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Erreurs médicales en Algérie, près de 500 plaintes ont été déposées

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  • Erreurs médicales en Algérie, près de 500 plaintes ont été déposées


    Les extravagances d’un ministre

    Selon le président du Conseil de l’ordre des médecins, près de 500 plaintes ont été déposées par des patients contre des médecins durant les trois dernières années.


    «L’erreur médicale existe dans tous les pays du monde.» L’Algérie ne peut constituer l’exception. Jeudi, M.Amar Tou, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a déçu plus d’un, et principalement les 14 malades du service ophtalmologie du CHU de Beni Messous qui ont perdu la vue en juillet 2007 après avoir subi l’injection d’Avastin. Le ministre, qui répondait à une question posée par un député, n’a pas apporté des précisions sur ce dossier. Si l’on s’en tient à ses propos, les médecins n’ont fait que leur devoir.

    Les malheureux malades, eux, devront se rendre à l’évidence que le malheur qui les a frappés était inévitable. Jeudi, Tou a tenu des propos contradictoires. Il souligne, d’une part, que «le dossier a été transféré au Conseil de l’ordre des médecins pour déterminer la responsabilité du service ophtalmologie dans la détérioration de l’état de santé des malades». Il rappelle, d’autre part, que «la Commission nationale des spécialistes a conclu que le médecin spécialiste ne pouvait prescrire que ce médicament disponible pour traiter cette pathologie».


    Devant les députés, le premier responsable du secteur de la santé a précisé que le médicament en question, Avastin, est celui qu’utilisent les ophtalmologues pour traiter cette maladie dans les autres centres de santé que ce soit en Algérie ou ailleurs. Interrogé sur le drame des travailleurs, des tailleurs de pierre de T’kout, atteints de silicose et dont quarante d’entre eux sont décédés. Tou a reconnu que «cette maladie prend des proportions inquiétantes, ce qui a conduit à la saisine du chef du gouvernement qui a donné instruction à tous les ministères concernés pour coordonner leurs actions face à cette situation».


    Contre toute attente, M.Tou se décharge de ce dossier et fait savoir que le problème dépasse son département, puisque «ces tailleurs de pierre» oeuvrent dans la clandestinité. Le ministre a indiqué, à cet effet, que les tailleurs de pierre n’activent pas uniquement à T’kout mais dans d’autres régions telles Oran et Béjaïa et sont constamment exposés au risque d’atteinte de silicose. L’autre précision de M.Tou, à savoir «la médecine n’étant pas une science exacte», met le médecin dans une situation «embarrassante» puisqu’il doit assumer la responsabilité du traitement des malades avec les médicaments disponibles tout en courant le risque d’une détérioration de leur état de santé.


    «Là, la compétence du médecin est à ce stade mise en cause. S’il refuse de traiter le malade il s’expose de ce fait à l’accusation de non-assistance à personne en danger», a-t-il ajouté. Les propos tenus par le ministre de la Santé donnent un avant-goût de l’issue réservée à ce dossier. Certes, l’erreur médicale «existe partout dans le monde», mais dans les pays développés, elle est sévèrement sanctionnée. Ce qui n’est toujours pas le cas en Algérie. Les chiffres avancés régulièrement par les spécialistes sur le nombre d’erreurs médicales sont révélateurs de l’ampleur que connaît le phénomène. Les derniers chiffres en date ont été communiqués par le président du Conseil de l’ordre des médecins, le Dr Bekkat Berkani qui témoigne du niveau atteint par le phénomène. Selon lui, «près de 500 plaintes au niveau national ont été déposées par des patients contre des médecins durant les trois dernières années».


    Le ministre a laissé, jeudi, les députés sur leur faim. Saisi du cas de décès d’une femme enceinte dans un hôpital de la commune d’El Bayadh qui, selon M.Amar Tou, serait dû au manque de médecins spécialistes, le ministre ne s’est pas attardé sur ce cas, préférant s’étaler sur les efforts consentis par l’Etat dans le secteur de la santé. Aussi, a-t-il souligné que «4000 spécialistes ont été affectés durant les trois dernières années dont 90% dans les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux». La wilaya d’El Bayadh, poursuit-il, comptait 14 spécialistes dont le nombre est passé à 53 en 2007 et à 73 actuellement, après les dernières affectations.


    Dans un autre chapitre, interrogé en marge des travaux de l’APN, Chakib Khelil, ministre de l’Energie et des Mines, a écarté l’idée d’une éventuelle augmentation de la production pétrolière: «Les membres de l’Opep et les pays consommateurs pourraient se réunir d’une manière informelle à cette rencontre de Rome et peuvent prendre toutes les décisions nécessaires, mais je ne pense pas qu’il y aura une autre décision que celle qui a été prise en mars dernier» par l’Opep.


    Le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, quant à lui, est revenu sur le cas de la panne d’un navire survenu en août 2007, qui a retardé le voyage de 1200 personnes. «De tels incidents, précise-t-il, peuvent se produire partout dans le monde», et il ajoutera que «la presse avait amplifié la situation».


    - LExpression
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