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Soupçons de délits d'initiés "massifs" chez EADS.

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  • Soupçons de délits d'initiés "massifs" chez EADS.

    L'Autorité des marchés financiers (AMF) a transmis au parquet de Paris il y a une dizaine de jours les conclusions d'un rapport préliminaire mettant gravement en cause les actionnaires et les dirigeants d'EADS. La note, dont l'existence est révélée par le Figaro du mercredi 3 octobre, fait état du caractère "concomitant et massif" des ventes effectuées avant l'annonce officielle, le 13 juin 2006, des difficultés d'Airbus et notamment du retard des programmes A 380 et A350.

    Pour le gendarme de la Bourse, la plupart des dirigeants d'EADS et ses actionnaires privés, le groupe Lagardère (actionnaire du Monde) et Daimler Chrysler, ont procédé pour les premiers en novembre 2005 et mars 2006 et pour les seconds en avril 2006 à des cessions jugées "étranges".
    Le rapport est sévère pour les groupes Lagardère, DaimlerChrysler, mais aussi pour l'Etat, les trois actionnaires de référence du groupe. Les deux acteurs privés ont vendu une partie de leurs titres en avril 2006 alors que l'action était au plus haut.
    Les pouvoirs publics français étaient au courant des difficultés à venir dés le mois de décembre 2005 à travers une note transmise au ministre de l'économie d'alors, Thierry Breton.
    Rédigée "après une réunion, le 2 décembre 2005 entre les dirigeants d'EADS et l'Agence des participations de l'Etat (APE)", elle incitait l'Etat à vendre sa participation dans EADS en raison de la zone de turbulences qu'allait traverser le groupe.
    Dans l'entourage de l'Etat, on confirme l'existence d'un tel écrit mais en précisant qu'il s'agissait d'"une note de l'APE dans le cadre de sa mission de bonne gestion du patrimoine de l'Etat ne bénéficiant d'aucune information particulière sur EADS".

    "DE L'ANTI-DÉLIT D'INITIÉ"
    Pour sa défense, l'Etat avance deux arguments : d'une part, il n'a pas vendu ses parts dans EADS, à la différence des actionnaires visés par le rapport de l'AMF; d'autre part, en vertu du pacte d'actionnaires d'EADS, l'Etat n'a aucun droit de regard sur les ventes d'actions des autres actionnaires.
    "Nous n'avions aucun moyen de bloquer la vente de titres", indique un proche de M. Breton. "C'est de l'anti-délit d'initié puisqu'en dépit des difficultés d'EADS, l'Etat a toujours gardé ses titres, considérant qu'il s'agissait d'un actif stratégique et qu'il fallait au groupe un actionnaire de long terme", souligne un proche de l'ancien ministre.
    L'AMF met en cause également les principaux dirigeants d'EADS et de sa filiale Airbus qui ont vendu en mars 2006 leurs stocks options. L'AMF s'est concentré "sur les seuls hauts dirigeants d'EADS et Airbus, et les actionnaires du premier, soit vingt-et-une personnes" alors que "1 200 initiés ayant vendu plus de 10 millions de titres (…) et empoché près de 90 millions d'euros de plus-values" ont d'abord été identifiés.
    Le document souligne que "14 des 21 personnes n'avaient jamais vendu d'actions avant novembre 2005", ceci étant pour l'AMF une "preuve de l'absence de confiance dans la poursuite et la progression du cours".
    Tout l'état major de l'époque d'EADS est soupçonné, notamment les deux coprésidents du conseil d'administration Arnaud Lagardère et Manfred Bischoff, les deux coprésidents exécutifs Noël Forgeard et Tom Enders et des dirigeants d'Airbus. Le rapport final de l'AMF n'est pas attendu avant la fin de l'année.
    Chez Lagardère, on indique "être surpris par la publication de ce document qui n'est en rien des conclusions de l'AMF. Le groupe réaffirme avec force que la procédure a été transparente et que nous concernant, il n'y a pas de délit d'initiés dans cette affaire. Il semblerait que le Figaro ait confondu vitesse et précipitation".
    Cette affaire pourrait avoir d'importantes conséquences. Elle pourrait accélérer la recomposition du tour de table d'EADS, provoquant l'entrée côté français d'un ou de nouveaux actionnaires appelés à remplacer Lagardère. Si le délit d'initié était prouvé coté allemand, cela pourrait aussi affaiblir Daimler.
    Quelle sera la réaction des banquiers qui ont payé très cher des titres vendus par les deux actionnaires privés ? Qu'en sera-t-il du management d'EADS ? Les personnes qui seront mises en cause seront-elles sanctionnées ?
    Cela sera d'autant plus compliqué que le groupe vient à peine de se réorganiser. En l'espace de deux ans, Airbus en est à son cinquième patron…

    Une fois encore cette nouvelle arrive au plus mauvais moment alors que le groupe tente de tourner cette page. Airbus s'apprête à livrer son premier A380 le 15 octobre et voulait à cette occasion faire oublier ses déboires.


    Par Dominique Gallois et Anne Michel.
    Sources : lemonde.fr.
    La pire chose pour l'Homme, serait qu'il meurt idiot.
    De grâce épargnez-moi la prolixe, la syntaxe et la chiffrerie à tout va
    .
    Merci.
    " TOUCHE PAS A MA NAPPE ALBIENNE "
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