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Un sommet arabe doit s'ouvrir samedi 29 mars, à Damas, sous le signe de graves divisions politiques touchant à la guerre froide "fratricide" entre deux pôles d'importance numérique inégale, mais qui, pour l'heure, se neutralisent. Les pays dits "modérés", particulièrement l'Arabie saoudite, l'Egypte et la Jordanie, alliés des Etats-Unis et plus généralement de l'Occident, font face à la Syrie, soutenue notamment par l'Algérie et plus encore par la République islamique d'Iran, puissance régionale non arabe, dont l'ombre plane lourdement sur le sommet.
Entre les deux pôles, un "marais" d'autres pays, dont il est parfois difficile de définir la couleur politique tant ils jouent sur tous les tableaux – le Qatar en particulier. D'autres, tels les Emirats arabes unis ou le Koweït, bien que membres du clan des "modérés", tentent de sauver un semblant d'unité. Les derniers, enfin, se contentent d'observer dans l'espoir que les tensions se dissipent.
Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, a dû admettre, jeudi 27 mars, l'existence de "divergences" interarabes, tout en soulignant que "ce qui compte, c'est que ces conflits ne dégénèrent pas en hostilité aiguë". Et d'ajouter, au terme de réunions ministérielles préparatoires au sommet à Damas, que les participants se sont livrés à un "véritable brainstorming" sur les moyens de pacifier les relations interarabes, dont il présentera lui-même le contenu aux participants du sommet.
Historiquement, les relations interarabes n'ont presque jamais été au beau fixe. Des alliances et contre-alliances appuyées par des puissances extérieures se sont contractées et défaites au gré des circonstances, en particulier du temps de la guerre froide. Il suffit de se rappeler qu'après les accords israélo-égyptiens de Camp David, l'Egypte a été exclue en 1978 de la Ligue arabe, avant de la réintégrer en 1987.
A contrario, dans la foulée de la guerre de libération du Koweït en 1990, une véritable lune de miel s'est engagée entre les pays du Golfe, en particulier entre l'Arabie saoudite et la Syrie, qui, jusqu'en 1988, était pourtant le seul pays arabe à soutenir l'Iran dans sa guerre de huit ans contre l'Irak.
DÉSTABILISATION
La crise actuelle figure parmi les plus graves. Au-delà des joutes verbales, elle se joue sur trois théâtres d'opération où l'Iran bénéficie de puissants leviers d'action : l'Irak de l'après-Saddam Hussein, la Palestine et le Liban. En clair, les Etats "modérés" accusent la Syrie – et la République islamique d'Iran – de contribuer à l'instabilité en Irak en armant les insurgés et d'alimenter les querelles interpalestiniennes en soutenant le Hamas.
Damas est également accusé de déstabiliser le Liban en apportant son appui à l'opposition, en particulier à sa colonne vertébrale, le Hezbollah chiite. Toutes les tentatives de dissocier la Syrie de l'Iran au cours des deux dernières années se sont soldées par un échec.
Damas rend la politesse à ses détracteurs en les accusant de se faire dicter leur politique par les Etats-Unis, non sans souligner, à l'occasion, que ces derniers sont les alliés d'Israël.
Le niveau de la participation annoncée au sommet de Damas devait être un reflet visuel de la crise. La chaise du Liban restera vide. Selon les informations dont on disposait jeudi, sept chefs des vingt-deux Etats membres de la Ligue devaient se faire porter absents. L'Arabie saoudite et l'Egypte ont déjà annoncé qu'elles délégueraient des personnalités "mineures" : un ambassadeur pour la première, un secrétaire d'Etat pour la seconde. Manière de signifier au président syrien Bachar Al-Assad l'exaspération qu'il leur inspire.
Mouna Naïm (Le Monde)
Entre les deux pôles, un "marais" d'autres pays, dont il est parfois difficile de définir la couleur politique tant ils jouent sur tous les tableaux – le Qatar en particulier. D'autres, tels les Emirats arabes unis ou le Koweït, bien que membres du clan des "modérés", tentent de sauver un semblant d'unité. Les derniers, enfin, se contentent d'observer dans l'espoir que les tensions se dissipent.
Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, a dû admettre, jeudi 27 mars, l'existence de "divergences" interarabes, tout en soulignant que "ce qui compte, c'est que ces conflits ne dégénèrent pas en hostilité aiguë". Et d'ajouter, au terme de réunions ministérielles préparatoires au sommet à Damas, que les participants se sont livrés à un "véritable brainstorming" sur les moyens de pacifier les relations interarabes, dont il présentera lui-même le contenu aux participants du sommet.
Historiquement, les relations interarabes n'ont presque jamais été au beau fixe. Des alliances et contre-alliances appuyées par des puissances extérieures se sont contractées et défaites au gré des circonstances, en particulier du temps de la guerre froide. Il suffit de se rappeler qu'après les accords israélo-égyptiens de Camp David, l'Egypte a été exclue en 1978 de la Ligue arabe, avant de la réintégrer en 1987.
A contrario, dans la foulée de la guerre de libération du Koweït en 1990, une véritable lune de miel s'est engagée entre les pays du Golfe, en particulier entre l'Arabie saoudite et la Syrie, qui, jusqu'en 1988, était pourtant le seul pays arabe à soutenir l'Iran dans sa guerre de huit ans contre l'Irak.
DÉSTABILISATION
La crise actuelle figure parmi les plus graves. Au-delà des joutes verbales, elle se joue sur trois théâtres d'opération où l'Iran bénéficie de puissants leviers d'action : l'Irak de l'après-Saddam Hussein, la Palestine et le Liban. En clair, les Etats "modérés" accusent la Syrie – et la République islamique d'Iran – de contribuer à l'instabilité en Irak en armant les insurgés et d'alimenter les querelles interpalestiniennes en soutenant le Hamas.
Damas est également accusé de déstabiliser le Liban en apportant son appui à l'opposition, en particulier à sa colonne vertébrale, le Hezbollah chiite. Toutes les tentatives de dissocier la Syrie de l'Iran au cours des deux dernières années se sont soldées par un échec.
Damas rend la politesse à ses détracteurs en les accusant de se faire dicter leur politique par les Etats-Unis, non sans souligner, à l'occasion, que ces derniers sont les alliés d'Israël.
Le niveau de la participation annoncée au sommet de Damas devait être un reflet visuel de la crise. La chaise du Liban restera vide. Selon les informations dont on disposait jeudi, sept chefs des vingt-deux Etats membres de la Ligue devaient se faire porter absents. L'Arabie saoudite et l'Egypte ont déjà annoncé qu'elles délégueraient des personnalités "mineures" : un ambassadeur pour la première, un secrétaire d'Etat pour la seconde. Manière de signifier au président syrien Bachar Al-Assad l'exaspération qu'il leur inspire.
Mouna Naïm (Le Monde)
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