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Les alarmistes des séismes redoublent de férocité

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  • Les alarmistes des séismes redoublent de férocité

    Il ne sert à rien d’effrayer les Algériens

    Depuis quelques mois, des prédicateurs autoproclamés ne cessent de faire part de l’imminence d’un séisme de forte magnitude, provoquant la panique et l’affolement au sein des populations, alors qu’au titre des connaissances actuelles et à moins d’être doté de capacités extra-sensorielles, rien ne permet de prévenir, dans le temps, la survenue d’une éventuelle catastrophe naturelle.

    Dans une récente édition, le quotidien Al Khabar, reprenant les conclusions d’une étude réalisée par des chercheurs japonais présentée au mois de juillet 2007 à Paris, annonçait sur quatre colonnes à sa une qu’un séisme de 7,7 sur l’échelle de Richter serait sur le point de frapper la côte algéroise.

    Dans cette étude, que reprend cet honorable confrère, est délimitée avec une remarquable précision la zone qui va être le plus affectée par cette catastrophe, (entre les communes de Aïn Taya à l’est d’Alger et Zéralda, dans sa partie ouest). Celle-ci, qui aurait été communiquée aux autorités algériennes, lesquelles se seraient gardées de l’ébruiter «afin de ne pas alerter la population», va jusqu’à indiquer, avec une extrême minutie, le nombre d’immeubles qui vont s’écrouler (453), celui des ponts qui vont être détruits, (22), de même que les infrastructures, (le port et l’aéroport desservant la capitale) qui, après avoir subi de considérables dégâts, seront contraints de cesser leurs activités.

    Il y a quelques semaines, le professeur Loth Bonatéro, un astrophysicien algérien, se voulant plus précis encore dans ses prédictions, annonçait sans ciller que la grande métropole algérienne allait être secouée par un violent tremblement de terre qui, selon lui, devrait se manifester entre les mois d’avril et mai 2008.

    En dehors du fait que de telles informations auront contribué à plonger dans l’alarme une population déjà confrontée à de douloureux problèmes existentiels, et sachant l’immobilisme latent dont sont affectés les pouvoirs publics en Algérie, on ne voit pas à quoi pourraient servir de pareilles assertions alarmistes à divers titres ni quelle est la position que devraient adopter les habitants de la cité pour se protéger d’un cataclysme.

    Un séisme ne peut pas être situé dans le temps

    Il est indéniable qu’à un moment ou à un autre, la capitale va être affectée par un tremblement de terre. Cela est déjà arrivé à diverses périodes par le passé et cela risque de se reproduire à nouveau à n’importe quel moment, en raison du fait que toute la façade nord du pays est située au bord d’un longue faille sismique particulièrement active, serpentant de l’océan Atlantique jusqu’en Asie. De nombreux sismologues ont avancé la probabilité d’une telle hypothèse mais en se gardant, toutefois, de la situer dans le temps. Et pour cause, la prévision des séismes n’est toujours pas considérée comme une science exacte.

    On se rappelle que quelques jours après le séisme d’El Asnam, l’actuelle ville de Chlef, qui avait provoqué la mort de quelque 20 000 personnes, l’Algérie avait reçu la visite du célèbre vulcanologue Haroun Tazieff, disparu depuis. Accompagné de deux chercheurs grecs, il était venu proposer aux autorités algériennes de faire l’acquisition d’instruments mis au point par ces derniers et qui, affirmait-il, pouvaient aider à prévenir à temps la survenue d’éventuels séismes. Lors d’une conférence de presse à Alger, ce vulcanologue avait même cru utile de prévenir que la capitale algérienne allait être violemment ébranlée par un tremblement de violente intensité au cours d’une période se situant entre 8 à 200 ans ! Ironie du sort, les instruments que feu Haroun Tazieff était venu promouvoir en Algérie révèlent toute leur carence puisqu’ils ne parvinrent pas à prévoir le séisme qui, survenu le 7 septembre 1999 en Grèce, entraîna la mort de 143 personnes et fit 60 000 sans-abri. Les chercheurs chinois qui, de leur côté, croyaient avoir découvert un moyen infaillible de prévenir la survenue de mouvements sismiques, à travers notamment l’observation du comportement des animaux de basse-cour, ont été contraints à leur tour de déchanter. Ils furent en effet incapables de prévoir le violent cataclysme de 7,8 sur l’échelle de Richter qui, le 28 juillet 1976, provoqua la mort soudaine de près de 250 000 personnes dans la province de Shanxi.

    Aucune mesure de prévention pour parer à une catastrophe

    Sur la lancée, on pourrait tout aussi bien évoquer le cas des nom-breux sismologues américains qui, depuis de très nombreuses années déjà, ne cessent de guetter et d’interpréter les frémissements venant des profondeurs de la croûte terrestre tout au long de la faille de San Andréas, située au large des côtes californiennes.

    Ils savent, ils sont unanimes à affirmer qu’un jour ou l’autre, cette partie des Etats-Unis va être frappée par un séisme majeur, «the big one», mais sans cependant s’avancer à annoncer à quel moment cela va arriver.

    Pour en revenir aux prédictions des chercheurs japonais, il est tout de même curieux qu’ils n’aient pas su voir venir, même à quelques semaines de distance, le tremblement de terre dévastateur (de puissance 9,0 sur l’échelle de Richter), qui s’est produit le 26 décembre 2004 au large des régions nord de l’Indonésie, et qui a été à l’origine d’un puissant raz-de-marée qui a balayé de nombreux pays bordant l’océan Indien, y provoquant près de 200 000 morts. On ne sait pas, non plus, pourquoi une catastrophe dont les chercheurs japonais prévoient la survenue à Alger n’affecterait pas les villes de Barcelone, de Marseille, de Nice ou de Milan, lesquelles, géographiquement et à l’échelle de la Terre, ne sont, après tout, pas si éloignées de la faille méditerranéenne marquant la limite des plaques tectoniques africaine et européenne. S’ils reconnaissent, tous, leur incapacité à prévoir le moment où un séisme est susceptible de survenir dans un lieu déterminé, les spécialistes mondiaux des tremblements de terre sont unanimes, par contre, à insister sur la nécessité pour les Etats qui, à l’exemple de l’Algérie, sont situés dans des zones à forte sismicité, à prendre certaines précautions et mesures vitales. Gouverner, dit-on, c’est prévoir. A ce propos justement, il est malheureux de constater qu’après les catastrophes naturelles qui ont endeuillé les régions d’El Asnam, Aïn Témouchent, Tipaza, Boumerdès et Beni Ourtilène, pour ne citer que celles-là, les autorités algériennes se soient, jusqu’à présent, refusé de raser ou de conforter celles parmi les habitations qui risquent de s’écrouler sous l’effet d’une forte secousse tellurique.

    De nombreux pays potentiellement menacés par un tel danger, et pour éviter des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants, ont institué des mesures de prévention drastiques. Pourquoi pas l’Algérie ?

    On pourrait, tout aussi bien, se demander quelles sont les raisons qui font qu’il n’existe toujours pas de plan d’organisation des secours, (ORSEC) qui permettrait d’assister rapidement les victimes de catastrophes naturelles, ni pourquoi les Algériens ne sont toujours pas informés des comportements qu’il leur faut adopter lors de la survenue de bouleversements majeurs ?

    - Le Jour d'Algerie

  • #2
    EL Khabar, veritable Khrab-tete.
    Si la vie n'est pas une partie de plaisir, l'alternative est pire.

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