Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le virage à gauche de Merkel inquiète les patrons allemands

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le virage à gauche de Merkel inquiète les patrons allemands

    Dénonçant le possible rétablissement d'une subvention abolie, le patronat allemand stigmatise une « dérive gauchisante » du gouvernement fédéral.
    Le patronat allemand a mis en garde le gouvernement pendant le week-end de Pâques contre une «politique rétro», de nature à contrecarrer les efforts pour davantage de croissance et une baisse continue du chômage. Le prétexte leur en a été fourni par une des composantes de la coalition au pouvoir, la CSU, le parti frère bavarois des conservateurs CDU. Son président, Erwin Huber, préconise en effet le rétablissement d'une subvention en partie abolie il y a quinze mois par le gouvernement fédéral. Il s'agit d'une déduction forfaitaire d'impôts qui permettait à tout contribuable de déduire de son revenu imposable une fraction de ses coûts de transport professionnels.

    Depuis le 1er janvier 2007, cet avantage fiscal n'est pris en compte que pour les trajets au-delà de 21 km, alors qu'auparavant il s'appliquait à l'intégralité du déplacement.

    Cette restriction pénalise quelque 8 millions de personnes et doit rapporter environ 2,5 milliards d'euros à l'État par an. La distinction entre la longueur des trajets a été jugée illégale par un tribunal administratif qui a saisi la Cour constitutionnelle, dont le verdict est attendu avant la fin de l'année.

    La CSU ne veut pas attendre et demande d'agir «dans les plus brefs délais». Des considérations électorales sont sans doute à l'origine de son initiative. Un scrutin régional important aura lieu en Bavière cet automne, et le parti vient de perdre près de six points lors des communales du 2 mars.

    Les partenaires de la CSU au gouvernement fédéral, la CDU et les sociaux-démocrates du SPD, récusent sa démarche et, selon un porte-parole, ne voient «aucun besoin d'action» avant le jugement de la Cour constitutionnelle. Le SPD avait lui-même envisagé le retour à l'ancien système en octobre 2007, contre l'avis à l'époque de la CSU, et crie maintenant au «populisme».

    Mais la coalition d'Angela Merkel a déjà approuvé des mesures qui vont à l'encontre de ses propres plans de réformes. Elle est ainsi partiellement revenue sur une loi en allongeant la durée pendant laquelle les allocations chômage sont perçues par certaines catégories de sans-emploi. Et elle vient tout juste de décider de surseoir à la mise en œuvre d'une formule de freinage qui aurait limité à 0,46 % la hausse des retraites pour les faire passer à 1,1 % cette année et en 2009.

    Mais, 2009 étant l'année des législatives, les responsables de l'économie voient dans cet infléchissement le souhait de la politique de plaire. La CDU-CSU et le SPD ont tous deux entamé un «virage vers la gauche», dénonce Dieter Hundt, le patron des patrons. Ils «tablent sur le court terme, lui font écho Ludwig Georg Braun, président de la fédération de l'industrie et des chambres de commerce, et Otto Kentzler, de celle de l'artisanat. Seuls les néocommunistes de Die Linke et les syndicats applaudissent et démentent tout glissement vers la gauche.

    source : Le figaro
Chargement...
X