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Le maintien de Bouteflika au pouvoir consacre le régime de non-gouvernance

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  • Le maintien de Bouteflika au pouvoir consacre le régime de non-gouvernance

    « Tout candidat aux présidentielles de 2009 sera un lièvre de Bouteflika »

    L’ex-Chef du gouvernement, Ahmed Ben Bitour, met en garde contre « la poursuite du système de non-gouvernance, si les décideurs se mettent d’accord pour permettre à Bouteflika de briguer un troisième mandat ». Il a présenté trois scénarios concernant les présidentielles de 2009, qu’il explique dans un entretien accordé à El Khabar, qui a eu lieu dans sa résidence à Alger.
    El Khabar : Un mouvement de protestation contre la révision de la Constitution est né, et vous êtes l’un de ses animateurs. Pourquoi cette initiative, comment peut-on la mettre en marche et quel est le poids de soutien dont elle bénéficie ?
    Ahmed Ben Bitour : Je soutiens ce mouvement mais je ne suis pas l’un de ses animateurs. Sa création a précédé mon adhésion au mouvement qui comptait à l’époque 121 membres et qui en compte aujourd’hui 500. C’est une initiative parrainée par des journalistes, des intellectuels et une élite de la société civile qui réclame, avec insistance, l’application de la Constitution avant sa révision, car la crédibilité de la réforme de la loi suprême vient de son application et celui qui n’applique pas la loi n’a pas droit de la réviser.
    En ce qui concerne les outils de la mise en marche de l’initiative, je remarque que les circonstances ne permettent à personne d’exprimer ses idées, et c’est le système dans son ensemble qui est responsable de cela. Vous remarquez aussi les pressions exercées sur la presse écrite, la fermeture de la télévision et de la radio aux personnes qui produisent des idées. Entre autres résultats de cette situation, l’Algérie occupe la 129e place du classement international de la liberté d’expression. Cependant, l’absence de tribunes médiatiques ne signifie pas que nous nous taisons et que nous restons dans nos maisons.
    El Khabar : L’effervescence autour de la question du troisième mandat a laissé l’impression que les résultats des prochaines élections présidentielles sont déjà acquis au président de la République, avant qu’il annonce officiellement sa candidature. Voyez-vous toujours cette question de la même façon ?
    Ahmed Ben Bitour : En 2003, j’ai révélé dans mes écris qu’il est impossible à n’importe quel opposant de remporter les élections présidentielles de 2004 si le président sortant se porte candidat. Je conserve aujourd’hui la même position, car si le président actuel se présente, il n’y aura pas de place pour un autre candidat, sauf pour ceux qui veulent jouer le rôle de lièvre.
    El Khabar : Vous approuvez donc la thèse qui prétend que tout candidat aux élections présidentielles sera le lièvre de Bouteflika et qu’il l’accompagnera vers le troisième mandat ?
    Ahmed Ben Bitour : Bien sûr et j’imagine trois scénarios pour les présidentielles de 2009. Le premier est celui de la continuité qui signifie que les décideurs se sont mis d’accord pour permettre à Bouteflika de briguer un troisième mandat. Si cela a lieu, l’Algérie va demeurer dans un régime de non-gouvernance, où l’Etat se décharge de toutes ses responsabilités et ses devoirs envers le citoyen.
    Quant au deuxième scénario, il concerne l’entente des mêmes décideurs sur une autre personne en succession de Bouteflika. Cette formule reflète la loterie qui a fait émerger le chef de l’Etat, et l’on ne peut, à son ombre, changer le système de gouvernance. Si ce scénario est meilleur que le premier, il n’est pas parfait, alors que la troisième scénario auquel nous appelons s’appuie sur le principe de la désignation d’une personne qui fait l’unanimité de la part de parties en dehors des personnalités, des associations et des partis qui soutiennent le président, et cela afin de concrétiser le programme d’« ouverture politique » et prendre en charge le changement du système dans son fondement. Cependant je remarque avec regret que le premier scénario est le plus envisageable, bien que le concerné n’a pas exprimé clairement sa volonté de se porter candidat.
    El Khabar : Une polémique est suscitée autour de l’activité de l’ambassadeur américain à Alger, que les autorités ont accusé d’intervenir dans les affaires internes du pays, alors que celui-ci a déclaré que ses rencontres avec des représentants de la société s’inscrivent dans le cadre de son travail. Quelles sont les limites qui séparent les deux concepts ?
    Ahmed Ben Bitour : Cette histoire en elle-même est un modèle de régime de non-gouvernance. L’Algérie occupe une place stratégique importante, et tout ce qui s’y passe a une influence directe sur la région, et comme elle est riche en hydrocarbures, il est tout à fait naturel qu’elle soit dans le rétroviseur des grandes puissances qui se préoccupent des endroits où l’on produit de la violence car ils exporteront cette violence dans l’avenir. Par ailleurs, nous avons un ministère des Affaires étrangères qui a les prérogatives de convoquer n’importe quel ambassadeur s’il surpasse ses limites. Je ne comprends pas comment on a recours à la presse pour dénoncer l’ambassadeur américain en empêchant aux partis et à la presse de le rencontrer, alors qu’il existe des mécanismes officiels pour cela…C’est le régime de non-gouvernance par excellence.
    26-03-2008
    Entretien réalisé par H. Yes/ Traduit par F.L
    Dernière modification par jamoman, 26 mars 2008, 08h00.
    "Je déteste les victimes quand elles respectent les bourreaux". Jean-Paul Sartre

  • #2
    Deux mandats baraket.

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