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Les enfants de l’après-guerre

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  • Les enfants de l’après-guerre

    Initiative de l’ANP en faveur de l’enfance marquée par le terrorisme

    Hier, près de 120 enfants orphelins de père, de mère et/ou des deux, issus des familles victimes du terrorisme et des familles dont le père était terroriste durant la décennie rouge, tous originaires de Larbaâ Béni Moussa, dans la wilaya de Blida, ont bénéficié d’une visite guidée dans l’enceinte de la plus grande base aérienne du pays, relevant des Forces aériennes algériennes que commande le général-major Abdelkader Lounès.

    “À travers cette visite guidée au profit de ces enfants et adolescents, nous visons essentiellement à aller vers une catégorie précise d’enfants orphelins, leur tendre la main et leur faire changer de regard qu’ils ont de l’armée de l’extérieur. C’est aussi une manière de démystifier l’uniforme pour ces orphelins traumatisés par le terrorisme et pourquoi pas les aider à s’initier à cette arme de l’Armée populaire nationale. Cette initiative vise également à se rapprocher d’eux avec la meilleure façon possible et de les accepter comme tous les enfants.” Cette déclaration émane du général Mohamed Laraba, commandant de la base aérienne de Boufarik relevant de la 1re Région militaire de Blida.

    Hier, près de 120 enfants orphelins de père, de mère et/ou des deux, issus des familles victimes du terrorisme et des familles dont le père était terroriste durant la décennie rouge, tous originaire de Larbaâ Béni Moussa, dans la wilaya de Blida, ont bénéficié d’une visite guidée dans l’enceinte de la plus grande base aérienne du pays, relevant des Forces aériennes algériennes que commande le général-major Abdelkader Lounès.

    La main dans la main, ces bambins qui s’acceptent tout naturellement, avec toute l’innocence du monde, se sont attablés ensemble, et ce, en présence de la présidente de la Fondation algérienne des droits de l’enfant et de l’adolescent (Fadea) de la Mitidja. Pour une première fois, les Forces aériennes ont réuni des enfants, dont les parents étaient, hier, des ennemis jurés, d’une part, et relever un challenge que celui de préparer l’Algérie de demain à travers une génération d’enfants blessés à jamais par le terrorisme, de surcroît des enfants issus d’une région, Larbaâ Beni Moussa en l’occurrence, qui a subi les affres d’une terrible décennie que celle des années 1990.

    Et si une action d’envergure comme celle d’hier suggère plus de tact, il est clair qu’il s’agit d’un début audacieux pour atteindre un objectif et pas des moindres : panser les blessures pour réduire la fracture sociale entre les enfants victimes du terrorisme et les engager à regarder ensemble un seul avenir d’un même pays : l’Algérie.

    Cette action d’envergure se veut également un substitut à l’échec de la société civile, dont le mouvement associatif, à cerner et à maîtriser le sujet, sachant que cette institution, l’ANP, composée des dignes fils du peuple, a vécu et subi directement le terrorisme et payé le prix fort en s’engageant fermement à lutter sans merci contre les maquis durant les années de braise.

    Et pour mettre dans le bain leurs hôtes, qui profitent encore des derniers jours des vacances du printemps, les responsables de la base aérienne de Boufarik n’ont pas fait les choses à moitié. Depuis leur accueil jusqu’au baptême de l’air, en passant par l’allocution de bienvenue du général Mohamed Laraba, ces orphelins ont eu droit à une journée inoubliable marquée, notamment par la visite de tous les sites et services de la base, des entretiens avec les officiers supérieurs, les officiers, les sous-officiers des Forces aériennes. “Notre but est aussi de les mettre dans le bain et de leur signifier qu’ils ne sont pas seuls”, nous dira un colonel de l’aviation militaire présent lors de la visite de la flotte aérienne. Un avis soutenu par la présidente de la Fondation algérienne des droits de l’enfant et de l’adolescent (Fadea) de Blida, Mme Malika Dahim.

    “L’Algérie de demain doit se préparer aujourd’hui !”

    Aux yeux de la présidente de la Fadea, il s’agit non seulement d’encadrer psychologiquement ces enfants orphelins, mais de les assister tout au long d’un processus digne d’un challenge pour qu’ils sachent “qu’ils ne sont pour rien et que la tragédie nationale a touché tous les Algériens”. Elle dira, plus loin, que “si cette visite est de leur faire découvrir les institutions militaires, comme les Forces aériennes, il est évident que nous devons tous s’engager dès aujourd’hui à préparer l’Algérie de demain. Et rien n’est trop tard pour atteindre un tel objectif”.

    Mme Dahim, qui a par ailleurs révélé que près de 4 000 enfants orphelins ont subi les affres du terrorisme, a indiqué que la région de la Mitidja compte à elle seule 1 200 bambins orphelins de père, de mère et/ou des deux, issus des familles victimes du terrorisme et des familles dont les pères étaient des terroristes durant la décennie rouge. Notre interlocutrice regrette, en revanche, que certains enfants orphelins “n’arrivent pas encore à accepter d’être handicapés de même que leurs parents.

    D’autres acceptent également et difficilement d’être orphelins. Et cela suggère une bonne prise en charge psychologique. Nous disposons d’un centre de prise en charge à Sidi-Moussa et nous avons aussi des équipes de psychologues qui font un travail de fond. J’estime que nous avons fait des progrès immenses”. Il faut noter que la Fadea est structurée avec 48 bureaux à l’échelle nationale et 7 autres bureaux à l’étranger.

    “Vue du ciel” sur les Forces aériennes

    À l’instar des armes qui composent l’Armée populaire nationale (ANP), les Forces aériennes s’ouvrent de plus en plus sur le monde de la communication, vulgarise ses missions envers le grand public et les professionnels des médias pour prendre une longueur d’“altitude” à l’ère de la professionnalisation de la digne héritière de la glorieuse Armée de libération nationale (ALN). À la faveur d’une visite sans protocole des sites et des différents services de la base aérienne de Boufarik, il ressort que les Forces aériennes ont connu, depuis 1964, date de l’acquisition du premier avion Iliouchine de type IL-18, de grandes étapes de développement.

    Non seulement sur les plans formation et recrutement, mais également sur les plans spécialisation et application. Arme névralgique par excellence, les Forces aériennes algériennes ont ainsi connu l’acquisition en 1965 des avions de type AN-12. Ces derniers ont même pris part à la guerre arabo-israélienne en 1967. S’ensuivent d’autres dotations, comme les Mystère-20 en 1969, les BE-200 en 1976, les C-130 en 1981, les G-III en 1983 et les avions destinés pour les transports lourds en 1989.

    Et comme la devise de l’adaptation du matériel suit le renforcement de la flotte aérienne et sa mise à la page, les Forces aériennes ont acquis d’autres Iliouchine de type 76-MD et des Mystère-900 en 1990, des Iliouchine de type IL-76-TD en 1994, des G-IV-SP et des Iliouchine de type IL-78 en 1996 et en 2000 avant d’acheter en 2001 des GV, des BE-1900-D-MMSA en 2002 et enfin des C-295-M-MMSA. Ces deux versions, à savoir les BE-1900-D-MMSA et les C-295-M-MMSA, étant équipées des dernières technologies et ayant servi avec succès le contrôle aérien et les frontières dans le cadre des missions ciblées et commandées.

    Les invités de la base aérienne de Boufarik, la plus grande base aérienne algérienne spécialisée dans le transport de personnes et de marchandises, ont également eu le privilège de visiter deux appareils du Groupe de liaison aérienne ministérielle (Glam) chargés exclusivement de transporter des VIP, civiles ou militaires.

    Les salles de simulateurs et le service de maintenance, étant l’avant-dernière étape du circuit, ont fait l’objet d’une visite détaillée sur l’ensemble des appareils utilisés par les Forces aériennes algériennes. Moment émotionnel et fort pour les hôtes de la base aérienne de Boufarik : le baptême aérien à bord des appareils récemment acquis. Les enfants orphelins ont évidemment apprécié cette “vue du ciel” sur les Forces aériennes algériennes et certains d’entre eux, le regard tourné aussi douloureusement déjà vers l’avenir, ont bel et bien exprimé leurs vœux de devenir un jour une élite de cette prestigieuse arme de l’ANP.
    Enfin, des attestations symboliques ont été remises aux hôtes de cette base militaire aérienne par le général Mohamed Laraba.

    FARID BELGACEM (Liberté)
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