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Mission : trouver un nouveau patron pour la First Fictional Bank.
Le patron en place de la First Fictional Bank était certes impeccable tant que les marchés étaient amicaux. Ses troupes le suivaient ; il n'avait pas peur de prendre des risques qu'il ne mesurait pas vraiment ; il poussait à la croissance. Maintenant que la banque manque de capital et est moins crédible, il lui faut un autre profil qui devra remplir cinq conditions.
1) La compétence. L'ancien patron avait du mal à suivre la conversation dès que celle-ci devenait trop technique. Son successeur devra être capable de répartie quand un mathématicien hors pair lui expliquera que "ce produit est tellement super qu'il se couvre tout seul face à tous les risques".
2) La crédibilité face aux investisseurs. Le nouveau patron devra mener à bien une augmentation de capital et donc convaincre des investisseurs échaudés que les choses ont changé.
3) L'humilité. Les credo de la dernière décennie - les nouvelles techniques financières sont accessibles à tous et les gouvernements doivent laisser les financiers travailler - en ont pris un coup. Le nouveau dirigeant devra être humble face aux risques. Et admettre que les modèles d'évaluation les plus performants ne les prennent pas correctement en compte.
4) Une approche globale. La finance est mondiale et ses leaders doivent se sentir chez eux aussi bien à Pékin qu'à Singapour, New York ou Londres.
5) La crédibilité face aux régulateurs. Chacun s'accorde aujourd'hui pour dire que les banques doivent être plus régulées. Mais la plupart des banquiers ont oublié comment négocier avec les régulateurs. Ils ont délégué ce boulot à des institutions quasi gouvernementales comme Fannie May. Le futur patron devra reprendre la main sur ces sujets.
Voilà une liste de critères impressionnante. Il s'agit, il est vrai, de dénicher Superman. Peut-être deux hommes ne seraient pas de trop pour remplir toutes ces conditions. Mais, même dans ce cas, il sera bien difficile pour la First Fictional Bank de trouver chaussure à son pied.
Car la finance n'a pas encore accouché de dirigeants adaptés aux nouveaux besoins. Beaucoup sont arrogants, la plupart trop jeunes. Quant aux plus talentueux, ils travaillent pour de petits hedge funds, et ne sont pas en mesure de diriger une grosse structure.
Par Le Monde
Le patron en place de la First Fictional Bank était certes impeccable tant que les marchés étaient amicaux. Ses troupes le suivaient ; il n'avait pas peur de prendre des risques qu'il ne mesurait pas vraiment ; il poussait à la croissance. Maintenant que la banque manque de capital et est moins crédible, il lui faut un autre profil qui devra remplir cinq conditions.
1) La compétence. L'ancien patron avait du mal à suivre la conversation dès que celle-ci devenait trop technique. Son successeur devra être capable de répartie quand un mathématicien hors pair lui expliquera que "ce produit est tellement super qu'il se couvre tout seul face à tous les risques".
2) La crédibilité face aux investisseurs. Le nouveau patron devra mener à bien une augmentation de capital et donc convaincre des investisseurs échaudés que les choses ont changé.
3) L'humilité. Les credo de la dernière décennie - les nouvelles techniques financières sont accessibles à tous et les gouvernements doivent laisser les financiers travailler - en ont pris un coup. Le nouveau dirigeant devra être humble face aux risques. Et admettre que les modèles d'évaluation les plus performants ne les prennent pas correctement en compte.
4) Une approche globale. La finance est mondiale et ses leaders doivent se sentir chez eux aussi bien à Pékin qu'à Singapour, New York ou Londres.
5) La crédibilité face aux régulateurs. Chacun s'accorde aujourd'hui pour dire que les banques doivent être plus régulées. Mais la plupart des banquiers ont oublié comment négocier avec les régulateurs. Ils ont délégué ce boulot à des institutions quasi gouvernementales comme Fannie May. Le futur patron devra reprendre la main sur ces sujets.
Voilà une liste de critères impressionnante. Il s'agit, il est vrai, de dénicher Superman. Peut-être deux hommes ne seraient pas de trop pour remplir toutes ces conditions. Mais, même dans ce cas, il sera bien difficile pour la First Fictional Bank de trouver chaussure à son pied.
Car la finance n'a pas encore accouché de dirigeants adaptés aux nouveaux besoins. Beaucoup sont arrogants, la plupart trop jeunes. Quant aux plus talentueux, ils travaillent pour de petits hedge funds, et ne sont pas en mesure de diriger une grosse structure.
Par Le Monde