Parce que, selon la partie civile, il jugeait insupportable pour son honneur le fait que l’infirmier ferme la porte de la salle de soins avant de faire l’injection à la femme qu’il a accompagnée au centre de santé, l’accusé, à l’imagination trop fertile, n’a pas trouvé mieux, pour laver son honneur, que de revenir quelques jours plus tard et d’assener avec un couteau quatre ou cinq coups de couteau au ventre et à la poitrine de l’infirmier un peu trop à cheval sur le règlement. C’est cette affaire que le tribunal criminel près la cour de Béjaïa a eu à examiner en deuxième appel tout au long de la journée du dimanche d’avant-hier. Les deux procès précédents relatifs à la même affaire qui se sont déroulés, le premier le 7 juin 2003 et le deuxième le 28 décembre 2005, ont été sanctionnés par les verdicts respectifs de 10 et de 15 ans de prison. Lors de la présente audience, la peine prononcée après délibération a été de 10 ans de réclusion criminelle. A noter cependant que le représentant du ministère public lequel a, dans un long et sévère réquisitoire, relaté tous les détails de l’affaire et mis surtout en relief les accusations de préméditation et de guet-apens, a requis la peine de réclusion criminelle à perpétuité.
Les faits qui ont eu pour cadre le centre de santé du village Senadla, dans la commune de Draâ El-Gaïd, remontent à la journée du 20 juin 2002 à 10 h du matin lorsque l’accusé B. H, 65 ans au moment des faits, s’est, après avoir soigneusement garé sa Renault Express dans un endroit discret en “position de fuite,” sous prestexte de se soigner, introduit dans ce centre de santé où l’avait précédé L. K., venu lui aussi pour se soigner et qui sera plus tard le principal témoin de l’affaire. A la barre, il déclare que “cinq minutes après ma sortie du centre de santé, j’ai entendu des cris de bagarre. En me retournant, j’ai vu l’infirmier M.S., sortir le premier et tomber quelques mètres plus loin. Il avait les mains pleines de sang, il tenait son ventre et sa poitrine. J’ai vu l’accusé B.H., sortir derrière, tenant dans sa main quelque chose qui ressemble à une faucille ou un couteau.”
Interrogeant le témoin par le président interposé, maître Aït Larbi Mokrane, avocat de la défense pour qui cinq minutes c’est cinq fois une minutes ou cinq fois 60 secondes, demande au président si après avoir marché pendant cinq minute, il est encore possible au témoin d’entendre des cris de bagarre et de distinguer ce que porte l’accusé à la main. Mais pour la partie civile, représentée par maître Benouaret, dans l’esprit du témoin, cinq minutes veulent dire seulement un cours laps de temps et l’avocat est allé jusqu’à, chronomètre en main, proposée au président de tester le témoin sur ses capacités réelles à apprécier la durée de cinq minutes. Le deuxième témoin qui a vu l’accusé de dos déclare, le décrivant qu’il avait les cheveux “ jaunes” alors qu’ils étaient visiblement “ grisonnants”, puis portant le doigt sur l’accusé, il dit “Houa”, c’est lui. L’accusé, à qui le président reproche de ne pas avoir aidé à l’évacuation du blessé vers l’hôpital, déclare qu’il est allé avec sa voiture à la recherche en empreintant la route de Aïn Roua dans la wilaya de Sétif ou celle de Merouaha. L’accusé, qui prétend poursuivre le meurtrier imaginaire, souligne la partie civile pourquoi alors n’a-t-il rien déclaré aux gendarmes qui ont dressé un barrage de routine sur la route.
Les maîtres Aït Larbi et Boudina qui assuraient la défense ont, dans leurs plaidoiries, fait surtout ressortir le manque de crédibilité qui caractérise les dépositions des témoins. Et de marteler que “personne n’a vu l’accusé porter des coups à la victime. Tout insiste maître Aït Larbi, est basé sur des suppositions et des déductions.” Le talent des avocats a surtout consisté à faire planer le doute sur la responsabilité du crime et ils avancent l’adage selon lequel il vaut mieux avoir mille accusés dont la culpabilité n’est pas établie en liberté qu’un seul innocent en prison. Et rappelant que ce doute est toujours en faveur de l’accusé, ils plaident la relaxe de leur mandant.
source : La Dépêche de Kabylie
Les faits qui ont eu pour cadre le centre de santé du village Senadla, dans la commune de Draâ El-Gaïd, remontent à la journée du 20 juin 2002 à 10 h du matin lorsque l’accusé B. H, 65 ans au moment des faits, s’est, après avoir soigneusement garé sa Renault Express dans un endroit discret en “position de fuite,” sous prestexte de se soigner, introduit dans ce centre de santé où l’avait précédé L. K., venu lui aussi pour se soigner et qui sera plus tard le principal témoin de l’affaire. A la barre, il déclare que “cinq minutes après ma sortie du centre de santé, j’ai entendu des cris de bagarre. En me retournant, j’ai vu l’infirmier M.S., sortir le premier et tomber quelques mètres plus loin. Il avait les mains pleines de sang, il tenait son ventre et sa poitrine. J’ai vu l’accusé B.H., sortir derrière, tenant dans sa main quelque chose qui ressemble à une faucille ou un couteau.”
Interrogeant le témoin par le président interposé, maître Aït Larbi Mokrane, avocat de la défense pour qui cinq minutes c’est cinq fois une minutes ou cinq fois 60 secondes, demande au président si après avoir marché pendant cinq minute, il est encore possible au témoin d’entendre des cris de bagarre et de distinguer ce que porte l’accusé à la main. Mais pour la partie civile, représentée par maître Benouaret, dans l’esprit du témoin, cinq minutes veulent dire seulement un cours laps de temps et l’avocat est allé jusqu’à, chronomètre en main, proposée au président de tester le témoin sur ses capacités réelles à apprécier la durée de cinq minutes. Le deuxième témoin qui a vu l’accusé de dos déclare, le décrivant qu’il avait les cheveux “ jaunes” alors qu’ils étaient visiblement “ grisonnants”, puis portant le doigt sur l’accusé, il dit “Houa”, c’est lui. L’accusé, à qui le président reproche de ne pas avoir aidé à l’évacuation du blessé vers l’hôpital, déclare qu’il est allé avec sa voiture à la recherche en empreintant la route de Aïn Roua dans la wilaya de Sétif ou celle de Merouaha. L’accusé, qui prétend poursuivre le meurtrier imaginaire, souligne la partie civile pourquoi alors n’a-t-il rien déclaré aux gendarmes qui ont dressé un barrage de routine sur la route.
Les maîtres Aït Larbi et Boudina qui assuraient la défense ont, dans leurs plaidoiries, fait surtout ressortir le manque de crédibilité qui caractérise les dépositions des témoins. Et de marteler que “personne n’a vu l’accusé porter des coups à la victime. Tout insiste maître Aït Larbi, est basé sur des suppositions et des déductions.” Le talent des avocats a surtout consisté à faire planer le doute sur la responsabilité du crime et ils avancent l’adage selon lequel il vaut mieux avoir mille accusés dont la culpabilité n’est pas établie en liberté qu’un seul innocent en prison. Et rappelant que ce doute est toujours en faveur de l’accusé, ils plaident la relaxe de leur mandant.
source : La Dépêche de Kabylie
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