M. Darcos confirme les suppressions de postes
LE MONDE | 01.04.08 | 14h15 • Mis à jour le 01.04.08 | 14h15
Le ministre de l'éducation, Xavier Darcos, a assuré, lundi 31 mars, qu'il ne reviendrait pas sur les 11 200 suppressions de postes d'enseignants prévues à la rentrée prochaine et contre lesquelles les lycéens s'apprêtaient à nouveau à manifester, mardi 1er avril, à Paris et dans les grandes villes.
Une prochaine date de manifestations est déjà fixée au jeudi 3. M. Darcos s'est montré catégorique. "Nous ne reviendrons pas sur ces suppressions : elles ont été largement discutées depuis août, et votées par le Parlement en novembre. Même si je voulais revenir en arrière, je ne peux pas", a-t-il déclaré dans un entretien publié par le quotidien gratuit 20 minutes. Il a toutefois assuré qu'il était "prêt à parler" avec les lycéens et qu'il pourrait recevoir une délégation après la manifestation.
De leur côté, les deux organisations de lycéens - l'Union nationale lycéenne (UNL) et la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL) - tablaient sur une mobilisation plus importante, mardi 1er avril, que lors de leur première journée de manifestations jeudi 27 mars, qui s'était notamment traduite par un défilé de 4 000 à 6 000 personnes à Paris, dont de nombreux professeurs.
Ces organisations protestent contre les 8 830 suppressions de postes prévues pour la rentrée 2008 dans le seul enseignement secondaire public, ainsi que contre la réforme du bac professionnel en trois ans et "la future réforme du baccalauréat général".
DÉFILÉS SOUS TENSION
M. Darcos pourrait être confronté à un important mouvement lycéen, par définition incontrôlable et imprévisible. Mais ce début de mobilisation instaure aussi une situation à risque pour les syndicats d'enseignants qui poussent les feux contre les suppressions de postes, en raison des débordements redoutés dans les manifestations.
Les trois syndicats d'enseignants du secondaire de la FSU ont appelé leurs adhérents à "participer aux manifestations" mardi aux côtés des lycéens. Dès les premiers rassemblements et blocages de lycées en banlieue parisienne, il est apparu que la tension montait facilement.
Dans le défilé du 27 mars à Paris, les militants lycéens et les syndicalistes enseignants présents, principalement du SNES-FSU, ont veillé au grain pour que des groupes de jeunes à l'allure "chaude" et à la gestuelle rap ne fassent pas basculer l'ambiance. La manifestation s'est bien terminée, mais il n'est pas acquis que ce sera toujours le cas. Les deux organisations lycéennes ont assuré avoir mis en place un service d'ordre pour la manifestation parisienne.
Dans la matinée du samedi 29 mars, des incidents ont opposé forces de l'ordre et lycéens à l'entrée du lycée Gustave-Eiffel de Gagny (Seine-Saint-Denis). La police a usé de gaz lacrymogènes et tiré au flash-ball. "Cette intervention violente (...) n'était justifiée par aucune provocation de la part des élèves", s'est indigné le SNES-FSU.
La semaine précédente, la police était intervenue en Seine-Saint-Denis devant plusieurs lycées à Drancy, Bobigny et Epinay-sur-Seine, sans que cela donne lieu à des incidents. Le recteur de Créteil, Jean-Michel Blanquer, s'était interrogé sur ces "formes de contestation", notamment des intrusions d'éléments extérieurs, qui "excèdent ce qui peut être accepté". Il avait condamné "ces tentatives d'instrumentalisation des élèves qui s'appuient souvent sur des slogans mensongers".
Luc Cédelle
Article paru dans l'édition du 02.04.08.
LE MONDE | 01.04.08 | 14h15 • Mis à jour le 01.04.08 | 14h15
Le ministre de l'éducation, Xavier Darcos, a assuré, lundi 31 mars, qu'il ne reviendrait pas sur les 11 200 suppressions de postes d'enseignants prévues à la rentrée prochaine et contre lesquelles les lycéens s'apprêtaient à nouveau à manifester, mardi 1er avril, à Paris et dans les grandes villes.
Une prochaine date de manifestations est déjà fixée au jeudi 3. M. Darcos s'est montré catégorique. "Nous ne reviendrons pas sur ces suppressions : elles ont été largement discutées depuis août, et votées par le Parlement en novembre. Même si je voulais revenir en arrière, je ne peux pas", a-t-il déclaré dans un entretien publié par le quotidien gratuit 20 minutes. Il a toutefois assuré qu'il était "prêt à parler" avec les lycéens et qu'il pourrait recevoir une délégation après la manifestation.
De leur côté, les deux organisations de lycéens - l'Union nationale lycéenne (UNL) et la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL) - tablaient sur une mobilisation plus importante, mardi 1er avril, que lors de leur première journée de manifestations jeudi 27 mars, qui s'était notamment traduite par un défilé de 4 000 à 6 000 personnes à Paris, dont de nombreux professeurs.
Ces organisations protestent contre les 8 830 suppressions de postes prévues pour la rentrée 2008 dans le seul enseignement secondaire public, ainsi que contre la réforme du bac professionnel en trois ans et "la future réforme du baccalauréat général".
DÉFILÉS SOUS TENSION
M. Darcos pourrait être confronté à un important mouvement lycéen, par définition incontrôlable et imprévisible. Mais ce début de mobilisation instaure aussi une situation à risque pour les syndicats d'enseignants qui poussent les feux contre les suppressions de postes, en raison des débordements redoutés dans les manifestations.
Les trois syndicats d'enseignants du secondaire de la FSU ont appelé leurs adhérents à "participer aux manifestations" mardi aux côtés des lycéens. Dès les premiers rassemblements et blocages de lycées en banlieue parisienne, il est apparu que la tension montait facilement.
Dans le défilé du 27 mars à Paris, les militants lycéens et les syndicalistes enseignants présents, principalement du SNES-FSU, ont veillé au grain pour que des groupes de jeunes à l'allure "chaude" et à la gestuelle rap ne fassent pas basculer l'ambiance. La manifestation s'est bien terminée, mais il n'est pas acquis que ce sera toujours le cas. Les deux organisations lycéennes ont assuré avoir mis en place un service d'ordre pour la manifestation parisienne.
Dans la matinée du samedi 29 mars, des incidents ont opposé forces de l'ordre et lycéens à l'entrée du lycée Gustave-Eiffel de Gagny (Seine-Saint-Denis). La police a usé de gaz lacrymogènes et tiré au flash-ball. "Cette intervention violente (...) n'était justifiée par aucune provocation de la part des élèves", s'est indigné le SNES-FSU.
La semaine précédente, la police était intervenue en Seine-Saint-Denis devant plusieurs lycées à Drancy, Bobigny et Epinay-sur-Seine, sans que cela donne lieu à des incidents. Le recteur de Créteil, Jean-Michel Blanquer, s'était interrogé sur ces "formes de contestation", notamment des intrusions d'éléments extérieurs, qui "excèdent ce qui peut être accepté". Il avait condamné "ces tentatives d'instrumentalisation des élèves qui s'appuient souvent sur des slogans mensongers".
Luc Cédelle
Article paru dans l'édition du 02.04.08.
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