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Les universités françaises ne peuvent pas faire n’importe quoi à l’étranger

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  • Les universités françaises ne peuvent pas faire n’importe quoi à l’étranger

    Olivier Audéoud, responsable relations internationales à la CPU : «Les universités françaises ne peuvent pas faire n’importe quoi à l’étranger»

    Non candidat à sa réélection à l’université de Paris 10-Nanterre, Olivier Audéoud préside encore pour quelques temps la commission des relations-extérieures de la CPU. Alors que le colloque annuel de la Conférence des présidents d'université se tient à Bruxelles du 2 au 4 avril, sur le thème "Les universités Européennes, nouvelles frontières, nouvelles perspectives", il fait le point pour EducPros sur les enjeux liés à la coopération internationale. Une discussion sans langue de bois.

    De plus en plus d’universités créent des établissements de toute pièce à l’étranger ou développent des projets en ce sens. Depuis l’opération pionnière de la Sorbonne à Abu Dhabi, Lyon 2 et Dauphine ont des projets similaires, l’une à Dubaï, la seconde à Tunis. Quels sont les risques de ce type de formules ? Existe t-il une réflexion commune à la CPU pour donner un cadre à ses initiatives ?

    En effet, il faut rester vigilant pour que les universités françaises ne fassent pas n’importe quoi. La France est attendue à l’étranger pour la défense de certaines valeurs, notamment en matière universitaire. Soyons clair : certaines délocalisations ou même certains diplômes délivrés à l’étranger par des établissements français sont avant tout des opérations commerciales. Quelques universités peuvent être tentées de combler leur déficit budgétaire par ce genre de pratique. En la matière, la CPU a donc fixé quelques règles. Par exemple une délocalisation doit s’appuyer sur les besoins d’intérêt général du pays d’accueil. S’il existe déjà tout un système complet de formations par exemple en gestion, il n’est pas nécessaire d’ouvrir une université de plus. L’autre critère important est que ces initiatives soient adossées sur les universités des pays concernés. Mais le problème fondamental est l’adaptation des formations aux besoins locaux. Quel est l’intérêt d’offrir des enseignements francophones dans une zone où il n’y pas de demande ? Actuellement avec la Sorbonne Abu Dhabi, les postes diplomatiques français au Moyen-Orient se retrouvent à devoir chercher des étudiants pour aller étudier là-bas. Et du coup, cela crée aussi une concurrence avec les autres formations francophones préexistantes dans cette région. Quant au projet de Dauphine à Tunis, s’il est soutenu par les autorités locales et par l’ambassade de France, son lien avec le monde universitaire tunisien n’est pas démontré.

    Pouvez-vous nous re-préciser le rôle de la CPU dans le domaine des relations internationales ?

    Nous sommes un intermédiaire entre les universités et les ministères, celui de l’enseignement supérieur et de la recherche et celui des affaires étrangères qui nous associent systématiquement aux projets en matière de coopération universitaire et scientifique. Nous travaillons aussi à l’international avec les autres conférences telles que la CDEFI et la CGE. Nous sommes enfin l’interlocuteur des autres conférences étrangères, ce qui permet d’avoir des relations horizontales, avec nos homologues européens ou autres, par exemple avec les universités en Inde, en Corée au Brésil… Ce tissu relationnel est fondamental, particulièrement quand on engage des négociations bilatérales. Nous venons par exemple de conclure une négociation de reconnaissance et d’équivalence de diplômes avec le Portugal et nous entamons la discussion sur les équivalences avec le Mexique.
    Vous avez aussi signé en janvier deux accords avec des partenaires asiatiques…

    Oui, il s’agit du réseau doctoral franco-malaisien, passé entre sept établissements français et onze universités malaisiennes. Ce programme de mobilité permettra à des doctorants malaisiens d’effectuer leur diplôme en co-tutelle de thèse en France ; pour l’instant dans trois domaines, sciences humaines et sociales, sciences et technologies et science du vivant. La Malaisie finance soixante bourses de thèse pour venir en France. La Cpu a permi de constituer le réseau côté français en relayant l’appel d’offre auprès des universités afin de monter le consortium. L’autre accord porte sur le consortium franco-indien d’universités, qui prévoit la mise en place d’un programme de mobilité étudiante au niveau master et doctorat.

    Parmi les autres projets importants figure celui du CAUFEM au Maghreb. Pouvez–vous nous en parler ?

    Oui, il s’agit du Collège académique des universités francophones euro-maghrébin qui réunit les conférences européennes et celles des trois pays du Maghreb. Dans ce cadre, nous avons mis en place différentes actions. Par exemple, avec le Maroc, une délégation française a travaillé avec leurs homologues marocains sur l’adaptation au système LMD ou sur la formation des secrétaires généraux des universités. Nous avons aussi travaillé à l’installation au Maroc du système APOGEE. Du coup, les deux autres pays souhaiteraient l’installer également, mais n’en ont pas les moyens pour l’instant.

    Certains pays prévoient des droits de scolarité spécifiques pour les étudiants étrangers. Faut-il ouvrir le débat en France ?

    A titre personnel, je trouve qu’il existe un tabou absurde sur cette question. Le débat sur le coût des études universitaires devrait être ouvert. Pour un étudiant, les droits de scolarité en licence représentent moins qu’un budget trimestriel de cigarettes. Cette situation décrédibilise complètement notre enseignement supérieur à l’étranger. Pour les Chinois par exemple, si l’on paye si peu cher, c’est que notre système doit être très mauvais ! Mais les établissements pratiquent déjà des prix spécifiques pour certaines formations comme le FLE, notamment pour les Chinois, qui est même devenu une rente pour certaines universités. Je crois qu’il faut arrêter l’hypocrisie en la matière !

    Propos recueillis par Mathieu Oui
    01.04.08


    Quel bilan pour la Sorbonne à Abu Dhabi ?

    Deux ans après le lancement du projet Sorbonne-Abu Dhabi, Educpros fait le point sur la première exportation d’une université française à l’étranger. L’exemple de la Sorbonne semble faire aujourd’hui école puisque Lyon 2 et Paris-Dauphine projettent de créer des universités à Dubai et en Tunisie.

  • #2
    le role des université n'est de donner le savoir son role etait de vilgariser et faire comprendre a la majorité integrée, et reconnu par une piece d'identité, un acte politique basé sur une etude rationnelle.
    je ne sais pas pourquoi ils ont changé le role et la mission des universités, peut etre que meme les français ignorent jusqu'a maintenant pourquoi les créateurs des universités ont crées l'université.

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