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Footballeurs algériens, l’indépendance au fond des buts

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  • Footballeurs algériens, l’indépendance au fond des buts

    C’est une histoire, méconnue, celle des joueurs algériens aux pieds d’or, en lutte pour l’indépendance de leur pays pendant la guerre d’Algérie. Elle nous est contée avec talent par le journaliste et chercheur Kader Abderrahim, dans son livre « L’indépendance comme seul but » (Ed. Paris-Méditerranée).

    Dans les stades de football, lieu d’expression de toutes les passions, il arrive qu’on s’étripe gentiment entre supporters, laissant parfois échapper de gracieuses insultes racistes. Qui en disent long sur l’état de la société. Et qui ne sont malheureusement pas faites pour valoriser l’image de ce sport pourtant sacrément populaire. Tristesse. Ces passions, de tout temps les pouvoirs ont su les exploiter. Le stade est le lieu rêvé pour dérouter le peuple. Sur ce terrain, il y en eut des malins. Mussolini le premier. Suivi par Hitler.
    D’un autre côté, le stade est un lieu rêvé pour lutter, contre les injustices, contre l’oppression d’un pouvoir jugé illégitime, pour l’indépendance d’un pays colonisé.
    Petit bond dans le temps. Guerre d’indépendance de l’Algérie, 1954 - 1962. Kader Abderrahim – journaliste à TV5 Monde, chercheur à l’Institut des relations internationales et stratégiques et spécialiste du Maghreb –, raconte une histoire, d’indépendance, de courage et de liberté dans un livre, L’indépendance comme seul but (Ed. Paris-Méditerranée).
    C’est une page d’histoire, trop méconnue. Celle de trente deux gars, des footballeurs algériens du championnat de France. Qui, brutalement, deux mois avant le premier coup de sifflet de la coupe du monde de football en Suède de 1958, « quittent l’hexagone en vagues successives pour rejoindre le FLN ».
    Avec ces joueurs militants se créée une équipe du FLN utilisée par les indépendantistes du Front de Libération Nationale en Algérie, soutenus par la Fédération de France du FLN, pour « rendre populaire la cause algérienne auprès des opinions occidentales qui jusqu’ici se désintéressent de ce qui se passe en Méditerranée » (p. 23).
    Sportifs et politiques à la fois

    Les joueurs sont à la fois des sportifs et des politiques, puisqu’ils sont les vecteurs de la propagande du FLN (cette seconde identité les dépasse quelque peu). Leurs deux rôles fonctionnent très bien. Parce que les joueurs sont doués et bien entraînés, l’équipe gagne, donc la propagande marche. Les footballeurs, jeunes et talentueux, ont la cote auprès du public. L’équipe du FLN est rapidement celle au monde qui s’achète au prix le plus fort. Et remporte quasiment tous les matchs auxquels elle peut participer.
    Mais l’équipe n’est pas la bienvenue partout. Notamment en Europe de l’Ouest. Dès qu’ils apprennent le départ des joueurs, « les dirigeants de la FFF demandent à la Fédération internationale de football (FIFA) de mettre fin aux contrats des joueurs qui ont quitté leur club, et d’exercer des pressions ou d’appliquer des sanctions sur les pays qui voudraient abriter un match avec cette équipe dorénavant indésirable en Europe de l’Ouest » (p. 25).
    Qu’importe, partout ailleurs, on continue de jouer. Et de gagner : sur 91 matchs disputés, elle obtient 65 victoires, 13 nuls, 13 défaites, marque 385 buts et en encaisse 127. Et on remet ça, on joue, on gagne, encore, souvent. Jusqu’à l’aggravation des rapports France-Algérie à partir de 1961, puis l’arrestation de certains joueurs.
    Pour l’auteur, l’équipe du FLN devient « l’ambassadeur d’une Nation sans Etat ». Elle aura eu pour effet de « populariser le combat mené à l’intérieur de l’Algérie » (p. 88). Aussi, dès 1958, le président du GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne) Ferhat Abbas les félicite : « Vous venez de faire gagner dix ans à la cause algérienne ».
    Et Kader Abderrahim de livrer, au final, une analyse originale sur la jeune Algérie : l’état actuel du football algérien est symptomatique d’une Algérie qui, 45 ans après l’indépendance, n’a pas trouvé son chemin.

    Auteur : Anaëlle Verzaux

    Source : Bakchich
    « la libération de l'Algérie sera l'œuvre de tous », Abane Ramdane 1955.

  • #2
    Moha

    Domâge que le FLN n'est plus le FLN, ce FLN de 1962, ne mérite pas l'oubli, mais plutôt la comémoration, par contre celui de 2008, méritrait l'oubli, la dissolution, le blâme, la prison, la condamnation............

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