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Le long calvaire des malades chroniques en Algérie

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  • Le long calvaire des malades chroniques en Algérie


    14 millions d’Algériens atteints, soit 38% de la population

    L’espoir fait vivre.

    Cet adage prend toute sa signification chez les malades chroniques.
    Ce sont des patients quotidiennement préoccupés par la maladie, mais qui ne perdent pas espoir, que nous avons rencontrés hier, à la Bibliothèque nationale d’El Hamma, à l’occasion du Printemps du patient. Une rencontre qui a réuni, notamment, les spécialistes de la santé, les associations des malades chroniques, les représentants des ministères de la Santé, du Travail et de la Sécurité sociale. Organisé pour la deuxième année par le réseau des associations des malades chroniques, sous le haut patronage du président Bouteflika, le Printemps du patient est l’occasion de mettre en exergue les préoccupations des malades chroniques. C’est un véritable cri de détresse que les malades chroniques ont lancé hier. M. Bouallag, coordinateur du réseau et président de l’association SOS hépatite, saisira cette occasion pour faire part, encore une fois, des préoccupations qui minent le vécu des malades chroniques et les problèmes qui se posent cruellement à eux tous les jours. Il citera, entre autres, la pénurie et la rupture de médicaments indispensables au niveau des hôpitaux, le comportement et le laisser-aller des professionnels de la santé, l’absence de prise en charge médicale et psychologique. Selon lui, 14 millions d’Algériens sont atteints de maladies chroniques, soit 38% de la population touchée par diverses pathologies (hypertension artérielle, cancer, hépatite, insuffisance rénale, sida, asthme). Le coordinateur du réseau appelle les pouvoirs publics à reconnaître les maladies chroniques, à impliquer le réseau des associations dans les cercles décisionnels. Tout en interpellant les pouvoirs publics pour une réelle prise en charge des malades sur tous les plans, il demande aussi l’actualisation et l’application du système de contractualisation CNAS-hôpitaux. Les recommandations du Printemps du patient seront transmises aux différentes instances (Président, chef du gouvernement…).
    Les intervenants ont relevé, par ailleurs, avec regret, le fait que les pharmacies ne travaillent pas H24. Le représentant du ministère du Travail et de la Sécurité sociale a annoncé que 60 médicaments vont être ajoutés à la nomenclature des médicaments remboursables.
    Le Printemps du patient est l’occasion incontournable d’écouter des témoignages poignants de malades chroniques, à l’image de Fatma Kerroucha d’Oran (cancer du sein) et de Khider Bensisaid (hépatite c). L’environnement hostile, le sens d’irresponsabilité du corps médical, la pénurie criante de médicaments… sont autant de problèmes posés par Khider Bensisaid, atteint d’hépatite C.
    Il ne cachera pas son désarroi et son désespoir face à une situation insoutenable : «Le malade qui n’est pas pistonné ou qui n’occupe pas un rang social élevé est livré à lui-même dans notre pays. Il n’aura malheureusement pas la chance d’être convenablement traité», dira-t-il, expliquant avoir mis trois ans avant de pouvoir rencontrer (grâce à une intervention) un professeur au CHU Mustapha (service gastrologie). «Etant atteint d’hépatite C de génotype I [la forme la plus grave de la maladie], je devais subir un traitement par interféron pegylé car il est plus efficace dans mon cas que l’interféron standard. Mais j’ai été complètement anéanti lorsque j’ai vu un sénateur passer devant moi et bénéficier du traitement qui m’était destiné. C’est vraiment révoltant. Ce sénateur a les moyens de se faire soigner n’importe où mais il se retrouve prioritaire et bénéficie de l’argent des petites gens qui n’ont d’autre choix que d’attendre leur tour sur une longue liste au CHU Mustapha. Beaucoup de malades atteints d’hépatite C meurent dans l’anonymat, en l’absence de contrôle. Depuis, je ne sais plus à quel saint me vouer. Je suis même arrivé au stade de la déprime, de la dépression, de la solitude…» Khider Bensisaid dénonce énergiquement le comportement de certains professeurs qui agissent en véritables empereurs dans les hôpitaux. C’est dire que le malade est devenu du bisness ! Pourtant, l’Etat a bel et bien débloqué 300 milliards de centimes pour la prise en charge des hépatites, mais sur le terrain, la réalité est tout autre. Où est passé tout cet argent ? s’interroge ce malade. Le courage de Fatma Kerroucha est impressionnant.
    La maladie malgré sa férocité ne l’a pas vaincue. Le soutien de son entourage l’a aidée à traverser les moments difficiles. Opérée en 2007 au service CPMC pour un cancer du sein, elle est confrontée aujourd’hui à un immense problème de pénurie de médicaments au niveau du CHU d’Oran. Il s’agit notamment des médicaments Erceptine et Taxotere. L’association Nour Doha, chaîne de solidarité nationale aux personnes atteintes de cancer, par la voix de sa présidente Samia Gasmi, ne manquera pas d’ailleurs de mettre en relief l’absence de certains médicaments pour cancéreux au niveau des hôpitaux à travers le pays. Le réseau du patient est composé d’une dizaine d’associations, dont SOS hépatites, l’Association algérienne de solidarité aux malades respiratoires (ASMAREP), l’Association contre les myopathies, l’association Nour-Doha chaîne de solidarité avec les malades atteints de cancers, la Fédération nationale des insuffisants rénaux (FNIR), l’Association algérienne des hémophiles, l’association solidarité AIDS et l’association du syndrome de Williams et Beuren.


    - La Tribune

  • #2
    c'est révoltant.si le degré de civilisation d'une nation se mesure a la qualité de sa médecine , nous sommes au stade de la barbarie

    Commentaire

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