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Safran réagit à la hausse de l'euro en accélérant les délocalisations

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  • Safran réagit à la hausse de l'euro en accélérant les délocalisations

    Comme tous les équipementiers aéronautiques, Safran cherche à se protéger de la chute du dollar face à l'euro. Un impératif dans un secteur où les transactions sont effectuées avec la devise américaine.

    "Aujourd'hui plus de la moitié de notre activité, 55 %, est sensible au dollar. En 2010, nous aurons réduit de dix points notre exposition", a affirmé Yves Leclère, mercredi 26 mars, en présentant les efforts engagés par la branche "équipements aéronautiques" qu'il préside.

    La stratégie est d'augmenter les implantations hors des sites traditionnels pour cette division qui regroupe les firmes Messier-Dowty et Messier-Bugatti pour les systèmes d'atterrissage, Aircelle et Hispano-Suiza pour les équipements des moteurs et Labinal pour les câblages électriques.


    "Toutes nos sociétés ont un site en zone dollar ou dans des pays émergents et sont capables d'y transférer des activités", explique le responsable de la deuxième entité du groupe Safran (2,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires) derrière les moteurs et la propulsion.


    Depuis 2006, cette branche consacre annuellement 50 millions d'euros au développement des capacités industrielles de ces sites au Mexique, en Chine, au Maroc, en Inde ou en Pologne. "Presque toutes nos usines sont en cours de doublement de taille", indique M. Leclère. Il faudra à peine huit mois pour augmenter la capacité du site de Chihuahua, au Mexique.

    Au-delà de 2008, les investissements diminueront. "L'essentiel aura été fait, on exploitera ces usines et on les saturera. Mais si la dérive du dollar face à l'euro se poursuit, on transférera d'autres tranches d'activités", prévient-il, soulignant que ce programme a été conçu pour 1 euro à 1,50 dollar. Simultanément, des acquisitions d'entreprises sont envisagées.


    "SURCROÎT D'ACTIVITÉ"


    Contrairement à d'autres équipementiers, les productions déplacées ne sont pas celles à faible valeur ajoutée. Au contraire : "Nous transférons des domaines d'activités de même complexité et de même niveau que ceux de nos sites en Europe", explique M. Leclère.

    De même, le rythme des délocalisations n'est pas identique selon les sociétés. Labinal est la plus avancée dans ce processus qu'elle a engagé au début des années 2000 en se renforçant aux Etats-Unis en rachetant une usine de câblage de Boeing située à Corinth près de Dallas, tout en se développant dans les pays émergents. Aujourd'hui, elle est majoritairement implantée au Mexique et au Maroc. Sa "sensibilité au dollar" oscille entre 20 % et 30 %, contre 55 % en moyenne dans la branche.

    Cette politique concernera le futur long-courrier d'Airbus, l'A350 XWB. Safran vient d'être sélectionné pour fournir l'essentiel du système d'atterrissage et de freinage. "Notre intention est de conserver un certain nombre de sous-traitants en France, en particulier ceux qui se sont développés hors de France", prévient M. Leclère.

    Ce mouvement de délocalisation est amplifié par les pressions des avionneurs. Ceux-ci passent de plus en plus de contrats à leurs sous-traitants en monnaie américaine, même s'ils sont installés en France et produisent en euros, ce qui réduit leurs marges.

    "Nous allons accroître le contenu en dollars de nos avions notamment en payant de plus en plus nos fournisseurs en dollars et en les incitant ainsi à s'installer comme nous, plus fortement en zone dollar", avertit Louis Gallois, président exécutif d'EADS, maison mère d'Airbus, dans Le Figaro du 27 mars : "C'est le seul moyen de préserver les activités les plus technologiques en Europe." Mais le cours élevé de l'euro "est en train d'asphyxier une bonne partie de l'industrie européenne en laminant ses marchés à l'exportation", affirme-t-il. "Si cela continue, l'industrie exportatrice fuira l'Europe", ajoute M. Gallois.

    Jusqu'à présent, grâce à la croissance du trafic aérien et des commandes des compagnies, ce développement hors de France de Safran permet de limiter l'impact sur l'emploi. Le groupe va embaucher en France 2 000 personnes en 2008, pour 2 500 à 3 000 départs. "C'est le surcroît d'activité qui est à l'origine du transfert en zone dollar et dans les pays émergents", précise M. Leclère. "Nous n'observons pas de signes de ralentissement pour l'instant", indique-t-il, tout en ajoutant que le secteur se prépare à un impact lié à la récession américaine et à la crise des crédits immobiliers à risques, les subprimes.

    En parallèle à cette stratégie de repositionnement industriel, la branche équipements consacrera 200 millions d'euros d'ici à 2011 pour développer un train d'atterrissage électrique. Cela permettra de supprimer les circuits hydrauliques de l'avion, très lourds et à la maintenance complexe. L'enjeu est important : il s'agit, pour M. Leclère, d'être "prêt à toute éventualité si Airbus ou Boeing décidaient de lancer une nouvelle génération de moyen-courriers pour remplacer les A320 et B737".

    Dominique Gallois (Le Monde)

  • #2
    "Nous allons accroître le contenu en dollars de nos avions notamment en payant de plus en plus nos fournisseurs en dollars et en les incitant ainsi à s'installer comme nous, plus fortement en zone dollar", avertit Louis Gallois,

    Mais le cours élevé de l'euro "est en train d'asphyxier une bonne partie de l'industrie européenne en laminant ses marchés à l'exportation", affirme-t-il. "Si cela continue, l'industrie exportatrice fuira l'Europe", ajoute M. Gallois.



    On vois bien que le dollar n'est pas une monnaie morte comme pensent certains et c'est une monnaie qui restera importante et incontournable dans le circuit économique mondiale et la crise aux Etats-Unis va jouer de trés mauvais tours à l'Europe, avec son Euro fort qui va faire fuir les investisseurs et les industriels.

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