'un des plus grands sages du monde, lance du haut d'un Tibet aujourd'hui enflammé et soumis aux pires violences ? Comment ne pas prendre la mesure du propos de celui qui, le sourire attristé mais permanent, en appelle à la raison à travers cet appel ? L'autonomie ? Et rien que l'autonomie. Pour nous autres Marocains, Algériens et polisario, quelle belle leçon de réalisme et quelle vision de la politique. Quand bien même elle prêcherait l'idéalisme et la vertu, et qu'elle serait morale plus que politique, ne se prête-t-elle pas au contexte actuel ?
Le Dalaï Lama incarne, on l'a dit, la sagesse extrême et, par conséquent, ne peut être taxé ni de dévoiement ni d'opportunisme. Mesurant les réalités du monde moderne et des grands principes qui président à l'organisation politique des Etats, il estime que l'autonomie élargie pour son peuple, plutôt qu'un défi à la Chine, constitue un processus moderne qui apaise les esprits, refonde l'unité dans la diversité et, comme d'aucuns pourront le dire sans ambages, le « moindre mal » pour tous ceux qui sont tentés par les affrontements.
Aujourd'hui, la planète tout entière est hérissée de conflits territoriaux dont l'origine est une volonté de dislocation et de balkanisation évidente. Le Tibet, que la Chine considère comme partie intégrante de son territoire, n'échappe nullement à cette règle.
Et si les uns et les autres, comme c'est souvent le cas, poussent à la surenchère en Occident et ailleurs, voilà que le principal intéressé, le grand Sage de l'Asie, comme il en existait autrefois des Sages antiques, voilà la Dalaï Lama, cette autorité religieuse suprême qui est aussi la figure politique emblématique qui proclame que l'autonomie est la meilleure solution, parce qu'elle préserve les principes de coexistence pour ne pas dire ce que certains appellent les « intérêts des uns et des autres ». Le voilà qui redonne à la notion d'autonomie sa force, sa profondeur et sa vigueur humaine.
Il est vrai, Mohamed Abdelaziz « Al Marrakchi » ne peut se mesurer au Dalaï Lama et encore moins se réclamer d'une aussi vaste et profonde ouverture d'esprit. Le pourrait-il, le voudrait-il que ses commanditaires l'en dissuaderaient « manu militari »…Le message solennel du Dalaï Lama s'inspire de la plus grande sagesse, mais aussi d'une vision humaniste et réaliste.
Par LE MATIN
Publié le : 23.03.2008 | 14h33
Y a-t-il autant d'autorités morales et spirituelles comme le Dalaï Lama sur lequel les projecteurs d'une actualité brûlante et foisonnante ne cessent de se braquer depuis que cette histoire des Jeux Olympiques en Chine et du Tibet a été déclenchée ? Tandis que le débat fait rage un peu partout dans le monde, mettant aux prises les sociétés civiles qui en appellent au boycott des Jeux Olympiques et les gouvernements soucieux de ménager leurs rapports avec Pékin, le Dalaï Lama vient de faire une déclaration officielle qui surprendra plus d'un. Elle porte sur les rapports entre la province du Tibet et l'intégrité territoriale de la Chine.
Il a ni plus ni moins proclamé que le peuple tibétain respecte « l'intégrité territoriale de la Chine et ne réclame pas son démembrement. Il revendique une autonomie interne élargie » ! Il interpelle ainsi la Chine. Comment ne pas être attentif à cette proclamation, à cette profession de foi qu'un sage, l'un des plus grands sages du monde, lance du haut d'un Tibet aujourd'hui enflammé et soumis aux pires violences ? Comment ne pas prendre la mesure du propos de celui qui, le sourire attristé mais permanent, en appelle à la raison à travers cet appel ? L'autonomie ? Et rien que l'autonomie. Pour nous autres Marocains, Algériens et polisario, quelle belle leçon de réalisme et quelle vision de la politique. Quand bien même elle prêcherait l'idéalisme et la vertu, et qu'elle serait morale plus que politique, ne se prête-t-elle pas au contexte actuel ?
Le Dalaï Lama incarne, on l'a dit, la sagesse extrême et, par conséquent, ne peut être taxé ni de dévoiement ni d'opportunisme. Mesurant les réalités du monde moderne et des grands principes qui président à l'organisation politique des Etats, il estime que l'autonomie élargie pour son peuple, plutôt qu'un défi à la Chine, constitue un processus moderne qui apaise les esprits, refonde l'unité dans la diversité et, comme d'aucuns pourront le dire sans ambages, le « moindre mal » pour tous ceux qui sont tentés par les affrontements.
Aujourd'hui, la planète tout entière est hérissée de conflits territoriaux dont l'origine est une volonté de dislocation et de balkanisation évidente. Le Tibet, que la Chine considère comme partie intégrante de son territoire, n'échappe nullement à cette règle.
Et si les uns et les autres, comme c'est souvent le cas, poussent à la surenchère en Occident et ailleurs, voilà que le principal intéressé, le grand Sage de l'Asie, comme il en existait autrefois des Sages antiques, voilà la Dalaï Lama, cette autorité religieuse suprême qui est aussi la figure politique emblématique qui proclame que l'autonomie est la meilleure solution, parce qu'elle préserve les principes de coexistence pour ne pas dire ce que certains appellent les « intérêts des uns et des autres ». Le voilà qui redonne à la notion d'autonomie sa force, sa profondeur et sa vigueur humaine.
Il est vrai, Mohamed Abdelaziz « Al Marrakchi » ne peut se mesurer au Dalaï Lama et encore moins se réclamer d'une aussi vaste et profonde ouverture d'esprit. Le pourrait-il, le voudrait-il que ses commanditaires l'en dissuaderaient « manu militari »…Le message solennel du Dalaï Lama s'inspire de la plus grande sagesse, mais aussi d'une vision humaniste et réaliste.
Par LE MATIN
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